L’Antarctique cache plus d’une centaine de volcans sous sa glace

138 volcans, dont 91 étaient totalement inconnus, ont été repéré par des géologues sous la glace de l’Antarctique ouest. La région serait aussi volcanique que le rift est-africain !

L’Antarctique ouest serait une province volcanique aussi active et dense en volcans que le rift est-africain, avec au moins 138 volcans concentrés le long d’un axe d’environ 3000 kilomètres, selon les travaux d’une équipe de l’Université d’Edimbourg.

Enfouis sous des centaines de mètres, voire des kilomètres de glace, la grande majorité de ces volcans sont invisibles depuis la surface, c’est pourquoi seulement une quarantaine d’entre eux avaient été identifiés jusqu’ici. Mais l’équipe écossaise a, pour la première fois, effectué une recherche systématique, en procédant en deux étapes.

D’abord, à partir des données disponibles sur le socle rocheux, ils ont repéré tout élément de relief subglaciaire ressemblant à un cône ; ensuite ils ont effectué, pour chaque « candidat volcan », une exploration des données disponibles (campagnes radars, relevés gravimétriques, images satellites, etc.) pour confirmer ou infirmer la nature volcanique de l’édifice. Ce qui a abouti à retenir 138 volcans, dont 91 étaient totalement inconnus.



138 volcans se cachent sous des centaines de mètres voire des kilomètres de glace

« Ce nombre de 138 est encore certainement sous-estimé, commente Emmanuel le Meur, spécialiste de la calotte Antarctique à l’IGE (Institut des Géosciences Externes) grenoblois, car faute de données, l’équipe a dû manquer beaucoup de petits volcans : le diamètre moyen de ceux qu’ils ont trouvé dépasse 20 kilomètres à la base. » Pour le glaciologue, ce travail montre en tout cas l’ampleur du volcanisme antarctique, et va sans doute déclencher des études qui permettront d’affiner les estimations actuelles du flux géothermique (la quantité de chaleur émise par le sol).

Quel rôle ces volcans vont-ils jouer dans l’actuelle fonte des glaces antarctiques due au réchauffement climatique ? D’après l’équipe écossaise, ils pourraient avoir deux effets contradictoires. D’un côté leurs éruptions, en faisant fondre de grandes quantités de glace, pourraient localement lubrifier le socle rocheux et accélérer le flux glaciaire. Mais à l’inverse, ces cônes pourraient constituer des points d’ancrage pour les glaciers et agir comme un frein. Pour Emmanuel Le Meur, il faudra encore beaucoup de recherches avant de pouvoir mettre des chiffres sur ces différents effets.





yogaesoteric

11 janvier 2018 

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