De la furie contre l’auto-défense : Une psychiatre se penche sur la mentalité anti-armes (1)

par la Dr Sarah Thompson

« Vous n’avez pas besoin d’une arme, la police vous protègera. »

« Si les gens portent des armes, il y aura des meurtres à cause de querelles liées à des places de parking ou à des parties de basket entre voisins. »

« Je suis un pacifiste. Des personnes éclairées, bénéficiant d’une conscience, ne devraient pas posséder d’armes. »

Combien de fois avez-vous entendu ces déclarations dans la bouche de partisans du désarmement des victimes et manquant de jugement, voire même de parents et de voisins tristement non informés ? Qu’est-ce qui fait que les gens s’accrochent si fort à ces croyances, même confrontés à la preuve irréfutable qu’ils ont tort ? Qu’est-ce qui les fait enrager à ce point quand des possesseurs d’armes leur font toucher du doigt que leurs arguments sont dans les faits et logiquement incorrects ?

Comment communiquer avec ces gens qui semblent avoir complètement perdu pied avec la réalité et toute forme de pensée rationnelle ?

Une des approches permettant de traiter avec des anti-armes consiste à comprendre leur psychologie. Une fois que l’on a compris pourquoi ces gens se comportent d’une façon si irrationnelle, il devient possible de communiquer avec eux d’une manière plus efficace.

Mécanismes de défense

Projection

Il y a à quelque temps, j’ai reçu un e-mail d’un membre d’une association juive locale. L’auteur, qui avait préféré garder l’anonymat, insistait sur le fait que les gens n’avaient aucun droit de porter des armes à feu, car il ne voulait pas être victime d’un meurtre dans le cas où l’un de ses voisins aurait eu une « mauvaise journée » (je ne sais pas s’il s’agissait d’un homme ou d’une femme, mais j’en parlerai au masculin pour des raisons de simplicité). Je lui ai répondu en lui demandant pourquoi il pensait que ses voisins voulaient le tuer et, bien sûr, je n’ai pas eu de réponse. La vérité est qu’il a statistiquement plus de chances de se faire tuer par un voisin qui n’est pas légalement armé1 et plus probablement de se faire tirer dessus accidentellement par un membre des forces de l’ordre.

Comment mon correspondant « sait-il » que ses voisins le tueraient s’ils avaient des armes ? Il n’en sait rien. Ce qu’il disait, en réalité, était que, s’il avait une arme, il pourrait tuer ses voisins dans un mauvais jour, s’ils lui prenaient sa place de parking ou écoutaient de la musique trop fort. C’est un exemple de ce que les pros de la santé mentale appellent projection : projeter inconsciemment ses propres sentiments inacceptables sur d’autres personnes, afin de ne pas avoir à les endosser. Dans certains cas, les sentiments intolérables ne sont pas projetés sur quelqu’un mais sur un objet inanimé, comme par exemple, une arme à feu, de sorte que celui qui projette croit que c’est l’arme elle-même qui va le tuer.

La projection est un mécanisme de défense. Ceux-ci sont des mécanismes psychologiques inconscients qui nous protègent de sentiments consciemment inacceptables. Ils opèrent en dehors de notre état de conscience de sorte que nous n’ayons pas à traiter consciemment avec des sentiments et des pulsions « interdits ». Ainsi, si on avait demandé à mon correspondant s’il voulait vraiment tuer ses voisins, il aurait nié avec véhémence en insistant que ce sont d’autres gens qui veulent le tuer.

La projection est un mécanisme de défense particulièrement insidieux car il n’empêche pas seulement une personne d’être confontée à ses propres sentiments mais crée aussi un monde où elle va percevoir chacun comme lui renvoyant ses propres sentiments hostiles.

Tout le monde a des pulsions violentes, voire homicidaires. Par exemple, il est courant d’entendre dire « je voudrais tuer mon patron » ou « si tu recommences ça, je te tue ». En fait, cela ne signifie pas qu’on va le faire, ou même qu’on le ferait c’est une simple marque de colère et de frustration. Nous souffrons tous de peur et de sentiment d’impuissance et de vulnérabilité. La plupart des gens arrivent à assumer les sentiments de colère, de peur, de frustration, de jalousie, etc. sans avoir à agir sur eux de façons impropres et destructrices.

D’autres, en revanche, sont incapables d’admettre consciemment qu’ils ont de telles émotions « inacceptables ». Ils peuvent avoir des niveaux de colère, de frustration ou de peur supérieurs à la moyenne. Il est possible qu’ils redoutent que s’ils assument les sentiments hostiles, ils perdront tout contrôle et feront vraiment du mal à quelqu’un. Ils peuvent croire que « les bons » ne ressentent jamais cela alors qu’en fait ces sentiments habitent tous les humains.

Ceci est surtout vrai à présent que les « experts » de l’éducation empêchent couramment les enfants d’exprimer leurs penchants négatifs ou agressifs. Au lieu d’apprendre que de telles émotions sont normales mais que les comportements destructifs doivent être contrôlés, les enfants apprennent à présent que les sentiments de colère sont mauvais, dangereux et conduisent à des punitions sévères. Afin de se protéger contre le fait « d’être mauvais », on les contraint à utiliser des mécanismes de défense qui leur évitent de posséder leurs propres émotions normales. Malheureusement, une utilisation impropre de tels mécanismes peut mettre en péril leur santé mentale les enfants doivent apprendre à affronter correctement la réalité, non à l’éviter.

(On peut appliquer cette analyse des mécanismes de défense à l’individu moyen qui connaît mal les armes à feu et la défense personnelle mais elle n’explique pas l’idéologue anti-armes. Les fanatiques comme Charles Schumer ont des connaissances factuelles sur les armes et appuient le désarmement des victimes consciemment et obstinément, afin d’accroître leur pouvoir politique. Ils n’entrent pas dans le cadre de cette analyse.)

Dénégation

La dénégation est un autre des mécanismes de défense couramment employés par les tenants du contrôle des armes. Il s’agit là d’un refus pur et simple d’accepter la réalité d’une situation donnée. Par exemple, considérez une femme dont le mari commence à rentrer tard, à avoir un parfum inhabituel sur ses vêtements, et à faire des dépenses de fleurs et de bijouterie avec sa carte de crédit. Il se peut qu’elle entre dans une rage folle vis-à-vis d’une amie bien intentionnée lui suggérant que son mari a une aventure. La réalité est évidente mais l’épouse trompée se sent tellement menacée par l’infidélité de son mari qu’elle est incapable de l’accepter donc réfute son existence.

Les anti-armes se comportent ainsi. Il est évident que nous vivons dans une société dangereuse où des criminels attaquent des personnes innocentes. A peu près tout le monde a été victime ou connaît quelqu’un qui l’a été. Il est également évident que les forces de l’ordre ne peuvent pas protéger chaque personne, partout, 24 heures sur 24. Des recherches poussées on démontré que la police n’avait légalement pas pour tâche de vous protéger et que la possession d’armes à feu était le moyen de protection le plus efficace pour vous et votre famille. On trouve des preuves irréfutables que le désarmement de victimes précède presque toujours le génocide. Néanmoins, les anti-armes persistent à dire, en dépit de toutes les preuves du contraire, que « la police vous protégera », « cet endroit est tranquille » et « ça n’arrivera pas ici », où « ça » peut être n’importe quoi, d’une agression à une tuerie collective.

Les anti-armes qui refusent d’accepter la réalité des dangers avérés et très sérieux du désarmement civil ont recours à la dénégation pour se protéger de l’angoisse des sentiments d’impuissance et de vulnérabilité. De même, les possesseurs d’armes qui clament que « l’État ne me prendra jamais mes armes » utilisent la dénégation pour se protéger de l’angoisse de se voir désarmés par la force et rendus ainsi impuissants et vulnérables.

Formation réactionnelle

La formation réactionnelle est encore un autre mécanisme de défense répandu parmi les anti-armes. Elle survient lorsque l’esprit d’une personne transforme un sentiment ou un désir inacceptable en son exact opposé. Par exemple, un enfant jaloux de son frère ou de sa soeur peut faire preuve de marques d’amour et de dévotion excessives envers l’être haï.

De même, une personne hébergeant de la furie meurtrière envers ses congénères peut parfaitement déclarer être un pacifiste convaincu et refuser de consommer de la viande, voire de tuer un cafard. Souvent, ce genre d’individus trouve refuge dans diverses disciplines spirituelles et croient qu’ils sont « supérieurs » aux personnes « moins civilisées » qui adoptent un « comportement violent » tel que la chasse ou le tir à la cible. Il leur arrive de s’impliquer dans des associations dévouées à la « cause animale » qui proclament que les droits des animaux prennent le pas sur ceux des humains. Ceci ne permet pas seulement à une personne en colère d’éviter d’avoir à traiter avec son ressentiment, mais aussi de nuire à ceux quelle hait inconsciemment.

Il ne s’agit pas là de dénigrer tous les gens formidables qui sont pacifistes, ont un penchant pour la spiritualité, sont végétariens ou contribuent à la cause animale. Le point essentiel n’est pas la conviction elle-même mais plutôt la façon dont la personne la conçoit et la vit. Des pratiquants sincères à s’améliorer, à être utile d’une façon agréable, respectueuse. Ils cherchent à persuader les autres tranquillement, en donnant un exemple de ce qu’ils pensent être un comportement correct. Des pacifistes sincères font preuve généralement de bonne volonté à l’égard des autres, même ceux avec qui ils pourraient être en désaccord sur divers points.

Comparez le pacifiste ou l’ami des bêtes avec l’excité colérique qui veut faire interdire la viande et qui croit que tuer des chasseurs est une justification pour « sauver les animaux » – ou avec celui qui veut mettre hors-la-loi la défense personnelle et est persuadé que les personnes innocentes ont une obligation à être violées et assassinées pour le bien de la société. Par exemple, la célèbre féministe Betty Friedan affirme que « la violence qui entraîne la mort, même dans le cas de légitime défense, ne fait qu’engendrer plus de violence. ». Une personne réellement pacifiste et éprise de spiritualité se retient de forcer les autres à faire ce qu’elle croit être juste et est généralement gouvernée par des émotions positives, alors qu’un coléreux trouve des moyens « socialement acceptables » de nuire à son congénère, de le maltraiter, voire de le tuer.

La formation réactionnelle des anti armes tient en dehors de leur état de conscience leur haine pour leurs semblables tout en leur permettant de se sentir supérieurs aux « possesseurs d’armes, ces violents ». En même temps, elle leur permet de nuire gravement aux autres, voire de provoquer leur mort, en leur refusant les outils propres à assurer leur défense. Ceci rend la formation réactionnelle très séduisante, sur le plan psychologique, et, par conséquent, très difficile à neutraliser.

Lisez la deuxième partie de cet article

 
 



yogaesoteric

13 septembre 2018 

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