Les anciens Péruviens pouvaient-ils ramollir la pierre ?

Si vous regardez attentivement la maçonnerie des structures et murs mégalithiques d’Amérique du Sud – comme celle de la pierre à 12 côtés de Cuzco au Pérou – vous remarquerez immédiatement qu’elle présente des alignements très précis et bien ajustés.

Les textes d’histoire classiques racontent que les Incas, qui occupaient le Pérou à l’époque de l’arrivée des Conquistadors espagnols, sont responsables de toutes les structures trouvées dans cette région. Mais comment les Incas ont-ils pu construire avec une telle précision des structures comme Saksaywaman avec des pierres faisant jusqu’à 150 tonnes et s’emboîtant parfaitement ensemble, sans que nous n’ayons aucune preuve qu’ils disposaient d’une technologie nécessaire ?

L’explication « classique » est que les Incas ont d’une certaine façon réussi à utiliser une méthode « de supposition et d’essai » en taillant la pierre avec leurs outils de pierre, mettant ensuite la pierre en place, voyant comment elle s’emboîte, la soulevant et la retaillant de nouveau, vérifiant encore une fois et ainsi de suite.

Cette méthode a très probablement été utilisée au XVIe et XVIIe siècles, lorsque des Conquistadors et des missionnaires ont observé les Incas au travail. Mais ce qu’ils bâtissaient alors concernait des pierres bien plus petites, et sans le genre de précision requise pour créer des blocs à 12 angles. Taillant des blocs si complexes et d’un tel poids avec seulement des marteaux de pierre ronds semble très improbable. Particulièrement pour des blocs pesant 100 tonnes !

Même ceux fournissant des explications, comme l’archéologue Jean-Pierre Protzen, reconnaissent toujours d’autres problèmes, surtout sur la question de savoir comment les Incas auraient pu transporter (et soulever et descendre à répétition) ces imposants blocs de pierre. Certaines des carrières étaient situées jusqu’à 30 km des sites de construction, et ce dans des régions montagneuses.

Déplacer de grandes pierres ne représente pas toujours un mystère. Si la carrière est plus élevée que le site final ou s’il n’y a pas vraiment de différence d’élévation et s’il y a beaucoup d’espace pour que de nombreux hommes puissent les tirer, alors même d’énormes pierres peuvent être déplacées. Prenons par exemple la pierre Tonnerre qui sert de support à la statue du Cavalier de Bronze à Saint-Petersbourg en Russie. Pesant un poids très imposant de 1.500 tonnes, la pierre Tonnerre a été déplacée en 1768, en utilisant seulement la force humaine et l’ingénierie. Mais pour une société n’ayant à disposition que des outils primitifs, et pas d’ingénierie avancée, comment des pierres de 100 tonnes pouvaient-elles être déplacées à travers 30 km de montagnes ?

Il semble pour le moins que quiconque les ayant construites disposait de technologies bien plus avancées que ce qu’on veut bien leur accorder aujourd’hui. Ce que les Espagnols ont rapporté à l’époque indique pourtant que les Incas ne possédaient pas les techniques d’ingénierie requises.

Ce pourrait donc être quelqu’un d’autre qui a construit ces structures. Les Incas ont eux-mêmes révélé aux Conquistadors que ces structures étaient là bien avant eux, bâties par un autre peuple.

Saksaywaman est dit avoir été construit en 1508 dans les livres d’histoire. Ceux ayant pourtant vécus quelques décennies plus tard seulement, comme Garcilaso de la Vega, né en 1539 et élevé dans la région de Saksaywaman, ont confié n’avoir aucune idée de comment ces murs ont été bâtis. Et personne ne semble non plus le savoir.

Est-il possible que les Incas aient construit par-dessus des structures déjà existantes et que les chroniqueurs espagnols aient fait l’erreur de penser qu’ils avaient construit la structure toute entière ?

Si les bâtisseurs sont plus anciens, il est encore plus improbable selon la compréhension de l’histoire généralement acceptée que des civilisations précédentes aient eu la connaissance et la capacité de construire de telles structures.

Une ancienne civilisation

On a donc la possibilité d’avoir affaire à une civilisation bien plus avancée que celle des Incas, mais dont on ne connait quasiment rien, si ce n’est qu’ils pouvaient construire des structures comme Saksaywaman.

Comment ces pierres ont-elles été déplacées reste un mystère, comme cela l’est pour d’autres sites mégalithiques, comme la grande pyramide de Gizeh. Bien qu’on soie capables aujourd’hui de transporter de telles pierres, et de les soulever, la conception de l’avancement technologique des peuples anciens ne s’accorde pas toujours avec les accomplissements dont on a la preuve tangible dans ces structures.

Il y a pourtant quelques théories sur comment les pierres ont-elles été façonnées. Plusieurs légendes locales parlent d’un liquide connu des anciens et dérivé des plantes, qui avait le pouvoir de ramollir la pierre.

Des explorateurs comme le légendaire Percy Fawcett, qui a également rapporté de telles histoires, tout comme l’a fait Hiram Bingham qui a redécouvert le Machu Picchu. En outre, Jorge A. Lira, un prêtre catholique, a affirmé en 1983 avoir été en mesure de recréer l’amollissement des pierres, mais n’a pas été capable de les durcir à nouveau.

Des marques sur certaines des pierres de Saksaywaman ressemblent curieusement au béton moderne – indiquant qu’elles ont été moulées ou façonnées pour leur donner une forme.

Bien que cela reste de l’ordre de l’hypothèse, on peut être sûr que les marteaux de pierre et le soulèvement répété ne sont pas responsables de la précision et de la force nécessaire pour créer Saksaywaman. Des structures comme celles-ci invitent à en apprendre plus de notre passé, et de se rendre compte que les anciens auraient pu être bien plus avancés technologiquement que ce on leur accorde.

yogaesoteric
13 juillet 2018

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