Un peu de mythologie (1)

                                                                                                     par Rodica Purniche
 
A lire également la Deuxième partie de cet article
 
 
L’Astrologie Védique est l’astrologie traditionnelle indienne, telle qu’elle est décrite dans les célèbres textes sacrés indiens, les quatre Vedas. Pour la comprendre il est important qu’on la présente d’abord dans le cadre culturel traditionnel de l’Inde Antique. Dans le premier article de cette série nous vous offrons quelques éléments de mythologie hindoue.  

L’Astrologie hindoue est comprise, dans son essence et dans ses significations de base, dans les Vedas, les livres sacrées de l’humanité les plus anciens. Son origine et l’origine de la spiritualité même dans laquelle l’astrologie est inclue, se trouvent dans ces écritures qui, même si elles ont été rédigées au Xème siècle av. J-C., elles ont été, à travers des siècles – sinon à travers des millénaires – transmises oralement, comme expression de la culture dravidienne. La spiritualité hindoue – réduite parfois de manière injuste à la religion hindoue – est l’une des plus anciennes spiritualités sur notre planète et elle est née bien avant que les premières civilisations connues apparaissent en Orient et que les premières écritures – appartenant aux égyptiens et aux mésopotamiens – les mentionnent dans leurs premiers témoignages historiques. 

Les dravidiens ont été connus comme une population sociable et beaucoup moins agressive que les autres. Il semble qu’ils soient disparus brusquement environ en 1700 av. J-C., presque complètement, suite à l’invasion arienne du Nord.  Ils ont laissé derrière eux une culture impressionnante, expression d’un mode de vie supérieur, qui respectait et maintenait sur la Terre un certain ordre sacré, divin, présent dans les Cieux.
La période védique est la période des Dieux et elle couvre, historiquement parlant, l’intervalle entre 1700 et 650 av. J-C. Des textes sacrés mentionnent plusieurs groupes de dieux, comme ci-dessous :

I. BRAHMA – Le Créateur, le grand dieu de Rig Veda, ayant des valences protectrices, connu aussi sous d’autres noms, comme par exemple NARAYANA-PRAJAPATI ou PURUSHA, l’homme cosmique (représenté dans certaines images astrologique symbolique sous la forme d’un corps humain intégré dans un cercle, son corps physique et ses organes correspondant aux Signes du Zodiaque, avec lesquels il a des relations fondées sur l’analogie et sur des correspondances énergétiques). Son fils, DAKSHA, l’un des 10 grands sages de cette période, est né de l’union de BRAHMA avec la parfaite, la talentueuse et la belle SARASWATI.
 
II. La Triade des grands dieux védiques:
1. INDRA – le roi des dieux et le dieu du tonnerre, INDONIS ou PURANDANA ;
2. AGNI  – le dieu du Feu, le gardien de la parole et celui qui donne la vie éternelle ;
3. SURYA – le dieu du Soleil et le symbole du Soi divin, de la spiritualité ;
 
III. Les dieux considérés secondaires, mais d’une importance particulière pour l’évolution de l’Univers et de la Terre, qui peuplent toute la mythologie védique et que nous mentionnons parce qu’ils apparaissent aussi dans le symbolisme astrologique, tel que leur signification a été maintenue dans les textes védiques :  

ARJUNA – le dieu des aubes et le dirigeant du char solaire, le fils de VINATA et du grand sage  KASHYAPA ;
KUBERA – le dieu de la richesse et des trésors ;
MANU – Noé des hindous à côté duquel apparaissent encore 14 législateurs ;
RUDRA – le dieu de la tempête et le dieu-guerrier, dont la voix peut être entendue comme un grondement ;
SANJNA – la déesse de la conscience et l’épouse du soleil, qui a donné naissance à trois enfants : MANU, YAMA (le dieu de l’esprit et aussi le messager de la mort) et YAMI (la déesse de la rivière Yamuna) ;
SOMA – le dieu de la Lune, connu aussi comme le nectaire divin des dieux qui confère l’immortalité ;
VARUNA – le plus ancien parmi les dieux védiques, qui personnifie le Ciel et la Terre mais qui devient ultérieurement le dieu des Eaux ; initialement, il gardait les démons des eaux et de l’obscurité ;
VAYU – le dieu des vents, connu sous d’autres noms, celui qui porte l’arôme et la saveur partout dans l’Univers et connu comme le dieu sans trêve ou sans repos ;
VRITR (I) – le méchant, le serpent destructeur qui cause la faim, présent à la Genèse du Monde. 
 
Cette période établit dans la culture et dans la civilisation les rituels d’adoration des dieux et l’attitude spirituelle ayant à la base la non-violence, la réconciliation, la libération. Le but fondamental de la vie commence petit à petit à se cristalliser en mettant en évidence le besoin de l’être humain de connaître son origine réelle, de vivre en harmonie avec le Cosmos et de garder et de respecter les Lois Divines de la Création. Entre le Ciel et la Terre, entre les gens et les dieux, il existe quelque chose qui peut « parler » – il s’agit des étoiles – des porte-bonheurs ou des malchances, non parce qu’elles seraient bonnes ou mauvaises, mais parce qu’elles « transmettent », elles montrent la Volonté des dieux, le cours du Temps, les Epoques qui sont depuis toujours (avant nous, en même temps avec nous, après notre passage à travers ce plan de la Manifestation), l’action que nous avons faite et la récompense que cette action attire ou mérite. 
 
La croyance reposant sur la cyclicité de la vie et de la mort, sur la relation entre la cause et l’effet, sur des analogies et des correspondances, sur la certitude que la spiritualité offre à l’être humain la possibilité de devenir un avec les dieux, a généré successivement l’hindouisme, le bouddhisme et le jainisme qui, graduellement, ont remplacé la religion védique. Pourtant, pour celui qui est capable de voir au-delà des mots et de lire entre les lignes, la période des dieux a seulement rendu accessible les enseignements sacrés, en offrant à l’être humain le « support » concret pour vivre en intimité avec eux : la pratique spirituelle et les arts divinatoires. Il est digne de retenir, pour cette période, le fait que les sacrifices d’animaux et d’humaines ont été remplacés avec des offrandes supérieures offertes aux dieux – des céréales, des fruits, des huiles essentiels, des fleures. Autrement dit, les gens ont eu l’intuition et ensuite ils ont conscientisé que la vraie adoration du Divin, réalisée à des moments cosmiques importants, a à la base l’harmonie, la pureté et l’amour, parce que tout cela signifie protéger et respecter la vie et les dieux qui se manifestent dans le monde visible sous toutes les formes, comme expression d’un Principe Unique Divin, transcendent.
 

Siddhanta Karapatri
 dit: „La Nature et l’Etre Cosmique, tel que la mère et le père, donnent naissance à toutes les formes de vie ». Le culte de la déesse-mère, représentée par la Nature avec les 8 millions de YONI (les organes sexuels féminins) et le culte de SHIVA, le dieu phallique (le LINGAM macrocosmique, l’organe sexuel masculin) fixent dans le plan terrestre et symbolique la Création Universelle, l’émanation permanente de la Manifestation, suite à la polarisation éternelle entre le féminin (la Lune) et le Masculin (le Soleil), suite à l’amour sans fin entre le désir (Venus) et l’action (Mars), veillée par la conscience/la pensé (Mercure), à l’intérieur d’une Loi Divine (Jupiter) pour transcender toutes les limitations (Saturne), pour sortir définitivement de la souffrance (RAHU), vers la libération finale (KETHU).
 
Par rapport aux cosmogonies hindoues, nous devons mentionner que, étant une civilisation si ancienne, il est naturel qu’elle garde énormément beaucoup de variantes de la Genèse du Monde. Il n’est donc pas étonnant que les époques védiques mentionnent aussi 3000 dieux, que le grand sage Yajanavalka les a réduit à 33.
 
1. Les 8 dieux des sphères d’influence, VASUS – qui se trouvent dans le Monde et dans lesquels le Monde se trouve:
– PRITHIVI – La Terre,
– AGNI – Le Feu (et en même temps la nourriture),
– ANTARIKSHA – L’Espace,
– VAYU – Le Vent,
– DYAUS – Le Ciel,
– SURYA – le Soleil, l’Intellect,
– NAKSHATRAS – les Constellations,
– SOMA – la Lune, le germe de l’immortalité.
 
2. Les 11 PRINCIPES ou les dieux de l’espace et de la vie:
– „les furieux” ou les 10 RUDRAS, correspondant aux 10 types d’énergie vitale, fils de KASHYAPA (le dieu de la clairvoyance, de la prophétie) et de SURABBI (La Terre pleine de saveur); ils accompagnent toujours RUDRA-SHIVA.
 
3. Les 12 PRINCIPES SUVERIANS ou ADHITYA:
– ils sont les 12 mois de l’année et ils gouvernent également le passage du temps et la vie.
 
4. Le Maître du ciel ou le Tonnerre – le dieu INDRA ou l’être qui „manifeste” le cœur (l’Amour).
 
5. Le fils, PRAJAPATI, qui est aussi le Maître Suprême, PARAMESHTHIN, l’Immuable, l’Eternel (ou SVAYAMBHU).

(à suivre)
 

A lire aussi :

Shiva – le maître spirituel suprême, le transmetteur des enseignements Yoga sur la Terre
L’Astrologie indienne

 

yogaesoteric 2011

Also available in: Română

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