Ostéopathie crânienne (1)

 

Qu’est-ce que l’ostéopathie crânienne ?

Cette thérapie douce qui voit le jour au XXème siècle théorise le mouvement crânien et celui du liquide céphalo-rachidien. Malgré de nombreuses controverses concernant cette théorie il semblerait qu’elle puisse soulager certains troubles du nourrisson et de l’adulte…

Cette thérapie très douce a pour objectif d’évaluer et d’améliorer le fonctionnement du système crânio-sacré. Celui-ci est composé du crâne et de toute la colonne vertébrale jusqu’au sacrum (un des os du bassin), ainsi que des organes et structures anatomiques qu’ils renferment. On y retrouve, entre autres, 3 membranes superposées (les méninges), qui entourent et protègent le cerveau et la moelle épinière (elle-même située à l’intérieur de la colonne vertébrale). Le liquide céphalo-rachidien, qui se trouve entre les couches des méninges, en fait aussi partie.

Selon la théorie craniosacrale, les os du crâne seraient mobiles (de l’ordre de l’infime) tandis que le liquide céphalo-rachidien serait animé d’un mouvement d’expansion/rétraction intrinsèque appelé « mouvement respiratoire primaire » (MRP). Grâce à leur relative mobilité, les os du crâne et les méninges serviraient de tampons dans ce système « hydraulique » semi-fermé. Tout événement qui déstabilise ce système pourrait engendrer des troubles et des douleurs.

Les grands principes

L’ostéopathie crânienne possède ses propres principes, s’ajoutant à ceux de l’ostéopathie. Ils sont :

– La motilité du système nerveux central : selon les thérapeutes, il y aurait une expansion/rétraction du système nerveux central par un rythme de 8/12 par minute.
– La fluctuation du liquide céphalo-rachidien : cette fluctuation rythmique sera de 2-3 par minute.
– Les membranes de tension réciproque : c’est la continuité des membranes (ce sont les méninges formées par trois feuillets membraneux, à savoir la pie mère, l’arachnoïde et la dure mère) avec l’ensemble des fascias de l’organisme.
– Le lien entre la dure mère et le sacrum.
– La mobilité des os du crâne : par la forme des sutures biseautées.

Les bienfaits de l’ostéopathie crânienne

Malgré les débats qui entourent cette thérapie des bénéfices se feraient ressentir pour certaines affections, en voici quelques-unes :

Soulager les symptômes de coliques des nouveau-nés

Une étude préliminaire a évalué les effets d’un traitement ostéopathique crânien afin de diminuer les pleurs, l’irritabilité et les perturbations de sommeil liés aux coliques infantiles. Lors de cette étude, 28 nouveau-nés âgés de 1 à 12 semaines ont été divisés au hasard en 2 groupes. Les bébés du premier groupe ont reçu le traitement 1 fois par semaine durant 4 semaines, les autres, non traités, ont constitué le groupe témoin. Les résultats démontrent une réduction significative des pleurs associés aux coliques et une augmentation des heures de sommeil entre la première et la dernière semaine de traitement, pour les bébés du groupe traité seulement.

La plagiocéphalie

La plagiocéphalie : cette asymétrie crânienne présente à la naissance est très bien prise en charge par l’ostéopathie crânienne. L’ostéopathe examinera les os de la voûte, de l’arrière de la tête et évaluera les membranes de tension réciproque. Il aura également une attention pour la synchondrose sphéno basilaire (articulation centrale du crâne). Cette thérapie, si elle est débutée à temps, est globalement efficace et montre des résultats significatifs au bout de 3 séances.

L’otite Moyenne aigue (OMA)

Cette inflammation de l’oreille moyenne, secondaire la plupart du temps à une infection des voies aériennes supérieures, est très bien prise en charge par l’ostéopathie crânienne. En effet, le crânien pourrait permettre de réduire le besoin d’antibiotique (Mills MV, Henley CE, Barnes LL, Carreiro JE, Degenhardt BF. The use of osteopathic manipulative treatment as adjuvant therapy in children with recurrent acute otitis media. Arch Pediatr Adolesc Med 2003 ; 157 (9): 861-6)

Réduire le temps nécessaire à l’endormissement et modifier l’activité nerveuse sympathique

Les résultats d’une étude en laboratoire indiquent qu’une manipulation crânienne spécifique, la compression du 4e ventricule (ou CV4), réduirait le temps d’endormissement et pourrait modifier l’activité du système nerveux sympathique (la technique permettrait de réguler le système orthosympathique). Vingt participants en santé ont été assignés aléatoirement à un traitement CV4, à un CV4 simulé, ou n’ont reçu aucun traitement. À la suite du traitement par CV4, le début du sommeil a été plus rapide que pour les 2 autres groupes. De plus, un changement modeste, mais significatif de l’activité nerveuse sympathique des muscles a été observé, uniquement à la suite du traitement CV4.

Améliorer la qualité de vie et diminuer l’anxiété des patients atteints de fibromyalgie

Une étude clinique aléatoire a évalué les effets de la thérapie craniosacrale sur l’amélioration de la qualité de vie et la diminution des niveaux d’anxiété et de douleur des patients atteints de fibromyalgie. Quatre-vingt-quatre patients ont été divisés au hasard en 2 groupes : intervention réelle et « faux » ultrasons. Après 25 semaines, à raison de 2 séances par semaine, des améliorations significatives pour tous les paramètres ont été observées dans le groupe traitement réel en comparaison du groupe témoin. Par contre, 6 mois après le traitement, aucune différence n’avait persisté.

Diminuer l’agitation physique et verbale des patients atteints de démence

Une étude pilote non aléatoire a été réalisée en 2008. Neuf patients âgés de 67 ans à 101 ans ont reçu un traitement quotidien de 5 minutes en moyenne pendant 6 semaines. Des diminutions significatives des mesures de l’agitation physique et de l’agitation verbale ont été observées durant cette période. Trois semaines après l’intervention, la réduction de l’agitation verbale a été maintenue. Par contre, dans plusieurs cas, l’agitation physique est redevenue presque comme au départ.

L’ostéopathie crânienne aurait également un rôle à jouer dans le traitement des céphalées bénignes, lors de certains vertiges, troubles de la mastication, cervicalgies chroniques…

Lisez la deuxième partie de cet article

 

yogaesoteric
5 avril 2019

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