L’Eleuthérocoque – Un adaptogène à découvrir ou redécouvrir (2)

 

Lisez la première partie de cet article 

2) Un tonique général (propriété principale)

Il permet de diminuer la fatigue physique et/ou intellectuelle. On a pu constater une amélioration de la récupération, de la circulation cérébrale, de l’appétit mais aussi une augmentation de la vitesse de réaction mentale, de la capacité de résistance à l’effort, une meilleure consommation d’oxygène par les muscles durant l’exercice (Volume d’O2 max) et une meilleure utilisation de l’énergie mise en réserve. D’ailleurs, une étude scientifique réalisée la Seconde université médicale de Shangaï, sur des souris, montre l’efficacité de l’Eleuthérocoque pour l’amélioration du temps de nage pour parvenir jusqu’à l’épuisement.

L’Eleuthérocoque diminue les dommages causés aux muscles comme le montre les niveaux de LDH (Lactate déshydrogénase) enzyme et marqueur de dégradation du tissu musculaire. Il diminue les triglycérides et les niveaux d’azote uréique, marqueurs et déchets de l’activité musculaire. Cela explique certainement son potentiel à vous faire « récupérer » efficacement après un effort physique… A ce sujet, on vous confie l’anecdote suivante : l’Eleuthérocoque était fort apprécié par un body-builder célèbre qui n’est autre qu’Arnold Schwarzenegger (himself). Il en a fait, d’ailleurs, l’apologie dans son livre sur la musculation Encyclopedia of modern bodybuilding. Si ça n’est pas une preuve !

L’Eleuthérocoque a même un effet bénéfique sur le profil lipidique ! Il augmente l’utilisation des graisses lors des efforts musculaires, épargnant les réserves de sucres.

– On l’utilisera donc en cas d’asthénie fonctionnelle passagère, de neurasthénie, lors d’efforts physiques tels que des entraînements sportifs et en cas de surmenage intellectuel, tels que des examens ou des problèmes de concentration car il soutient la mémoire. On s’en servira aussi lors d’une période de convalescence car il permet une reprise de poids et de vitalité après une maladie, un accident ou une chirurgie.

3) Un immunostimulant et un antiviral (propriété principale)

L’Éleuthérocoque améliore la réponse du système immunitaire. Il permet de mieux résister aux changements de température et de mieux résister au froid. En Russie, tu m’étonnes que ce soit vital !

Plusieurs études cliniques montrent que l’Eleuthérocoque, en association à l’Andrographis (Andrographis paniculata) améliore significativement les symptômes du rhume lorsque la prise de cette association commence dans les 72 heures suivant les premiers symptômes. Une autre étude montre que cette même association a une efficacité supérieure à l’Andrographis seule ou au placebo dans la prise en charge des symptômes du rhume chez les enfants. Une étude clinique préliminaire montre que les patients atteints de grippe prenant l’association Eleutherococcus/Andrographis voient leurs symptômes diminuer plus rapidement que sous Amantadine. On constate une amélioration dans les 2 jours et une guérison en 4 à 5 jours. Cette association semble également diminuer le risque de complications post-grippales. Elle est donc particulièrement indiquée contre le Mixovirus Influenza (virus de la grippe), le Virus respiratoire Syncytial (cause la plus fréquente des infections respiratoires des jeunes enfants dans le monde) et le Rhinovirus (cause principal du rhume, rhinite et autres joyeusetés qui croissent dans les voies nasales).

Qui dit immunité, dit intestin… oui, oui… Vous avez certainement entendu beaucoup de choses sur le rôle de la flore intestinale ou sur les problèmes liés à la porosité intestinale. L’intestin est l’organe clé de l’immunité du système digestif mais aussi de votre défense immunitaire globale. En effet, le tissu lymphoïde intestinal (GALT) représente la plus grande masse lymphoïde de l’organisme. Il contient plus de lymphocytes que tous les organes lymphoïdes secondaires : rate, ganglions, muqueuse uro-génitale, muqueuse de l’arbre bronchique. C’est l’acteur principal du système immunitaire acquis. Il n’y a donc pas de bonne immunité sans intestins en bon état !

Eh bien sachez que l’Eleuthérocoque a été étudié chez des souris dans les affections intestinales lorsque la muqueuse de l’intestin est agressée par des pathogènes divers tels les virus, bactéries, Candida albicans ou une intoxication. Ces agressions entraînent une porosité de la membrane de l’intestin et une migration de pathogènes dans la circulation sanguine. L’Eleuthérocoque stimule l’expression des gènes peptidiques antimicrobiens. Elle augmente le taux de survie et diminue la mort des cellules épithéliales intestinales. Elle élimine également les masses mélanotiques (amas de cellules noircies) et protège la muqueuse de l’intestin, véritable organe lymphoïde, producteur de lymphocytes. Ces derniers patrouillent à travers tout l’organisme afin d’éliminer les pathogènes et d’éviter la translocation bactérienne (échappement de pathogènes ou toxiques alimentaires dans la circulation sanguine).

– On l’utilisera (idéalement en synergie avec l’Andrographis) pour aider à combattre les affections chroniques comme la bronchite, les agressions virales telles que la grippe ou d’autres atteintes respiratoires supérieures. Mais il pourra être, aussi, un véritable soutien à toute affection virale ou microbienne en synergie avec d’autres plantes ou HE. Il fait aussi des merveilles dans les cas d’herpès génital. En effet, il a été mesuré une diminution de la fréquence, de la sévérité et de la durée des infections à herpès simplex de type 2 (HSV-2).

4) Un gonadotrope (propriété principale)

Il stimule la fonction endocrine des glandes sexuelles et surrénales. De plus, en agissant sur l’hypophyse, il régularise tout le système hormonal de l’organisme.

– On l’utilisera en cas d’infertilité ou d’impuissance.

5) Un régulateur physiologique (propriété principale)

Il a une action sur le sucre (hypoglycémiant et anti-hyperglycémiant), sur les acides gras (hypolipémiant) et donc sur le cholestérol car il réduit la synthèse du cholestérol hépatique et abaisse le cholestérol sanguin et les taux de prothrombine. Il s’avèrera donc très utile en cas d’hypercholestérolémie. Il stimule l’hématopoïèse (formation des globules rouges du sang).

– On l’utilisera en cas d’hyperglycémie, de diabète de type 2 (DT2). Une étude expérimentale sur rats montre un effet hypoglycémiant de la syringine, un composant de l’Éleuthérocoque. Une autre étude, in vitro, montre un effet bénéfique de l’Éleuthérocoque  dans la prévention du DT2 en diminuant l’hyperglycémie postprandiale (après les repas). Son action sur le sang sera utile dans la prévention des thromboses et des phlébites. L’Éleuthérocoque permettra aussi de réguler la tension.

6) Un radio-protecteur et un anti-tumoral (propriété secondaire)

Il a un effet protecteur contre les radiations et d’autres substances toxiques comme les produits utilisés en chimiothérapie puisqu’il soutient le foie. Il est, en effet, hépatoprotecteur à 100-500 mg/j.

Des études ont montré que l’Éleuthérocoque réduisait la propagation des métastases et faisait régresser les foyers tumoraux tout en stimulant le système immunitaire grâce à ses polysaccharides et son action adaptogène.

– On l’utilisera donc comme adjuvant dans le traitement des cancers, dans le cas d’adénomes pulmonaires et dans le cas de tumeurs qu’elles soient thyroïdiennes ou mammaires. Il est aussi un allié de choix dans le cas de la leucémie puisqu’il peut s’avérer antiprolifératif des cellules L1210.

7) Un anti-inflammatoire (propriété secondaire)

On lui reconnaît une action anti-inflammatoire par les diterpènes de ses racines.

8) Un protecteur de l’estomac (propriété secondaire)

Les propriétés anti-stress de l’Eleuthérocoque s’étendent jusqu’à la sphère gastro-intestinale. Elle rétablit les dommages causés à la muqueuse de l’estomac par des médicaments, une mauvaise hygiène alimentaire, et tout particulièrement le stress. Il rétablit la production du mucus, habituellement produit par l’estomac et qui protège la membrane de la paroi stomacale. Les effets de l’Eleuthérocoque sont similaires au Fatomidine, médicament habituellement prescrit pour l’ulcère gastrique, sans les effets secondaires.

Pour aller plus loin du côté des « autorités » :

– L’Agence européenne du médicament (EMA) considère comme « traditionnellement établi » l’usage de l’Eleuthérocoque dans « les asthénies, l’état de fatigue et de faiblesse ». Elle recommande d’en réserver l’usage aux adultes et aux enfants de plus de douze ans.

– L’Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaît la racine d’Eleuthérocoque comme « un tonique capable d’augmenter les capacités mentales et physiques lors de fatigue et au cours des convalescences ». Elle mentionne son usage dans les médecines traditionnelles contre l’arthrose (rhumatismes), les troubles gastriques aigus ou chroniques, ainsi que comme diurétique et régulateur de la tension artérielle.

– La Commission E du ministère de la Santé allemand reconnaît l’usage de l’Eleuthérocoque comme « fortifiant lors de périodes de fatigue, de faiblesse et de perte de capacité de travail, de concentration, ainsi que lors de convalescence ».

– La Coopération scientifique européenne en phytothérapie (ESCOP) reconnaît l’usage de l’Eleuthérocoque dans les cas « de diminution des capacités physiques et mentales, telles que fatigue, faiblesse, épuisement et perte de concentration, ainsi que lors de convalescence ».

Les propriétés adaptogènes de l’Eleuthérocoque ont fait l’objet d’une trentaine d’études cliniques portant sur 2.100 adultes, en bonne santé ou convalescents, soumis à divers stress (bruit, forte chaleur, performances physiques). L’analyse globale de ces études confirme un effet positif de l’Eleuthérocoque dans la réaction de l’organisme au stress.

Une autre étude scientifique (J. Trad. Chin. Med.) a été réalisée sur les souris afin d’évaluer la capacité d’adaptation au stress. Deux tests ont été utilisés : test de suspension par la queue et test de nage forcé qui induisent des comportements stéréotypés et dépressifs.

L’Eleuthérocoque a été testée à la dose de 30, 100, et 300 mg pendant 14 jours.

Les résultats montrent que l’Eleuthérocoque diminue le temps d’immobilisation aux deux tests :

– 47,7% au test d’immobilisation par la queue
– 69,6% au test de nage forcée

Dans les essais in vitro comme chez l’animal, des études ont montré que les extraits d’Eleuthérocoque semblent capables d’interagir avec les molécules qui, dans les cellules, permettent l’action des corticostéroïdes (hormones qui régulent la réponse au stress). L’Eleuthérocoque diminue les niveaux des hormones du stress. Elle diminue également les marqueurs du stress dans l’hippocampe et l’hypothalamus.

Plusieurs études in vitro montrent les effets bénéfiques d’Eleutherococcus senticosus sur les marqueurs du stress oxydant.

Une étude in vitro montre un effet anti-fatigue, à la fois sur la fatigue physique et la fatigue mentale, de l’Eleuthérocoque et, en particulier, des éleuthérosides E.

Les effets de l’Eleuthérocoque sur les performances intellectuelles des personnes âgées sont parfois complexes à analyser, car ils ont souvent été évalués en association avec ceux du Ginkgo.

Formes galéniques et dosages

L’Éleuthérocoque est souvent associé à d’autres plantes. Il peut être utilisé :

– en traitement curatif : prendre jusqu’à amélioration (maximum 12 semaines), voire disparition complète des symptômes, en veillant toutefois à pratiquer des pauses thérapeutiques de temps en temps (2 semaines) si on continue le traitement. Il est bon que le corps se repose et réapprenne à travailler seul puisque la plante lui a montré le chemin…

– en traitement préventif, à raison de 3 à 4 cures par an : faire des cures régulières de 4 à 6 semaines, de préférence aux intersaisons, périodes charnières où l’organisme a le plus de difficultés à se défendre.

Les bénéfices de son absorption sont cumulatifs et on ne constatera une amélioration qu’après un minimum approximatif de 3 semaines de traitement. Il est fortement recommandé de prendre l’Éleuthérocoque de préférence le matin ou le midi, voire en début d’après-midi, afin de ne pas troubler le sommeil. Même si, normalement, l’Eleuthéro ne crée pas de stimulation majeure, le principe de précaution s’impose et tout dépendra de ta constitution et de ta sensibilité.

Voici des exemples de préparations pour prendre ce doux adaptogène… Demande conseil à ton herbaliste !

– Alcoolature de racine sèche [1:5, 60° ou 75°] : de 2,5 à 20ml /jour, en 1 à 3 prises.
– Alcoolature de racine fraîche [1:2, 90°] : de 1 à 8 ml en 1 à 3 prises.
– Extrait fluide [1:1, 90°] : de 0.5 à 4 ml par jour en 2 ou 3 prises.
– Extrait sec [14 à 25:1] en gélules : 600mg à 1g, en 2 prises.
– Extrait solide [20:1] : 100 à 200mg par jour en 2 ou 3 prises.
– Poudre totale sèche en gélules : de 0.5 à 4g en 1 à 3 prises.
– Poudre totale sèche en décoction : 1 à 2 cc pour 1/2l (10mn et infusion 1h à couvert).
– Décoction : 30g/l de racines séchées coupées (fais frémir à couvert 20mn), une tasse jusqu’à 3 fois/jour.
– Infusion à froid : 60 à 120 ml, 3 fois par jour.

Comme vous avez pu le remarquer, tous ces constituants ne s’extraient pas de la même façon… Alors, si tu veux obtenir une teinture, par exemple, la plus complète possible, tu peux faire une double extraction : une décoction concentrée et une teinture/alcoolature que tu mélangeras ensemble : vous pourrez ainsi profiter des polysaccharides sans te priver des autres constituants qui seront mieux extraits par l’alcool.

Pour tous ceux qui ne souhaitent pas consommer de l’alcool, vous peuvez, même si vous obtiendrez une teinture plus douce, utiliser du vinaigre de cidre bio.


Lisez la troisième partie de cet article

 

yogaesoteric
6 octobre 2019


 

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