L’OTAN cherche la destruction de la Russie depuis 1949. Partie 2

 

Lisez la première partie de cet article


Comparons les agressions US et Russo/Soviétiques durant la guerre froide

L’OTAN s’agrandit en 1952, incorporant la Grèce pacifiée et son rival historique, la Turquie. En 1955, il amena la RFA (République fédérale d’Allemagne) en son sein. A ce moment seulement, en mai 1956, 7 ans après la formation de l’OTAN, les Soviétiques établirent en réponse leur propre alliance militaire défensive. Le traité d’amitié, de coopération et d’assistance mutuelle (Pacte de Varsovie) n’incluait que 8 nations (contre 15 pour l’OTAN) : L’URSS, la Bulgarie, la Tchécoslovaquie, l’Allemagne de l’Est, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie et l’Albanie.

Les forces du Pacte de Varsovie ne se déployèrent qu’une fois durant la guerre froide, pour écraser le mouvement de réforme en Tchécoslovaquie en 1968 (Elles ne furent pas utilisées durant la répression de la « révolution hongroise » de 1956, qui eut lieu cinq mois après la fondation de l’alliance. Cette opération fut effectuée par des troupes soviétiques et des forces loyalistes hongroises.). L’intervention en Tchécoslovaquie provoqua le retrait de l’Albanie du Pacte alors que la Roumanie protesta et refusa d’envoyer des troupes. Pratiquement, le Pacte fut réduit à 6 membres à comparer aux 15 de l’OTAN. L’alliance occidentale s’agrandit à 16 quand l’Espagne la rejoignit en 1982.

Entre 1945 et 1991 (quand le pacte de Varsovie et l’URSS se désintégrèrent), les Etats-Unis se sont engagés dans trois guerres majeures (Corée, Vietnam, Golfe Persique), ont envahi la Grenade et le Panama, sont intervenus militairement au Guatemala, République Dominicaine, Liban, Cuba, Cambodge, Laos, Nicaragua, Haïti et dans d’autres pays.

Durant la même période, les soviétiques ont envahi deux fois des nations est-européennes (la Hongrie 1956 et la Tchécoslovaquie 1968), pour maintenir le statu quo. Ailleurs, il y eut un bref conflit frontalier avec la Chine qui fit 150 morts de chaque côté. Et les Soviétiques ont bien sûr envahi l’Afghanistan en 1979 pour consolider le régime laïc aux prises avec l’opposition islamiste. C’est tout. En fait, si vous comparez avec le bilan américain, le leur est un peu maigre pour une superpuissance.

Cette opposition islamique en Afghanistan, comme on le sait, s’est transformée en Talibans, al-Qaeda et le groupe fondé en Irak par l’ancien rival de Ben Ladan Abu Moussah al Zarqawi appelé maintenant ISIL ou Etat Islamique. Appelés, presque affectueusement par la presse américaine en 1980 moudjahidines (ceux qui sont engagés dans le djihad), ces militants religieux ont été glorifiés comme des combattants anti communistes sacrés par le conseiller à la sécurité nationale de Jimmy Carter Zbigniew Brzezinski.

Brzezinski annonça au président américain six mois avant que les soviétiques n’envoient de troupes qu’en soutenant les djihadistes les US pourraient provoquer une intervention militaire soviétique. Les Etats-Unis, déclara-t-il, ont l’opportunité d’infliger aux Soviétiques leur guerre du Vietnam et peuvent saigner les Soviétiques comme ils ont saigné les Etats-Unis au Vietnam.

Attarde-t-on un moment sur la moralité de ceci. Les soviétiques ont aidé les vietnamiens à combattre un régime impopulaire soutenu par les Etats-Unis et à confronter l’horreur des assauts américains contre leur pays. Maintenant, en retour, comme Brzezinski le déclara, les Etats-Unis pouvaient aider les extrémistes islamistes à l’esprit médiéval à provoquer une intervention soviétique pour tuer des jeunes conscrits soviétiques et empêcher l’avènement de la modernité.

Les djihadistes anti-soviétiques furent accueillis à la Maison Blanche par le président Ronald Reagan pendant une visite en 1985. Reagan, montrant peut-être les premiers symptômes d’Alzheimer, clama qu’ils étaient « l’équivalent moral des pères fondateurs de l’Amérique ». A cette époque, une grande partie de l’aide américaine (CIA) aux moudjahidines était destinée à Gulbudding Hekmatyar, un féroce chef de guerre maintenant aligné avec les Talibans. Comme de nombreux anciens alliés des US (incluant Saddam Hussein) tombés en disgrâce, il fut la cible d’au moins une frappe ratée par drone en 2002.

Donc le seul et unique conflit militaire prolongé soviétique durant la guerre froide, de décembre 1979 à février 1989 et qui a coûté 14.000 vies soviétiques, fut un conflit avec ce que les experts américains vont appeler « terrorisme islamiste »

Les Soviétiques n’ont sûrement pas affronté des anticommunistes désirant la « liberté » comme cela peut être conceptualisé dans certaines idéologies modernes. L’ennemi incluait des leaders tribaux et des religieux qui s’opposaient à tout changement du statut des filles et des femmes, en particulier leur code vestimentaire et leur soumission à l’autorité patriarcale en matière de mariage.

Les révolutionnaires soutenus par les soviétiques étaient confrontés à des fanatiques ignorants des besoins médicaux des femmes, hostiles à l’idée de cliniques publiques et opposés à l’éducation des femmes. (En fait, les soviétiques ont réussi à augmenter le taux d’alphabétisation des femmes durant les années 80 – un fait non égalé par les nouveaux occupants depuis 2001 – mais ceci était principalement dû au fait qu’ils gardèrent le contrôle de Kaboul, où les femmes purent non seulement recevoir une éducation, mais aussi se déplacer sans foulards.)

Cette époque prit fin quand le régime de Mohammad Najibullah installé par les soviétiques fut renversé par les forces de l’alliance du Nord en avril 1992. Les choses empirèrent. La guerre civile entre le pachtoune Hekmatyar et ses rivaux tadjiks éclata immédiatement et les forces d’Hekmatyar bombardèrent brutalement la capitale – chose qui n’était jamais arrivée durant les pires jours de la période soviétique.

Pendant que la guerre civile s’aggravait, les Talibans apparurent, se présentant comme des leaders moralement justes inspirés par la Shariah. Acquérant une large base sociale, ils prirent Kaboul en septembre 1996. Un de leurs premiers actes fut de saisir Najibullah, qui s’était réfugié dans un bâtiment des Nations Unis trois ans plus tôt, de le castrer et de le pendre en public, lui refusant un enterrement selon les rites musulmans.

Juste au moment où les néoconservateurs clamaient le triomphe du capitalisme sur le communisme et la supposée fin de l’histoire, le monstre de Frankenstein de l’Islamisme sortait sa vilaine tête. Il n’y eut pas de larmes pour Najibullah dans les capitales occidentales. Mais les Talibans étaient considérés avec inquiétude et dégoût et le siège aux Nations Unies resta aux mains du régime de l’alliance du Nord qui ne contrôlait que 10 % du pays.
 
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yogaesoteric
30 septembre 2018

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