Le but poursuivi par le yogi dans la pratique du yoga

 

par Gregorian Bivolaru

Quel est en fait le but poursuivi par le yogi?
Qu’est-ce qu’il veut à travers la pratique du yoga?

Il veut ce que plus ou moins nous voulons tous, le plus souvent sans le savoir clairement. Le yogi aspire avec frénésie à faire coïncider avec son microcosme, pleinement conscientisé, le Macrocosme ou l’Univers qui l’embrasse en permanence, il cherche à embrasser l’étendue infinie qui l’entoure sans arrêt.

Par conséquent, le yogi veut embrasser et aspire à englober l’étendue qui l’englobe. Que nous soyons des yogis ou des êtres humains communs, sans préoccupations spirituelles, consciemment ou non, nous vivons la souffrance de ne pas pouvoir être le TOUT. Une telle aspiration spontanée vers la totalité se manifeste avec la tendance à englober le milieu ambiant, de l’absorber à l’intérieur.

En YOGA cela s’appelle le passage du milieu externe dans le milieu interne de notre univers intérieur, et l’homologation de cette réflexion totale sera directement authentifiée en nous par l’apparition d’une harmonie ineffable qui sera vécue sous la forme d’un bonheur océanique avec des nuances infinies.

Cette aspiration vers la totalité est caractéristique de l’entier réel manifesté, mais seulement dans le cas de l’homme, et dans ce cas elle ne réussit pas toujours vraiment. Au niveau organique elle prend  la forme des “conquêtes” du milieu ambiant, en ayant la tendance de le dévorer, de s’y installer de façon despotique. D’ailleurs, tout despote se trouve dans cette invalidité, cette impuissance de transformer l’être de la communauté qui l’englobe en milieu interne, une impuissance d’ÊTRE, finalement. Il existe dans le despotisme, le tourment et le ridicule d’un grain d’écume qui veut régner sur la mer de manière extérieure : le despote n’absorbe pas en lui la communauté qui l’a rendu possible, mais l’embrasse de force.

Le passage du milieu externe dans le milieu interne est, semble-t-il, l’entrée dans la condition d’”ÊTRE”. Ici il doit être clair que nous offrons un sens plein à ÊTRE. Dans l’ordre biologique, un premier essai d’entrer dans la condition d’ÊTRE est la FAIM : mais elle est un essai manqué, parce que le passage du milieu externe dans le milieu interne se réalise partiellement et prend la forme de la simple assimilation. L’étape suivante est la RESPIRATION, que les yogis glorifient comme un très important accès à l’être parce qu’elle permet une gamme infinie d’effets extraordinaires, mais celle-ci reste toujours au niveau de l’assimilation, bien qu’il s’agisse d’une assimilation beaucoup plus ample.

Dans l’ordre biologique, l’amour plénier, l’éros semble être la seule illustration complète d’ “ÊTRE”.

Parce que durant les moments de sa réalisation suprême complète, illimitée, l’éros béatifique est analogiquement parlant, le Sang que l’on reçoit et qu’on donne, donc l’espèce même, simultanément avec les autres réalités caractéristiques – autrement dit, le milieu externe – devenues intérieures. Dans les mystères fascinants de l’éros triomphant, comme en toute réussite d’“ÊTRE”, est présent un mode personnel d’embrasser la transcendance. Car le sang, de même que tout milieu interne, est au-delà du porteur, il reste transcendant dans son immanence.

Probablement pour cette raison, les sages de l’Orient affirment que “lorsque l’amour est infini, l’impossible devient facilement possible”.

Ce passage, qui est un accomplissement dans la sphère d’ “ÊTRE”, est le miracle même de l’homme. Il est impossible d’être amoureux, sans désirer être l’amour lui-même ; il est impossible d’être sage sans désirer, comme Bouddha, être la sagesse elle-même. Il est impossible d’être poête sans être la poésie elle-même. Et implicitement, il est impossible d’être un YOGI sans vouloir être le YOGA lui-même.

Il existe toujours dans la spiritualité authentique (et non pas dans le simple désir de te préoccuper superficiellement de la spiritualité, d’être constamment, partiellement EN elle) une façon d’obtenir le complètement par l’assimilation du reste qui manque et qui t’empêche de t’accomplir, autrement dit d’ÊTRE LE TOUT.

Le yogi veut en fait, à travers les contributions, les aspirations, les états et ses idées, assimiler le milieu externe, en arrivant à embrasser, grâce à cette réflexion intérieure profonde, tout ce qui l’embrasse : la nature, la communauté, la planète, l’univers et Dieu même.

Le yogi veut, avec tout le pouvoir de son être, en totalité, ce que, plus ou moins, nous voulons tous : une dénégation, une unification, une sorte de solitude où l’on se sent embrassé et limité sans embrasser et englober à ton tour.

Pourquoi Jésus a été et est souvent nommé ”le fils de l’homme” et non pas le “FILS DE DIEU”? Justement parce qu’il a fait de l’humanité entière son milieu interne. Et la divinité est le sens de cette totalité, devenue dimension intérieure. Les yogis croient, grâce à l’expérience acquise depuis des milliers d’années de pratique directe, que cette transformation du milieu externe en milieu interne est le sens correct de l’infini dans le fini.

yogaesoteric

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