Le cinéma de la Matrice – La science-réalité (5)

 

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Avec les compliments du chef

Les années 80 et 90 livrent de nouveaux indices et de nouvelles clés fondamentales à l’inconscient collectif de la réalité entropique du fonctionnement terrestre, pour le meilleur (prise de conscience et détachement) comme pour le pire (implication émotionnelle en adhésion ou en rejet) …

Ainsi avec l’ensemble de séries télévisées américaines nommées V The Series, constitué entre autres d’une saison interrompue de 19 épisodes de 48 minutes (une nouvelle version est diffusée à partir de 2009). On y trouve des entités reptiliennes (lézards) qui se déguisent en humains, s’infiltrant pendant de longues années dans tous les postes à responsabilité sur la planète. Ces reptiles veulent se servir des êtres humains comme garde-manger. Elle est tirée de la nouvelle écrite en 1935 It Can’t Happen Here (Cela ne peut arriver ici) par l’auteur et dramaturge états-unien Harry Sinclair Lewis (1885/1951), premier Américain à recevoir le prix Nobel de littérature en 1930 pour son roman Babbitt (1922). Ses romans sont à la fois des chroniques naturalistes de la société américaine moderne et une peinture satirique de sa monotonie, de sa vulgarité affairiste et consumériste, de sa bigoterie et de son hypocrisie.

Les caricatures dévastatrices de Lewis ont suscité de violentes polémiques. Le parallèle est établi avec la montée du fascisme (de l’autorité) dans la société (contexte de l’époque et actuel), et ce qui en découle entre ceux qui collaborent et ceux qui résistent. C’est l’annonce plus explicite de la mise en place qui commence à s’instaurer du Nouvel Ordre Mondial. Dans la série, les scientifiques sont persécutés pour qu’ils ne découvrent pas la véritable nature biologique des élites …

Présence reptilienne

Elle se retrouve dans d’autres films comme Conan the Barbarian (Conan le Barbare), film de John Milius (1982), The Wisdom of Crocodiles (La Sagesse des crocodiles), film de Po-Chih Leong (2000), et la saga Harry Potter : Harry Potter and the Philosopher’s Stone (Harry Potter à l’école des sorciers), film de Chris Colombus (2001) ; Harry Potter and the Chamber of Secrets (Harry Potter et la Chambre des secrets), film de Chris Colombus (2002) ; Harry Potter and the Prisoner of Azkaban (Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban), film de Alfonso Cuarón (2004) ; Harry Potter and the Goblet of Fire (Harry Potter et la Coupe de feu), film de Mike Newell (2005) ; Harry Potter and the Order of the Phoenix (Harry Potter et l’Ordre du phénix), film de David Yates (2007) ; Harry Potter and the Half-Blood Prince (Harry Potter et le Prince de sang-mêlé), film de David Yates (2009) ; Harry Potter and the Deathly Hallows : Part 1 (Harry Potter et les Reliques de la Mort : 1ère partie), film de David Yates (2010).

Blade Runner, référence du genre science-fiction cyber, est un film américain réalisé par Ridley Scott sorti en 1982, sur la base d’un scénario inspiré librement du roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? de Philip Kindred Dick (1928/1982) à qui le film est dédié. L’action se situe à Los Angeles, mettant en scène un ancien policier (interprété par Harrison Ford) qui reprend du service au sein d’une unité policière spéciale appelée Blade Runner pour traquer un groupe de « réplicants androïdes ». Ceux-ci sont créés à l’image de l’Homme. Une version améliorée dite director’s cut est sorti en 1992, suivie d’une version restaurée baptisée final cut en 2007, ainsi qu’une suite en 2017, Blade Runner2049, réalisée par Denis Villeneuve.

La thématique principale du film est un questionnement sur notre humanité, dans un décor devenu sombre (climat pluvieux) et où la quasi-totalité de la faune a disparu. La population est encouragée à émigrer vers les colonies situées sur d’autres planètes. Les animaux sont artificiels, et les androïdes, robots humains fabriqués à partir de l’ADN humain par manipulations génétiques, sont plus ou moins considérés comme des esclaves modernes, utilisés pour les travaux pénibles ou dangereux (dans les forces armées par exemple) ou comme objets de plaisir. Désormais interdits sur Terre, les androïdes les plus modernes sont difficiles à distinguer des humains, les Blade Runners devant enquêter longuement afin d’avoir la certitude qu’il s’agit bien d’un androïde avant de le mettre hors circuit.

Le film livre par ce scénario plusieurs clés d’importance. En premier lieu la nature première de l’humain, issu d’une manipulation génétique de son ADN (génome) qui en limite la puissance créatrice dans l’accès rendu difficile à sa puissance supérieure (l’Âme), ainsi que la durée de vie. Ensuite l’existence au sein de l’humanité de supports organiques dépourvus de mémoires émotionnelles (insensibilité dans le film à la vie animale et absence d’empathie). C’est ainsi que les réplicants androïdes se font implanter de faux souvenirs qui leur fournissent une mémoire émotionnelle.

Les réplicants (terme dérivant du processus de reproduction des cellules clonées) symbolisent également les êtres humains illusionnés, manipulés et utilisés par les « élites » dominantes relais du système prédateur à des finalités productivistes et destructrices (ainsi le domaine militaire). Telles des machines, ils sont « immatriculés », dépersonnalisés. La présence reptilienne des origines humaines est abordée lorsque le policier trouve une photo d’une réplicante avec une écaille de serpent artificiel. Enfin, l’incitation sociétale aux poisons toxiques tel l’alcool est mise en avant, afin de gérer (contrôler) les sentiments par la griserie, contribuant de ce fait à leur brouillage.

Préparation au monde (la matrice) cyber

Tron est un film américain réalisé par Steven Lisberger sorti en 1982. Une suite Tron : L’Héritage a été réalisée en 2010 par les studios Disney. Le film provient d’un concept du réalisateur Steven Lisberger, passionné d’informatique. Il met en scène un programmeur de jeux vidéo de génie, qui voit la paternité de ses jeux vidéo usurpée par un de ses collègues. Licencié qui plus est, il va tenter depuis chez lui de pénétrer le système informatique de la société éditrice pour rechercher des preuves de la spoliation dont il a été victime. Mais le système est bien protégé par un programme de contrôle qui a atteint le stade d’intelligence artificielle par une évolution autonome incontrôlée. S’introduisant physiquement dans la société, il parvient à accéder à un terminal en lien avec un projet de recherche sur la dématérialisation (téléportation) des objets. Détecté, il est dématérialisé et injecté au cœur du système informatique …

Les séquences informatiques du film ont été conçues avec l’utilisation d’un supercalculateur pour l’époque. Tron est ainsi le premier film à utiliser des séquences retravaillées ou conçues par ordinateur et même l’imagerie informatique de manière intensive, non seulement comme un élément d’effets spéciaux, mais également pour concevoir un monde virtuel. Comme la souris à boule n’était pas encore répandue (son invention date de 1979 et n’a émergé pour le public qu’en 1983 sur l’Apple Lisa), les informaticiens engagés par Disney ont travaillé de longues heures uniquement avec un clavier, en mode texte.

1984 (Nineteen Eighty-Four), film britannique réalisé par Michael Radford, sort tout naturellement en … 1984. C’est la mise à l’écran du plus célèbre roman de George Orwell (1903/1950) publié en 1949, qui décrit une Grande-Bretagne trente ans après une guerre nucléaire entre l’Est et l’Ouest censée avoir eu lieu dans les années 1950, où s’est instauré un régime de type totalitaire fortement inspiré à la fois du stalinisme et de certains aspects du nazisme. La liberté d’expression n’existe plus. Toutes les pensées sont minutieusement surveillées, et d’immenses affiches sont placardées dans les rues, indiquant à tous que « Big Brother vous regarde » : Big Brother is watching you.

Dans le film, le monde est divisé en trois parties – l’Océania, l’Estasia et l’Eurasia – qui sont en guerre. La société est elle-même divisée en trois parties (référence au ternaire maçonnique) : le Parti intérieur, le Parti extérieur et les Prolétaires, ces derniers vivant dans des zones spéciales. Le maître de l’Océania est Big Brother, dont le portrait est affiché sur tous les murs et télécrans, avec une petite moustache sur un visage semblant vouloir tant rassurer que montrer une certaine sévérité. Les gens disposent chez eux de télécrans, sorte de télévision qui peut les regarder, les entendre et les réprimander au besoin (le télécran fonctionne comme une visioconférence). L’opposant politique de Big Brother (Emmanuel Goldstein) prétend que la guerre n’existe pas et qu’elle ne sert qu’à maintenir l’intégrité du régime. Les restrictions alimentaires sont très dures, ainsi que les libertés et les mouvements des gens, sauf pour les prolétaires, qui sont considérés comme des animaux.

Flight of the Navigator (Le Vol du Navigateur) est un film américain de Randal Kleiser sorti en 1986, produit par les studios Disney. Un vaisseau extraterrestre est au centre de l’intrigue du film, bénéficiant d’effets visuels innovants (premier film à utiliser la technique de l’Environment Mapping offrant l’illusion qu’un objet chromé fait partie d’une scène réelle). Il aborde le thème du voyage dans le temps, la disparition du jeune héros (David) pendant 8 ans sans qu’il n’ait vieilli étant expliquée dans le film par la vitesse supraluminique du vaisseau spatial dans lequel il a été enlevé.

Si la planète Phaelon y est distante de la Terre de 560 années-lumière, le voyage vers cette planète ne dure qu’environ 2 heures en référence à une « théorie de la vitesse de la lumière » (théorie de la relativité restreinte). Au-delà des invraisemblances pour les besoins du scénario (ainsi David aurait même pu rajeunir de quelques heures), le message livré est que le voyage dans l’espace-temps permet à l’être humain d’accéder à une banque de données incomparable par rapport à ses savoirs et connaissances limités dans la 3ème dimension terrestre.

Le Voyage dans le Temps

D’autres films jouent à saute-mouton avec la frise temporelle, parmi lesquels Terminator de James Cameron (1984), dernières miettes d’humanité au cœur d’un monde promis à la robotisation qui voit le combat de la chair contre le métal, unique mode d’expression du Terminator dont la fonction est de « terminer » l’humain ; Groundhog Day (Un jour sans fin ou Le Jour de la Marmotte) de Harold Ramis (1993), cauchemar perpétuel (les boucles cycliques temporelles) de l’homme ; 12 Monkeys (L’Armée des douze singes) de Terry Gilliam (1995), architecture monumentale aux circonvolutions évoquant celles d’un vaste cerveau malade ; Minority Report de Steven Spielberg (2002) où la police américaine utilise les pouvoirs paranormaux d’un trio de voyants, les « précogs » (de pré-cognitifs) pour prévoir les crimes et aller cueillir les criminels avant leur forfait ; Source Code de Duncan Jones (2011) avec au fil des réveils et des explosions une réflexion sur le libre arbitre des cobayes et les fondements de l’identité.

Film établi comme culte en 1988, They live (« Ils existent » traduit en Invasion Los Angeles) est réalisé par John Carpenter, inspiré de la nouvelle Les Fascinateurs (Eight O’Clock in the Morning) de Ray Faraday Nelson. Il voit l’acteur principal (Roddy Piper) trouver des lunettes de soleil lui permettant de voir le monde tel qu’il est réellement (les dessous de la Matrice), à savoir gouverné par des extraterrestres ayant l’apparence d’humains (portails organiques et hybrides), et qui maintiennent ces derniers dans un état apathique au moyen d’une propagande subliminale omniprésente située sur un niveau de fréquences qui les rend invisibles.

Le film, présenté comme une satire des années Reagan, est une critique en règle du capitalisme sans régulation – les boursicoteurs – comme système d’exploitation d’une masse croissante de pauvres et d’opprimés – l’humanité tout entière – par une petite oligarchie, les élites relais des extraterrestres. Cette domination est rendue possible par la collaboration de quelques humains qui y trouvent un avantage matériel (revenus, promotions, pouvoir). Il est aussi une critique des médias, lobotomisant presque littéralement le peuple et l’asservissant par un véritable lavage de cerveau à travers les publicités poussant à un consumérisme permanent, et répétant incessamment des injonctions à « obéir aux autorités », « consommer », « se marier et procréer », « abandonner toute imagination », etc… John Carpenter invite les humains à vraiment changer de paire de lunettes (de fréquence vibratoire) pendant qu’il en est encore temps !

Autre film culte, Total Recall (Voyage au centre de la mémoire), film américain réalisé par Paul Verhoeven sorti en 1990, son remake de 2012 Total Recall Mémoires Programmées étant réalisé par Len Wiseman. Il est l’adaptation de la nouvelle Souvenirs à vendre (We Can Remember it for You Wholesale) de Philip Kindred Dick (1928/1982), où le héros, qui rêve de la planète Mars, perd en faisant appel à une société lui vendant des implants de souvenirs non seulement ses repères avec la réalité, mais aussi avec lui-même. Il nous entraîne dans le doute permanent (a-t-il été implanté ou lobotomisé ? est-il dans la réalité présente ou dans la réalité parallèle ?). De même, la question du rôle de la mémoire se pose quant au rôle qu’elle joue dans les actions du protagoniste principal. En toile de fond est la question du contrôle mental : si les souvenirs sont malléables, effacés ou erronés, à dessein ou pas, quel est le sens des actions actuelles ?

Flatliners (L’Expérience interdite), film par Joel Schumacher sorti en 1990 (remake par Niels Arden Oplev en 2017), narre l’expérience d’étudiants en dernière année de médecine qui, impuissants face aux décès de certains de leurs patients, cherchent des réponses et décident d’explorer « l’après » au cours d’expériences de morts imminentes appelées « flatliners », littéralement « tracés plats » (arrêt cardiaque durant quelques instants avant d’être ramenés à la vie à coup d’électrochocs). Les volontaires font fi de toute éthique, faisant le grand saut dans l’inconnu lors de cérémonies funestes sous contrôles médicaux dans l’illégalité la plus totale. Ce qui devait être un projet d’étude va entraîner des répercussions dans la vie des cobayes – les expérienceurs –-, amenés par la plongée dans leurs cauchemars à être confrontés à des évènements étranges et désagréables provenant de leur passé respectif. Ceux-ci mettent en évidence les manipulations du système prédateur qui, profitant des sorties astrales (comme les rêves), tentent d’effrayer les humains pour s’en nourrir psychiquement, comme avec l’emploi des remords.

En 1993 sort sur le petit écran la série X-Files (Aux frontières du réel), également connue sous les titres X-Files ou Aux frontières du réel, (The X-Files), longue de 207 épisodes de 43 minutes diffusée entre 1993 et 2002, avant une 10° saison composée de six épisodes mise à l’antenne en 2016. Très bien documentée, elle décrit les différentes enquêtes des agents spéciaux du FBI Fox Mulder et Dana Scully sur des dossiers classés X (X-Files), soit des affaires non résolues impliquant des phénomènes paranormaux.

Au cours de ces enquêtes, ils sont confrontés à des monstres, des événements surnaturels, des conspirations (le MK-Ultra) et complots gouvernementaux (hiérarchie pyramidale), le dévoiement des élites institutionnelles, l’occultisme et le satanisme … et à des phénomènes ayant un lien avec les extraterrestres, présentés comme étant à l’origine de l’enlèvement de la sœur de l’agent Mulder. Simples pions dans un conflit plus vaste, ils sont amenés à ne faire confiance qu’à eux-mêmes. Cette série oppose en permanence le normal et le paranormal, le possible et l’impossible, le réel et le surnaturel, grâce au scepticisme de Scully et à l’irrationalisme de Mulder qui pourtant à chaque fois se révèle vrai.

Lisez la sixième partie de cet article

 

yogaesoteric
14 juillet 2019
  

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