Symbolisme, levons le voile ! (1)

« La connaissance est l’enfant dont le savoir et l’expérience sont les parents. »
Kapra

 
Avant-Propos

Dans cet article il est débroussaillé le symbolisme philosophique, qu’il soit hermétique, religieux, spirituel, ésotérique etc. de manière simple, claire et concise, sans des logorrhées analytiques ou des interprétations personnelles. En donnant uniquement des clefs d’analyses reste à chacun de faire sa réflexion sur eux. En effet l’étude d’un symbole est une recherche personnelle, une compréhension intérieure. Le symbole est évoquant et non éloquent, il ne dit pas, il signifie son sens est ésotérique et non pas exotérique.

« L’évidence crève les yeux »

Bien évidemment, ce sujet soulève toujours un débat quant au sens donné à un symbole, les débats d’idées seront constructifs à l’évolution de leur interprétation.

Qu’est-ce que le symbolisme ?

Le symbolisme est un mode de transmission du savoir, caché sans l’être, il force à allier observation et réflexion. Nous retrouvons cette volonté dans l’étymologie même du mot qui vient du grec ancien « symbolon » signifiant « mettre ensemble, joindre, comparer, échanger, se rencontrer, expliquer ». Le « symbol » est à opposer au « Diabol » qui étymologiquement lui, veut dire celui qui divise, désunis, détruit.

Un philosophe comprend l’emploi de ce mot au sens large du terme, utilise le symbole comme moyen d’expression pour diverses raisons. Transmettre un message de manière masqué pour éviter de finir sur un bûcher. Mais surtout, et c’est en cela réside la beauté de ce mode de transmission, inciter sans imposer, à un cheminement intellectuel et spirituel, afin de mettre l’apprentie dans un état de conscience (ou vibration spirituelle) similaire, pour qu’il perçoive le monde, comme le philosophe l’a perçu.

En clair, le philosophe ne dicte pas une voie globale et généraliste comme le fait le dogmatisme religieux (à grands coups d’interdits et d’obligations) mais incite à l’acquisition d’un savoir, corrélé par une expérimentation afin d’en recueillir une connaissance. En ce sens, le philosophe ouvre des champs d’explorations possibles, à qui veut bien les voir, sans explication précise car nous avons tous des perceptions, visions, sensibilités et compréhensions différentes sur ce qu’est la raison et le but de notre passage sur terre.

Clefs d’analyses pour la compréhension des messages

Symbol… Diabol… une polarité qui oriente l’article pour la suite. Cette polarité peut être retrouvée dans les mots « ANGE » et « DEMON ». En écoutant phonétiquement ces mots, nous entendons pour ange « En Je » (en moi) où cette notion de « rassembler, ramener au centre » est très présente. Cela est accentué par l’utilisation de la lettre G qui, graphiquement est un cercle qui vient vers son centre.

Également dans le mot « MANGER » qui utilise la lettre G, veut laisser dire, Mettre à l’intérieur de « Je » et, factuellement, manger est exactement ce que nous faisons.

DEMON, au-delà de la signification négative qu’il suscite instinctivement, est une inversion des syllabes du mot MONDE. Cette interprétation peut être validé en nous fiant au sens du mot « diabol », sémantiquement ils sont de la même famille, donc l’inversion du mot « monde » en séparant ses syllabes et en les inversant justifie son symbole. Aussi bien dans leurs constructions respectives que dans leurs sens, ces mots sont polarisés. Ne dit-on pas que l’art du diable est de se faire passer pour le bien en inversant ses valeurs ? Cela soulève un problème dans les interprétations à venir, qu’il est très important d’évoquer. Est-ce que l’inverse d’un symbole est forcément sa polarité en sens ? Évidemment non, l’Art de la division est plus subtil que cela. Un principe simple pour perdre des chercheurs est de le laisser entendre. Cependant, au fil des recherches, il semblera évident que ce n’est pas le symbole en lui-même qui a été inversé, mais sa signification transmise. A méditer…

Le positionnement dans l’espace

Lorsque nous analysons une œuvre symbolique, il est important de l’observer attentivement dans sa structure, en effet, le placement de chacun de ses éléments a une signification particulière. Un animal dans un tableau symbolique aura une signification différente selon qu’il soit à gauche, à droite, en haut ou en bas de l’œuvre.
(Par exemple : Un mouton en bas d’une œuvre peut signifier la saison froide, et à l’inverse, s’il est en haut, la saison des pâtures)

Ces symboles d’anges et de démons sont souvent utilisés avec des placements particuliers (gauche/droite; haut/bas). Cela donne une clef de déchiffrage sur la signification symbolique de l’espace dans l’œuvre. Par exemple, afin d’éclairer l’explication, prenons le « portail du jugement dernier » de la Cathédrale Notre-Dame de Paris. Cet exemple va d’ailleurs nous permettre de faire le pont entre deux cultures.
 
Ici, afin de garder le propos simple et compréhensible, regardons uniquement la position de l’ange et du démon. L’ange est à gauche, le démon est à droite.

Il en est de même dans cette peinture

(Eglise St-Hilaire le Grand à Poitiers)

Egalement encore dans cet exemple

(Eglise Notre-Dame du bourg, Sainte Colombe en Bruilhois)

Il est nécessaire d’ouvrir une parenthèse sur l’importance de la contextualisation de l’œuvre elle-même. En effet, la valeur symbolique transmise passe par le prisme de son auteur, à savoir, le contexte culturel et philosophique de l’époque (ici, la France, pays à dominante chrétienne). Donc le symbole va agir en miroir sur l’observateur (si vous vous regardez dans un miroir, vous bougez votre bras droit, c’est le côté gauche de votre reflet qui bouge). Peut-être il s’agit de la signification que nous donnons au côté droit : « être le bras droit, être adroit (habile) » qui a une notion de meilleur, plus juste, contrairement à la gauche « il est gauche (maladroit), se lever du pied gauche » qui est le contraire. Ou encore l’Occident (qui oxyde) qui est à gauche d’une carte géographique contrairement à l’Orient (l’Or riant) qui est à droite. Or, dans ces exemples, l’ange est à gauche, d’où le symbolisme en miroir.

Le symbolisme Oriental, lui, se met à la place de l’observateur étant donné que sa transmission est en grande majorité verbale/écrite et rarement sculpturale/peinte. Par exemple, en Islam, il est beaucoup fait référence au côté droit et gauche avec des notions favorables pour le côté droit et inversement pour le côté gauche. A cause de cette différence de positionnement, de graves erreurs d’interprétations ont été commises.

Concernant l’interprétation de ces positionnements, l’étude de chacun peut en faire ressortir autant d’interprétations possibles différentes. La notion du symbolisme droite/gauche par le positionnement des anges et démons et plus globalement dans le symbolisme en général, définie les notions de bien et du mal, non pas au sens concret des termes mais au sens symbolique.

Le bien : ce qui uni et rassemble; le Mal : ce qui divise, fractionne (l’origine même de la signification du symbol/diabol). Cette symbolique nous place face à un positionnement de vie auquel nous faisons face chaque jour et dans chacun de nos actes. On peut corroborer cette pensée par ce qui est dit dans la Loi Une quant au positionnement à prendre, le service à soi, le service aux autres. Il faut noter que paradoxalement le symbol philosophique (du multiple vers l’un) donnera un service aux autres (de l’un vers les multiples). Et inversement, le Diabol philosophique (de l’un vers le multiple) donnera un service à soi (du multiple vers l’un). L’un est ouvert, expansif et sans limitation, l’autre est fermé, définie et limité. Cette clef de compréhension sera utile quant au sens à donner à un symbole, selon qu’il soit placé à gauche ou à droite d’une œuvre.

« Une once d’observation raisonnée vaut plus qu’une tonne de songes. » (« L’Oeuvre au noir » Marguerite Yourcenar)

Il n’est pas toujours aisé de comprendre un symbole. Mais surtout, au-delà de le comprendre, quel en est son but réel. Soit qu’il représente un aspect esthétique ou qu’il raconte une légende, le symbole est présent pour un enseignement précis.

Fulcanelli disait dans « Le mystère des Cathédrales» Chapitre III, qui introduit la chose bien mieux que quiconque ne pourrait le faire :
« Auparavant, il nous faut dire un mot du terme de gothique, appliqué à l’art français qui imposa ses directives à toutes productions du moyen âge, et dont le rayonnement s’étend du XIIe au XVe siècle. D’aucuns ont prétendu, à tort, qu’il provenait des Goths, ancien peuple de la Germanie; d’autres ont cru qu’il appelait ainsi cette forme d’art, dont l’originalité et l’extrême singularité faisaient scandale aux XVIIe et XVIIIe siècles, par dérision, en lui imposant le sens de barbare : telle est l’opinion de l’Ecole classique, imbue des principes décadents de la Renaissance.

La vérité, qui sort de la bouche du peuple, a pourtant maintenu et conservé l’expression d’Art gothique, malgré les efforts de l’Académie pour lui substituer celle d’Art ogival. Il y a là une raison obscure qui aurait dû porter à réflexion nos linguistes toujours à l’affût des étymologies. D’où vient donc que si peu de lexicologues aient rencontré juste ?

De ce fait très simple que l’explication doit en être recherchée dans l’origine cabalistique du mot plutôt que dans sa racine littérale.
Quelques auteurs perspicaces, et moins superficiels, frappées de la similitude qui existe entre gothique et gothique, ont pensé qu’il devait y avoir un rapport étroit entre l’Art gothique et l’Art gothique ou magique.
Pour nous, art gothique n’est qu’une déformation orthographique du mot argotique, dont l’homophonie est parfaite, conformément à la loi phonétique qui régit, dans toutes les langues et sans tenir aucun compte de l’orthographe, la cabale traditionnelle. »

Avec cette parfaite énonciation, Fulcanelli demande allusivement au lecteur de faire preuve de discernement par une observation juste et vrai de ce qui se présente devant soi-même. Il nous montre également que la vérité est dans notre langage, à qui sait le comprendre dans ses aspects les plus subtils.

Une clef d’autant plus juste que cela va permettre de comprendre le monde qui nous entoure et par extension, la connaissance des maîtres philosophes, qu’ils nous ont laissés par messages clairs, à qui veut suivre cet apprentissage.
 

Lisez la deuxième partie de cet article
 

 

yogaesoteric
25 septembre 2017

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