Guerre impérialiste au Moyen-Orient: Israël le « chien fou » de l’empire

Cette excellente analyse de Tony Cartalucci répond sans doute substantiellement à la question sur la Syrie: A quel jeu joue la Russie ? L’escalade en Syrie fait partie d’un plan élargi et on voit qu’une fois de plus la Russie fait tout pour éviter la guerre. N’oublions pas que la Syrie est l’étape nécessaire pour faire tomber le dernier domino moyen-oriental: l’Iran.

Israël a joué un rôle provocateur croissant dans le conflit destructeur se déroulant dans les frontières et autour de la Syrie depuis 2011. A bien des observateurs, il apparaît que la politique d’Israël se situe entre l’agression opportuniste et l’agression unilatérale. En réalité, le rôle d’Israël dans le conflit syrien épouse un bien plus long schéma figurant les plans anglo-américains non seulement pour la Syrie mais pour la région entière.

Une anicroche supplémentaire récente entre Israël et la Syrie fut l’incursion rapportée d’avions de combat israéliens dans l’espace aérien syrien, incluant des attaques près de la ville orientale de Palmyre. Cette ville est le lieu d’une bataille entre les forces du gouvernement syrien et l’organisation terroriste auto-proclamée « Etat Islamique » (EIIL). Les frappes aériennes israéliennes contre les forces régulières syriennes auront donc favorisé les opérations de l’EIIL dans la région.

Israël est un état sponsor de la terreur et du terrorisme et non pas un champion contre celui-ci

Israël a existé en tant que base d’opérations à l’échelle d’une nation pour les intérêts anglo-américains depuis sa création au XXème siècle. Il a poursuivi des politiques régionales agressives qui ont intentionnellement dressé ses voisins contre elle et ce comme moyen de maintenir un pied-à-terre occidental et un point de levier en Afrique du Nord et au Moyen-Orient depuis des décennies.

Des conflits incessants entre Israël et la Palestine sont attisée par une stratégie de la tension orchestrée entre une population israélienne manipulée et une opposition contrôlée, le Hamas, soutenu, armé, financé par les collaborateurs régionaux d’Israël que sont l’Arabie Saoudite (ARAMCO c’est à dire: Exxon-Mobil, Royal Dutch Shell, Texaco, même si la famille royale saoudienne possède toujours la majorité des parts pour sauver les apparences) et le Qatar (petit état du Golfe propriété d’Exxon-Mobil, intérêts Rockefeller).

Lorsque des opérations militaires par procuration ont commencé contre la Syrie en 2011 sous le couvert du « printemps arabe » créé et généré par les Etats-Unis, Israël et la Jordanie ainsi que la Turquie, ont joué un rôle direct en soutenant les militants de l’intérieur et affaiblissant ainsi Damas.

Tandis que la Jordanie joua un rôle plus passif et la Turquie un rôle plus direct en protégeant les forces militantes par procurations, Israël a joué le rôle de « provocateur unilatéral ». Tandis que les forces américaines, turques et autres de la « coalition » ne peuvent pas attaquer directement les forces syriennes, Israël, posant en joueur régional unilatéral, le peut et l’a fait de manière régulière depuis 2012.

CNN dans son article « Israeli jets strike inside Syria; military site near Palmyra reportedly targeted » noterait: « En novembre 2012, Israël a tiré des coups de semonce vers la Syrie après qu’un obus de mortier ait touché un poste militaire israélien. La première fois qu’Israël a tiré sur la Syrie depuis les plateaux du Golan et la guerre du Yom Kippour de 1973. »
« Les avions israéliens ont aussi attaqué des cibles en Syrie depuis au moins 2013, lorsque des hauts-fonctionnaires américains ont dit à CNN qu’ils pensaient que l’aviation de la FDI avaient touché des cibles en Syrie. »

CNN rapporterait aussi: « Les frappes israéliennes ont pu se faire aussi loin en territoire syrien qu’à Damas. En 2014, le gouvernement syrien et un groupe d’opposition ont tous deux dit que la FDI avait touché la banlieue de Damas et l’aéroport. »

Et tandis que les officiels israéliens, militaires et civils, affirment que leur agression ne vise qu’à arrêter les transferts d’armes à des organisations terroristes (pour Israël: le Hezbollah), alors que les seules organisations qu’ils appellent « terroristes » sont en fait les seules forces en Syrie combattant des organisations terroristes internationales comme par exemple Al Qaïda, ses succursales variées, tout comme l’EIIL.

Paradoxalement, ces organisations terroristes bien réelles, elles, ont existé le long des frontières israéliennes, bénéficiant de surcroit d’une protection des forces armées israéliennes contre les opérations militaires syriennes.


Le rôle d’Israël comme le « chien fou » des Etats-Unis n’est pas un secret

Le rôle géopolitique d’Israël comme « chien fou unilatéral » est une affaire déclarée de la politique états-unienne depuis au moins les années 1980 et en référence spécifique aux tentatives répétées des Etats-Unis de renverser le régime baathiste et l’état syrien parmi d’autres objectifs visant à terme l’Iran et la région dans sa totalité.

Un document datant de 1983, faisant partie du déluge de documents déclassifiés et rendus public, signé de l’ancien officier de la CIA Graham Fuller et intitulé: « Bringing Real Muscle to Bear Against Syria » déclare: « La Syrie en ce moment verrouille les intérêts américains à la fois au Liban et dans le Golfe, au travers de la fermeture de l’oléoduc irakien menaçant ainsi l’internationalisation irakienne de la guerre Iran-Irak. Les Etats-Unis devraient considérer augmenter les pressions contre Assad (père), en orchestrant secrètement des menaces militaires contre la Syrie depuis les trois états voisins qui lui sont hostiles: l’Irak, Israël et la Turquie. »

Le rapport déclare également: « Si Israël augmentait les tensions contre la Syrie simultanément avec une initiative irakienne, les pressions sur Assad monteraient très rapidement. Une action turque le presserait psychologiquement plus loin. »

En 2009, un think-tank politique financé par les banquiers, la Brookings Institution, publiait un long article: « Which Path to Persia ?: Options for a New American Strategy toward Iran », dans lequel une fois de plus, il est fait état de l’utilisation d’Israël comme d’un apparent « agresseur unilatéral » dont l’action fut détaillée.

Bien entendu, un article de politique américaine décrivant une agression planifiée israélienne comme faisant partie d’une plus grande conspiration offensive américaine, pour affaiblir puis ultimement renverser l’état iranien, révèle qu’il n’y a rien d’«unilatéral» du tout au sujet de la politique régionale d’Israël ou de ses opérations militaires.

En 2012, la Brookings Institution publierait un autre papier intitulé: « Saving Syria: Assessing Options for Regime Change », dans lequel il est dit: « Certaines voix à Washington et à Jérusalem explorent le fait de savoir si Israël pourrait contribuer à forcer les élites syriennes à virer Assad. »

Le rapport continue expliquant: « Israël pourrait poster des forces sur ou près des plateaux du Golan, ce faisant, pourrait créer une diversion envers les forces du régime de Damas de supprimer l’opposition. Ce positionnement pourrait induire la peur dans le régime Assad d’une guerre sur des fronts multiples, et ce particulièrement si la Turquie veut faire la même chose à ses frontières et aussi si l’opposition est nourrie de toujours plus d’armes et d’entrainement. Une telle mobilisation pourrait peut-être persuader le leadership militaire syrien de virer Assad afin de se préserver. »

Une fois de plus, l’utilisation d’Israël comme l’un de plusieurs provocateurs régionaux exécutant une politique d’une conspiration américaine bien plus large y est ouvertement discuté.

Alors que chaque incursion israélienne en Syrie se passe, nonobstant les détails, affirmations et contre-affirmations de ces incursions, tout ceci devrait être analysé dans le contexte des intérêts américains et non pas des intérêts « israéliens ». Quel que soit les détails de chaque incursion, le but ultime est l’escalade dans le conflit de manière continue jusqu’à ce que la Syrie et ses alliés réagissent et provoquent un bien plus grand conflit militaire dans lequel les Etats-Unis et d’autres parmi son axe de l’agression, pourront directement participer.

Il doit aussi être noté que dans l’article de la Brookings de 2009: « Quel chemin vers la Perse ? », il a été stipulé que des attaques israéliennes seraient utilisées pour provoquer la réponse de l’Iran, justifiant ainsi une intervention militaire directe des Etats-Unis impliquant tous ses moyens de campagnes de bombardements contre Téhéran en passant par une invasion et complète occupation américaine de l’Iran. Ceci fut central dans l’exposé de l’article politique.

Il est clair qu’une politique identique est maintenant appliquée contre la Syrie. Exposer la véritable nature des incursions israéliennes en territoire syrien et résister à la tentation d’une escalade du conflit est une des clefs pour confondre le plan états-unien et de désamorcer par là même le processus d’escalade enclenché par les proxies yankees que sont Israël et la Turquie.

yogaesoteric
22 juillet 2017

Leave A Reply

Your email address will not be published.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

This website uses cookies to improve your experience. We'll assume you're ok with this, but you can opt-out if you wish. Accept Read More