Lorsque Rosa Maria Serio était en extase, sa chemise prenait feu

A la base de tous les phénomènes mystiques se trouve toujours l’ascèse, cet effort continu et systématique pour discipliner les sens, pour maîtriser en totalité les réactions du corps à l’aide de la volonté. Si le corps peut autant s’y adapter (et ceci explique pourquoi pas tous les saints sont en extase), cette maîtrise extraordinaire a la tendance de s’étendre sur les automatismes organiques inconscients, et ainsi elle conduit à la formation de nouveaux réflexes conditionnés, organiques, qui sont étroitement liés aux efforts réalisés.

Si cette extension va plus loin, les signes cliniques qui l’accompagnent peuvent ressembler à l’hystérie. Mais pendant que l’hystérie est comme nous le savons un désordre ou une névrose, la suggestibilité tout à fait extraordinaire du mystique est une méthode sui-généris, même si la compréhension de son mécanisme échappe le plus souvent à celui qui vit pleinement ses effets. Entre la suggestibilité hors de commun du mystique qui a réussi à soumettre certains mécanismes du corps à la vie spirituelle et la suggestibilité de l’hystérique, il y a la même différence essentielle que celle entre l’excitation mentale du maniaque et celle d’un génie. Un exemple classique dans ce sens : dans sa dernière nuit pendant laquelle il a couché sur le papier toute la base des mathématiques modernes, Evariste Galois présentait tous les signes cliniques de l’exaltation maniaque. Cependant, la différence colossale est qu’alors, Galois savait exactement ce qu’il faisait et se rendait parfaitement compte de l’importance de ses écrits.

Arrivés ici, nous pouvons nous poser la question : le mystique sait-il toujours ce qu’il fait ? Le plus souvent, il dit qu’alors il se trouve en communion avec Dieu… Les grandes exaltations dues à l’amour divin du saint Philippe de Néri ont commencé en 1544 par un énigmatique phénomène lumineux, que son entourage a identifié avec la descente du Saint-Esprit dans l’être du moine. Les témoins l’ont vu entouré d’un halo lumineux d’un blanc brillant. Alors, pour la première fois, à cause de la chaleur intense qui brûlait sa poitrine et son cou, le saint s’est jeté au sol et a dénué la partie supérieure de son buste.

Les choses se sont passées de façon tout à fait similaire avec la mystique Rosa Maria Serio, abbesse du monastère des Carmélites de Fasano décédée en 1725. Son expérience mystique a débuté par le même phénomène lumineux, de sorte qu’un “halo de feu blanc brillant est descendu au-dessus d’elle”. Ensuite, elle s’est évanouie et lorsque les sœurs l’ont déshabillée, sa chemise avait des traces de brûlure !

Nous n’allons pas trop discuter de l’authenticité historique de ces phénomènes. Cependant, il est bon de se souvenir que des témoignages de plusieurs personnes et de véritables procès organisés pour prouver la réalité de telles merveilles ont souvent eu lieu au cours du temps (surtout dans le cas de la canonisation). Nous ne pouvons donc plus douter de la vérité de ces manifestations. En outre, il est difficile de supposer que des mythomanes différents, appartenant à des époques et à des civilisations très différentes, aient tous menti de la même façon, sans exception, décrivant des symptômes d’hyperthyroïdie…

yogaesoteric
janvier 2015

Also available in: Română

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