Fabrication de l’illusion et voie de sortie (2)

Lisez la première partie de cet article

L’illusion est liée à vos croyances, fausses ou limitantes, qui sont constituées à travers le mariage de l’émotionnel (ressenti) et de l’intellect (les pensées). Ce sont aussi bien des croyances qui découlent de la dualité caractérisant les polarités nécessaires au fonctionnement du Vivant (le vrai ou le faux, le bien ou le mal …) que celles qui caractérisent la construction de la pensée, celle-ci étant inéluctablement limitée par votre corps physique. Elles sont constitutives de vos mémoires cellulaires, les « encodant » dans le corps physique à travers les différents corps éthériques. Ils sont ces corps astraux principalement reliés aux trois centres énergétiques (CHAKRAS) de base de l’humain, contenant les vibrations de vos mémoires émotionnelles. 

Le piège de l’auto-contemplation

L’addiction aux illusions, quelles qu’elles soient – affectives, matérielles – va de pair avec la peur du manque. Elle est la manifestation de l’attachement à un monde désacralisé, contraire aux lois naturelles universelles, en mode « Service de Soi » même si vous pensez être en toute bonne foi en mode « Service d’Autrui ». Vous vous identifiez totalement à la matière, l’énergie forte de nature électromagnétique, les hochets mystiques et spirituels ne constituant qu’un artifice de bonne conscience. C’est le mécanisme du prédateur intérieur qui vous gouverne. 

En fait, le lien magique qui vous menotte à cette réalité est l’auto-contemplation, soit le point d’assemblage auquel est soumis l’humanité entière. Il est en quelque sorte le mode de perception ou la paire de lunettes qui se met à fonctionner selon la nature des filaments invisibles reliant l’individu à sa réalité, les croyances influençant le film se déroulant sur la paroi de sa bulle de perception. C’est pourquoi lorsque ses croyances changent, son point d’assemblage se déplace et sa réalité change. C’est la conscience qui crée la gravitation, l’agencement des particules, et son phénomène complémentaire, la gravitation, modifie la conscience. 

Chaque humain inondé par les croyances et les conditionnements propres à sa dimension d’appartenance, la 3-D, construit ainsi sa vie autour d’un seul point, l’auto-contemplation. Elle n’est pas uniquement le fait tel Narcisse de s’admirer dans un miroir, mais se trouve au cœur de toutes vos réactions nourries par la mécanicité du service de soi. La possession totale de l’humain par son prédateur le rend mécanique et donc auto-destructeur. 

« Que voulez-vous, dit Gurdjieff. Les hommes sont des machines. Les machines sont obligatoirement aveugles, inconscientes. Elles ne peuvent pas être autrement. Et toutes leurs actions doivent correspondre à leur nature. Tout arrive. Personne ne fait rien. Le “ progrès ” et la “ civilisation ”, au sens réel de ces mots, ne peuvent apparaître qu’au terme d’efforts conscients. Ils ne peuvent pas apparaître à l’issue d’actions inconscientes et mécaniques. Quels efforts conscients une machine pourrait-elle faire ? Et, si une machine est inconsciente, alors cent machines le sont aussi, et mille machines, et cent mille machines, et des millions. Or, l’activité inconsciente de millions de machines doit nécessairement se solder par l’extermination et la ruine. C’est précisément dans les manifestations inconscientes ou involontaires que gît tout le mal. » Piotr Ouspensky, philosophe russe (1878/1947), Fragments d’un enseignement inconnu 

Le seul moyen de cesser le soutirage d’énergie rendu possible par l’auto-contemplation, ou suffisance, et de sortir d’un fonctionnement au besoin sans limites, donc de l’addiction, est de déplacer le point d’assemblage de ces liens énergétiques. Ainsi, contrairement à la suffisance qui est la force qui maintient fixé le point d’assemblage, la suffisance limitée permet à l’énergie qu’elle mobilise de ne plus être dépensée. Cette énergie accrue joue alors le rôle d’un tremplin qui projette le point d’assemblage, automatiquement et sans préméditation. Une fois que le point d’assemblage s’est déplacé, le mouvement lui-même entraîne un éloignement par rapport à l’auto-contemplation, et cet éloignement assure, à son tour, un lien de communication limpide avec l’esprit. 

Vous pouvez ainsi comprendre que l’ordre de base, en l’occurrence tous vos programmes mécanisés, doit s’effondrer, ou que vous devons mourir à tout ce qui constitue la vie ordinaire si on veut laisser place au renouveau. D’où l’importance d’exercer avec discipline et constance un travail de désengagement par rapport à vos attachements, soit le liant à la vie ordinaire. C’est cette persévérance qui permet de déconstruire l’ancien et d’accroître son propre potentiel énergétique précieux et vital pour un cheminement dans le mode évolutif, dit « Service d’Autrui ». Cette discipline intelligente consiste à ne laisser sous aucun prétexte le prédateur vous emmener dans son monde de projections, suppositions, regrets et espoirs par le mental qui s’emballe sous la pression des émotions. A partir d’une clarté d’esprit inhabituelle jusqu’alors, vous cessez de vous apitoyer quant à la disparition de vos attachements, autrement dit de votre auto-contemplation. Vous parvenez à une position du point d’assemblage qui rend l’apitoiement sur soi-même inopérant. 

« La Caverne »ou l’illusion extérieure, allégorie de Platon (428/427 av. J.C. – vers 348 av. J.C.) 

(le Grec est la langue de la connaissance universelle) 

L’allégorie est « une autre manière de dire », au moyen d’une image figurative ou figurée. Celle de la Caverne est la plus célèbre de Platon, s’adressant à celui qui a des oreilles pour entendre, des yeux pour voir, et un cœur pour en ressentir l’essentiel. Elle donne une représentation imagée de l’état de votre nature relativement à la connaissance et à l’ignorance, soit l’obscurité et l’enchaînement. C’est l’aliénation collective dans l’« inconscient collectif », ce qui est distillé à tous à votre insu, par les suggestions répétitives comme celles de la publicité. 

L’homme voit des formes extérieures, des ombres projetées sur la paroi de la Caverne, comme s’il regardait un film, dans une salle au cinéma ou derrière son écran de télévision. Les images qui défilent font certes partie de la réalité apparente, celle du moment, mais ne sont en fait qu’une partie de la Réalité. Elles sont virtuelles, fictives, car fabriquées. Elles constituent la Māyā, qui en philosophie hindouiste est l’illusion d’un monde existant objectivement. 

Les acteurs comme les décors bien réels sont situés en fait dans le petit filet de lumière qui perce dans un coin. Encore faut-il déplacer la tête pour l’apercevoir. Quant au metteur en scène, le Réalisateur, qui a pensé et imaginé chaque détail du scénario, c’est l’astre grâce auquel ce filet de lumière perce à l’intérieur de l’épaisseur des parois granitiques, le Soleil. Là est le Réel. L’homme en l’état est une marionnette, attaché à des images illusoires succédant elles-mêmes à d’autres images tout aussi illusoires. L’illusoire de l’illusoire. Pour les créatures des abysses, plongées dans une perpétuelle obscurité, la lumière ne peut exister. 

La Caverne est le lieu d’un passage, d’une épreuve, incontournable dans le chemin de retour de l’homme à la Vérité et à l’Unité, en s’élevant pour s’extirper de son ignorance et de sa dépendance à des certitudes sociales erronées. Ce passage est une quête d’autonomie intellectuelle, de connaissance. Il exige d’apprendre à penser par soi-même, à trouver soi-même les réponses aux questions fondamentales qui se posent à travers son existence, et non en s’en remettant à un pseudo sauveur, comme le veut votre dépendance à l’« homme » providentiel, politique ou autre… Il signifie que lorsque les êtres vivent dans l’illusion des ténèbres, celui qui devient sage voit les choses telles qu’elles sont et, s’éveillant à cette vision, en célèbre la perfection. 

Réciproquement, ce que le monde appelle « jour », « lumineux », « réel » est une illusion, autrement dit la « nuit de l’ignorance ». Les choses « brillantes » de la vie que la plupart des gens recherchent sont en fait sans intérêt et inutiles. En scrutant les ténèbres, en se détournant du côté brillant de ce que les autres appellent le « jour », vous pouvez voir la lumière. 

Reste à savoir si l’homme décide par lui-même de cette véritable conversion de son âme, par son libre arbitre, ou s’il y est appelé et contraint… 

De la nature des voiles de la conscience humaine

La constitution d’un mème ou égrégore collectif au service d’un intérêt institutionnel, politique ou religieux, a pour préoccupation de maintenir le plus grand nombre de personnes dans l’obscurantisme, l’ignorance, l’asservissement et la peur, en leur faisant croire qu’ils et elles ne sont pas les fils ou filles du « Roi » ni les héritiers du « Royaume ». C’est ainsi que du cantique au quantique beaucoup d’individus sont passés et passent par leur mentalité dogmatique de l’ânonnage religieux à l’ânonnage scientifique. Si la forme peut changer, le fond demeure. Ainsi la vie sur Terre s’apparente à un sommeil, une léthargie, celle de la conscience. Seule l’épreuve initiatique conduisant au réveil permet d’y résister. 

La Tradition de Sagesse établit ainsi un subtil distinguo des voiles qui empêchent la conscience humaine de percevoir (« percer et voir ») la réalité, distincte de la matière apparente, et lui faisant oublier l’essentiel, « le sens du ciel » ou « l’essence du ciel », soit le Soi divin, accompli et suprême. 

– L’Illusion est une caractéristique mentale propre à l’esprit des personnes plus intellectuelles qu’émotives. Elles font une interprétation erronée des concepts et idées qu’elles manient, et qui ne correspondent pas à la réalité de la nature. 
– Le Mirage est une illusion intensifiée par le désir. L’émotionnel mal canalisé conduit la personne à y projeter une intensité excessive. 
– La Mâyâ est le passage à l’action de la personne illusionnée et/ou sous influence d’un mirage, ce qui la conduit à la pagaille et au désordre dans son vécu. « Mâyâ est inconstante comme le monde qui change sans cesse », vous enseignent les Upanisads, texte sacré hindou. 

Votre vie, votre vision de la vie, n’est en fait que la projection du Divin à travers un cristal rempli uniquement de croyances. Le rayon qui vient le frapper est ce qui EST, et ce qui est projeté EST ce qui en découle. Ainsi, votre vie et ce que vous en comprenez ne sont que les ombres chinoises sur l’écran de votre conscience. 

Croyances et conditionnements

« L’instinct de l’homme a été faussé par le Savoir. »

« Dialogues avec l’Ange » – témoignage de Gitta Mallasz, Hongroise (1907/1992) 

De la croyance 

La peur constitue l’origine des croyances, à partir du constat accablant que vous êtes ignorant de Qui Vous êtes véritablement. Ainsi, balloté dans une dualité incomprise, elle vous a amené, via vos dirigeants politico-religieux institutionnels, à construire des règles comportementales et relationnelles pour vous mouvoir entre le bien et le mal. Ces règles ont alors entraîné la fabrication d’un monde d’illusions qui, peu à peu, vous a séparé encore plus de votre Source originelle qui n’EST que perfection. Vous vous retrouvez de ce fait seul avec votre problématique existentielle, à fabriquer chaque jour nombre de pensées négatives tant envers vous-même que les autres. Elles débouchent sur des émotions et des sentiments qui sabotent votre moral et votre bien-être, et que vous tentez de compenser par des nourritures plus ou moins toxiques (café, alcool, tabac, médicament et autres drogues et addictions). Vous ne faites en fait que fuir la réalité oppressante que vous avez vous-même créée.

Comme vous n’osez-vous regarder courageusement à nu, persuadé de votre médiocrité, vous trouvez pour excuse une échappatoire : c’est la faute à quelque chose ou quelqu’un à l’extérieur de vous. Ils ne sont pourtant que les révélateurs extérieurs de votre propre condition. Ce ne sont pas ces éléments qui fabriquent votre vie intérieure, mais la façon dont vous les prenez, la façon dont vous les accueillez. C’est là que les croyances rentrent en jeu. Elles sont les filtres qui déforment l’information initiale et qui vous illusionnent, au point de dénaturer vos pensées. Les croyances sont bien l’expression d’un mental qui cogite et qui mouline en permanence derrière l’écran du conscient. Vous vous croyez libre, mais, en fait, vous êtes prisonnier au fin fond d’une geôle construite depuis des millénaires, dans la caverne décrite par Platon. Vous n’êtes qu’un immense tas de peurs sur lequel poussent des parterres entiers de croyances. C’est si vaste que la Terre entière en est couverte. La peur n’est rien d’autre que celle de votre mental qui, se croyant coupé de La Source, apprend des limitations, peurs, croyances et illusions qu’il auto-entretient.

Lisez la troisième partie de cet article

yogaesoteric

19 avril 2019

 

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