Viktor Orban est le grand Vainqueur en Hongrie

Aux législatives du mois d’avril, le parti Fidesz, a remporté 48,9% des suffrages et 113 sièges sur 199 à l’Assemblée nationale. Le Premier ministre enchaîne un troisième mandat.

 

D’heure en heure, la tension sur l’issue des élections législatives hongroises est montée au début de l’année. Viktor Orbán ? Ou pas Viktor Orbán ? Le Premier ministre hongrois rempilera-t-il pour un troisième mandat consécutif, quatrième au total ? La participation record de plus de 70%, qui a forcé certains bureaux de vote à fermer après 21 heures (au lieu de 19 heures), a remis en question, pour un temps, la victoire qui semblait assurée de Fidesz, le parti conservateur au pouvoir depuis 8 ans.

Le verdict est finalement tombé à minuit : c’est un raz de marée pour le Fidesz qui remporte, selon ces résultats provisoires, 133 sièges sur les 199 de l’Assemblée nationale. Une augmentation de 3 sièges qui donnerait au gouvernement la super majorité des deux tiers, perdue en 2015 et qui donne la possibilité de modifier la Constitution. Le Fidesz a ainsi obtenu 48,9% des suffrages, contre 19,8% pour l’ancien parti d’extrême droite Jobbik, passé au centre pour ces élections, et 12,4% pour la coalition socialiste.

Une rhétorique anti-immigration qui a séduit

« La forte participation montre que le Fidesz a été capable de mobiliser sa base d’électeurs, mais cela montre aussi que sa stratégie de la peur fonctionne en Hongrie, analyse Zselyke Csaky, chercheuse spécialiste de l’Europe centrale pour l’ONG Freedom house. Cela pose un grave problème pour le futur de la Hongrie, comme de l’Europe. »

Selon Tamas Boros, codirecteur de l’institut de recherche Policy solutions basé à Budapest, « la large victoire du Fidesz s’explique par trois facteurs : le succès incontestable de la rhétorique anti-immigration du gouvernement, les bons résultats économiques du pays, et la limitation des contre-pouvoirs démocratiques comme la liberté de la presse ».

Le Fidesz a réussi à conquérir des bastions historiques de l’opposition en régions, et a, en parallèle, perdu plusieurs districts à Budapest. « Tel qu’on a pu le voir lors des derniers scrutins en Autriche ou aux Etats-Unis, la Hongrie voit se creuser le fossé politique entre campagnes conservatrices et villes en majorité progressistes. »

Pour l’opposition, c’est la douche froide. Au quartier de campagne de Jobbik, devenu le principal parti d’opposition, l’excitation et l’espoir sont vite retombés. Comme il l’avait promis en cas de défaite, le leader Gabor Vona a annoncé, devant une salle remplie de journalistes, l’air abattu, qu’il démissionnera de la tête du parti, qu’il dirigeait depuis 2006.

« C’est un succès incomplet, confie Gyönngyösi Marton, porte-parole du parti qui a gagné 26 sièges au Parlement (+2). Bien que nous ayons perdu les élections, nous avons augmenté notre nombre d’électeurs par rapport à 2014 et nous nous imposons comme le principal parti d’opposition au Fidesz. » Pour les représentants de Jobbik, la stratégie de replacement au centre a fonctionné et ils comptent la consolider dans les années à venir.

Orban sur la même lancée

Au parti socialiste aussi, qui a obtenu 20 sièges : Gyula Molnar a ainsi déclaré qu’il quittait la présidence de la formation politique. Parmi les autres partis d’opposition, le démocrate DK et le progressiste LMP ont réussi à passer le pallier des 5% de suffrages qui leur permet d’obtenir des représentants à l’Assemblée nationale.

« Ce qu’on peut attendre du prochain mandat de Viktor Orban est exactement la même politique que pendant ses deux derniers, reprend Zselyke Csaky. Après cette campagne de haine qui a vu la création d’une réalité parallèle où les migrants “ envahissent ” la Hongrie, il n’y a pas de retour en arrière possible pour le Fidesz. Les quatre prochaines années devraient voir la construction d’un Etat avec un parti unique en Hongrie. »

Viktor Orbán a célébré sa victoire à son QG de campagne de Budapest, devant plusieurs milliers de supporters, brandissant des drapeaux nationaux rouge-blanc-vert. En parallèle, des mouvements citoyens d’opposition ont organisé une soirée techno devant le Parlement qui s’est transformée, dans la nuit, en marche contre Viktor Orbán et le Fidesz, finalement dispersée par les forces de police.



yogaesoteric

22 septembre 2018

 

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