The Smoky God : un voyage vers le monde intérieur (3)

Lisez la deuxième partie de cet article

Le soleil tapait par des rayons assez inclinés, comme si nous étions à une latitude plus au sud, au lieu d’être dans région très au nord. Il se balançait de ci de là, son orbite n’étant jamais visible et il montait plus en plus haut chaque jour, fréquemment couvert de brume, alors semblant regarder toujours fixement au travers du chapelet de nuages comme un oeil inquiet du destin, gardien de la mystérieuse contrée du Nord et observant jalousement les frasques humaines. Loin sur notre droite les rayons ornant les prismes d’icebergs étaient magnifiques. Leurs réflexions émettaient des flashes de grenat, de diamant, de saphir. Un panorama pyrotechnique de couleurs et de formes innombrables, tandis que ci-dessous, on pouvait voir la coloration verdâtre de la mer et ci-dessus, le ciel teinté de pourpre.

Deuxième Partie

Au-delà du vent du Nord

J’ai essayé d’oublier ma soif en m’évertuant à transbahuter de la cale quelques provisions et un récipient vide. Me penchant par-dessus la rampe latérale, j’ai rempli le récipient d’eau dans le but de me laver les mains et le visage. À ma stupéfaction, lorsque mes lèvres sont entrées en contact avec l’eau, elle n’était pas salée. La découverte me fit sursauter. « Père ! » Ai-je haleté le souffle proprement coupé , « l’eau, l’eau, elle est douce » ; « Que dis-tu là, Olaf ? » a hurlé mon père, jetant un coup d’œil hâtivement autour. « Tu te trompes sûrement. Il n’y a aucune terre dans les environs. Tu débloques voyons. » « Mais goûte-moi cela ! » ai-je crié.

Et ainsi nous avons fait la découverte que l’eau était en effet douce, tout à fait douce, sans le moindre le goût salé, ni même un soupçon de saveur salée.

Nous avons immédiatement rempli, nos deux derniers tonneaux d’eau et mon père a déclaré que c’était une faveur céleste venant des dieux Odin et Thor.

Nous débordions de joie, mais la faim nous a vite ramenés à la réalité. Maintenant que nous avions trouvé de l’eau douce dans la haute mer, à quoi devrions-nous nous attendre encore, à cette latitude étrange où aucun bateau n’a jamais auparavant navigué et où l’on n’avait jamais entendu le plouf d’un aviron ?

Nous avions à peine apaisé notre faim, quand une brise a commencé à gonfler nos voiles inertes et, jetant un coup d’œil à la boussole, nous avons constaté que l’extrémité nord de l’aiguille pointait durement contre le verre en s’y appuyant.

En réponse à ma surprise, mon père me dit : « j’ai entendu parler de cela auparavant; c’est ce qu’on appelle l’élévation de la pointe nord de l’aiguille. » (C’est la pointe bleue qui se collait à la vitre de la boussole, tandis que la pointe blanche plongeait vers le sol.)

Nous avons desserré le socle de la boussole et l’avons tournée à angle droit par rapport à la surface de la mer avant que la pointe de son aiguille ne se libère du verre et que la gravitation agisse librement. Elle a bougé avec difficulté et a semblé aussi instable qu’un homme ivre, mais finalement s’est engagé dans une direction.

Avant cela nous avons pensé que le vent nous portait vers le nord-nord-ouest, mais, avec l’aiguille libre, nous avons découvert, il pourrait se faire que cela en dépende, que nous naviguions légèrement par nord nord-est. Nous n’avions jamais suivie la direction, plein nord.

La mer était sereinement calme, avec à peine une maigre vague et le vent vif et grisant. Les rayons du soleil, en nous frappant de travers, nous fournissait une douce chaleur. Et ainsi le temps s’écoula, jour après jour et nous avons inscrit dans notre livre de bord, que nous avions navigué onze jours depuis la tempête subie dans la haute mer.

Bien qu’utilisées avec une stricte économie, nos provisions tenaient bon, mais cependant commençaient à s’épuiser. Entre temps, un de nos tonneaux d’eau s’était épuisé et mon père dit : « Nous le remplirons de nouveau ». Mais, nous avons constaté avec inquiétude que l’eau était maintenant aussi salée que dans la région des Îles Lofoden de la côte de la Norvège. Cela a nécessité, de notre part, d’avoir une extrême vigilance, pour le tonneau restant.

J’avais souvent une profonde envie de dormir; était-ce l’effet de l’expérience passionnante de navigation à voile dans des eaux inconnues, ou est-ce les conséquences de l’excitation terrible due à notre aventure dans la tempête essuyée, ou encore était-ce dû à mon désir de nourriture ? Je ne pouvais le dire.

Je m’étendais fréquemment sur la soute de notre petit sloop et j’observais très haut dans le ciel son dôme bleu; et, malgré le soleil qui brillait loin à l’est, je voyais toujours une seule étoile au-dessus de moi. Pendant plusieurs jours, quand j’ai scruté cette étoile, elle était toujours là directement au-dessus de nous.

Autant qu’on s’en souvienne, c’était le premier Août. Le soleil, haut dans le ciel et était si brillant que je ne pouvais plus voir l’étoile solitaire qui avait attiré mon attention quelques jours plus tôt.

Un de ces jours, mon père m’a fit sursauter en attirant mon attention sur un nouveau spectacle qui se présentait loin devant nous, presque à l’horizon. « C’est un soleil factice », a hurlé mon père. « J’ai déjà lu cela quelque part; Il est dénommé un reflet ou un mirage. Il s’évanouira bientôt. »

Mais ce faux soleil rouge pale, comme nous l’avions imaginé, ne s’est pas évanoui durant plusieurs heures; et alors que nous ignorions comment il pouvait emmètre ses rayons de lumière, il y avait toujours un moment où en balayant l’horizon, nous pouvions apercevoir la brillance de ce prétendu faux soleil pendant une période d’au moins douze heures sur 24.

Des nuages et des brumes de temps en temps pouvaient presque cacher, son emplacement mais jamais entièrement. Progressivement, il a semblé s’élever plus haut, au-dessus de l’horizon du ciel d’un mauve pâle alors que nous avancions. On pourrait à peine dire qu’il s’apparentait à notre soleil, si ce n’était sa forme circulaire et quand, non obscurci par des nuages ou les brumes océaniques, il prenait la coloration d’un rouge brumeux, une apparence hâlée qui passait à une lumière blanche comme un nuage lumineux, reflétant une lueur venant d’ailleurs.

Nous nous sommes finalement mis d’accord, en discutant, que, quelle que soit la raison du phénomène, ce soleil brumeux et chatoyant, n’était pas une réflexion de notre soleil.

Aussitôt après cela, je me suis senti extrêmement somnolent et suis tombé dans un sommeil réparateur. Mais il m’a semblé que je fus presque immédiatement réveillé par la secousse vigoureuse de mon épaule par mon père qui criait : « Olaf, réveillez-toi; il y a une terre en vue ! »

J’ai sauté sur mes pieds et oh! joie ineffable! Là-bas, bien au loin, et cependant dans la direction que nous suivions, des terres émergeaient hardiment de la mer. La trace du littoral s’étendait très au loin à notre droite, aussi loin que l’œil pouvait voir et tout au long de la plage de sable, des vagues s’éclataient, en une écume agitée qui se reculait, ou s’avançait ensuite de nouveau, en murmurant, venant des profondeurs, des sonorités répétitives et tonitruantes. Les berges étaient couvertes d’arbres et de végétation.

Je ne peux pas exprimer le sentiment de grande d’allégresse, qui m’accompagna, lors de cette découverte. Mon père restait, debout, immobile, la main sur le barre, regardant tout droit devant, ouvrant les effusions de son cœur, à la prière reconnaissante et à l’action de grâces envers les Dieux Odin et Thor. Pendant ce temps, un filet de pêche récupéré au stock de l’arrimage, avait été lancé et nous avons attrapé quelques poissons qui vinrent s’ajouter nos provisions qui déclinaient.

La boussole, que nous avions re-fixée à sa place, craignant une autre tempête, indiquait alors franchement la direction du nord et se déplaçait sur son pivot, comme si nous étions à Stockholm. « L’élévation de l’aiguille » avait cessé. Que pouvait bien signifier cela ? Alors, aussi, nos nombreux jours de navigation à la voile nous avaient certainement fait dépasser de loin le Pôle Nord. Et cependant l’aiguille continuait à diriger le nord. Notre perplexité s’est douloureusement accrue, car assurément nous devrions être maintenant dans la direction du sud.

Nous avons navigué pendant trois jours le long du littoral, et ensuite nous sommes arrivés à l’entrée d’un fjord ou d’une rivière de taille immense. Cela ressemblait plutôt à une grande baie et là nous avons manœuvré notre embarcation, en suivant légèrement la direction nord-est sud. Aidé par un vent tourmenté soufflant pendant douze heures sur vingt-quatre, nous avons continué à avancer intérieurement dans cette voie, qui s’est après avérée être une rivière puissante et que, nous l’avons appris ultérieurement, les habitants appellent Hiddekel.

Nous avons continué notre voyage pendant dix jours ensuite et avons constaté que nous avions heureusement pénétré à l’intérieur jusqu’au lieu où les marées océaniques n’ont plus d’effet sur l’eau, qui était devenue douce.

La découverte n’est pas venue aussitôt, et s’est produite quand notre dernier tonneau d’eau s’est presque épuisé. Nous n’avons pas perdu de temps pour remplir nos tonneaux et nous avons continué à remonter la rivière plus avant quand le vent s’avérait favorable.

Le long des berges, on pourrait voir de grandes forêts s’étirant sur plusieurs milles de longueur sur le littoral. Les arbres avaient d’énorme taille. Nous avons accosté et après avoir jeté l’ancre près d’une plage de sable, avons regagné la rive à pied et avons été récompensés de trouver une quantité de noix, très agréables au palais et pouvant satisfaire notre faim et apportant un changement bienvenu dans la monotonie de notre alimentation.

On était autour du premier Septembre, (1829 : rappel) plus de cinq mois, nous l’avons calculé, après avoir fait nos adieux à Stockholm. Subitement nous eûmes, une peur bleue, en entendant dans le lointain le chant de certaines personnes. Tout de suite après nous avons aperçu un énorme bateau qui descendait la rivière, droit dans notre direction. Ceux qui chantaient à bord formaient un chœur puissant dont l’écho se répercutait d’une berge à l’autre de la rivière comme mille voix, remplissant l’univers entier d’une vibrante mélodie. La musique d’accompagnement était exécutée sur des instruments à cordes qui ressemblaient assez à nos harpes.

Nous n’avions jamais vu, un si grand bateau, et si différent en matière de construction. (Mythologie asiatique, – page 240, « Le Paradis Trouvé » – traduction par Sayce, dans un livre appelé « Histoires en provenance du Passé », on nous a parlé d’une « demeure » que « les Dieux ont créée » pour les premiers hommes, – une demeure dans laquelle ils « grandissent » et « deviennent plus nombreux » et l’emplacement de cette demeure est décrit dans des mots correspondant exactement à ceux de la littérature des iraniens, des indiens, des chinois, (Eddaic… non traduit)….. et Aztèque; à savoir, « dans le centre de la terre. »

« Calendrier maya ou plutôt une carte concave de la terre (couche d’eau, couche terrestre, les ouvertures polaires tout est indiqué.) Boussole ; avec points cardinaux astrologique, géologique, tout ceci en relief sur une pierre »

À ce moment précis, notre sloop se trouvait au calme et pas loin du rivage. Le bord de la rivière, était couvert de belle façon, d’arbres gigantesques de plusieurs centaines de pieds de haut. Il nous semblait être aux abords de quelque forêt primitive qui sans aucun doute, devait s’étirer loin à intérieur.

L’immense embarcation fit une pause et presque immédiatement après une barge fut déposée sur l’eau et six hommes de stature gigantesque se sont rapprochés de notre petit sloop. Ils nous ont parlé dans une langue étrange. Nous avons deviné, cependant, à leur manière d’agir qu’ils n’étaient pas inamicaux. Ils ont parlé entre eux un bon bout de temps et l’un d’entre eux fut pris d’un fou rire énorme comme si notre vue était devenue pour eux une étrange découverte. L’un d’entre eux a examiné scrupuleusement notre boussole qui a semblé les intéresser tous bien plus qu’aucune autre partie de notre sloop.

Finalement, le chef fit un signe comme s’il voulait nous demander si nous désirions abandonner notre sloop pour nous rendre à bord leur bateau. « Qu’est-ce qu’il te dit, mon fils ? » A demandé mon père. « Ils ne peuvent pas faire mieux désormais que de nous tuer. »

« Ils semblent avoir de bonnes intentions » ai-je répondu, « Mais quels géants épouvantables! Ces six doivent être l’élite du régiment de première classe du royaume. Regarde juste leur grande taille. »

« Nous pouvons aussi bien aller volontairement plutôt qu’être pris par la force » a dit mon père, souriant, « car ils sont certainement capables de nous capturer. » Sur ce, il a indiqué par des signes, que nous étions prêts à les accompagner.

Lisez la quatrième partie de cet article

 

yogaesoteric
15 juillet 2018

 

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