Les expériences au seuil de la mort (17)

 

Par Alain Moreau

Lisez la 16ème partie de cet article

On notera avec intérêt que cette vision panoramique de l’existence était déjà mentionnée au début du vingtième siècle par des auteurs occultistes comme Rudolf Steiner (décédé en 1925) et Max Heindel (décédé en 1919). J’évoque notamment la contribution de Max Heindel, à propos de « l’après-vie », dans : « Le processus de la transition et les premières phases de l’après-vie. » (Même rubrique.) Voici ce qu’enseignait cet auteur, par ailleurs fondateur de l’Association Rosicrucienne, à propos du « panorama de la vie » :

Le panorama de la vie est enregistré au « pôle négatif de l’éther-réflecteur » du corps vital, « siège de la mémoire subconsciente ». (Corps vital : corps éthérique.)

– Le panorama se déroule en sens inverse : depuis les derniers jours de la vie jusqu’à l’enfance.
– Le sujet n’éprouve aucun sentiment à cette vue. Il en sera autrement lorsqu’il se trouvera dans le « Monde du Désir » (le Plan astral).
– Ce panorama « dure de quelques heures à plusieurs jours », selon le nombre d’heures pendant lequel le sujet « serait susceptible de se maintenir éveillé, si cela était nécessaire ». Pour certaines personnes, « ce temps n’excède pas douze heures »…

Cette phase de vision panoramique est analogue, écrivit Max Heindel, à celle par laquelle passe une personne qui se noie ou qui tombe d’une certaine hauteur. Dans ce cas, le corps vital abandonne aussi le corps physique, et l’individu « voit passer sa vie comme dans un éclair, parce qu’il perd conscience immédiatement ».

« Bien entendu, la “ corde d’argent ” n’est pas brisée, autrement il ne pourrait pas être rappelé à la vie. » (M. Heindel)

Après le panorama de la vie, le corps éthérique, qui demeure au-dessus du corps physique, flotte au-dessus du tombeau et se désintègre en même temps que le corps physique. L’être, quant à lui, pénètre dans le « Monde du Désir »… Pendant le séjour dans celui-ci, l’entité se trouve de nouveau confrontée au panorama de la vie, mais cette fois-ci l’être éprouve les sentiments associés aux scènes revécues. Il endure tous les chagrins, toutes les souffrances et meurtrissures de ses victimes.

On notera qu’il existe quelques petites différences dans le scénario de type NDE et les révélations des occultistes comme Max Heindel. N’oublions cependant pas qu’une NDE, qui implique un retour dans le corps physique, est un cas particulier, et que des modifications (comme la durée du « panorama » !) doivent par conséquent y être apportées… Mais on notera tout de même que les occultistes savaient déjà, il y a plus d’un siècle en fait, ce que les récits modernes de NDE n’ont fait que confirmer. Précisons que les sujets NDE ignorent, dans la quasi-totalité des cas, les données de la littérature ésotérique et médiumnique ! Il est indiscutable que nous nous trouvons ici en présence de preuves indirectes – témoignages concordants et indépendants – de la validité des conceptions « occultistes » (ou « ésotériques ») et des récits NDE.

Il existe certes une mémoire cérébrale, mais, contrairement à ce que s’imaginent les matérialistes et athées (qu’ils soient neurologues ou pas), il existe aussi une mémoire subconsciente, laquelle se trouve en fait localisée au niveau du corps éthérique (la mémoire centrale, indestructible, se trouvant au niveau du corps causal).

VII. Les NDE négatives :

Le modèle standard des NDE, caractérisé par une tonalité émotionnelle positive (sentiments de paix et de bien-être, beauté des scènes perçues, etc.), comporte des exceptions, celles des NDE dites négatives.

Ces récits d’expériences négatives (terrifiantes dans le pire des cas) ne concernent cependant qu’un pourcentage réduit, ce qui explique que l’on en parle peu. Les estimations de leur occurrence tournent autour de 5% des cas : 5% (Kenneth Ring, 1999), 4% (Peter Fenwick, 1999). Le cardiologue Maurice Rawlings a prétendu que ces mauvaises expériences étaient fréquentes. Mais on lui a fait le reproche d’utiliser les aspects désagréables d’une NDE « à des fins expiatoires et rédemptrices dans le cadre d’un prosélytisme religieux outrancier » (Daniel Maurer).

Evelyn Elsaesser-Valarino mentionne l’existence de trois types de NDE négatives :

– La NDE infernale.
– La NDE inversée.
– La NDE débouchant sur un vide dénué de toute signification.

La NDE infernale est « teintée de fortes connotations religieuses » : vision de l’enfer avec des gens « croupissant dans un endroit laid, sale et sombre, plongée dans une chaleur insupportable »…
La NDE inversée comporte les mêmes composantes qu’une NDE positive, mais celle-ci est ressentie, par le sujet, comme négative.
Dans la NDE présentant une sensation de vide, tout est perçu comme étant absurde et cruellement insignifiant. Ces expériences « sont remplies d’aliénation métaphysique, de solitude et de désespérance ».

Il existe des cas où une NDE négative a été suivie d’une NDE positive.

Daniel Maurer précise que l’étude de Bruce Greyson et Nancy Bush (1992) a permis de distinguer trois catégories d’EMI à composantes négatives. Il évoque sept traits caractéristiques d’une EMI négative :

« – une angoisse initiale qui va en s’intensifiant ;
– des visions de personnages menaçants et de lieux effrayants ;
– un sentiment d’impuissance face à ces visions ;
– une impression de solitude et d’abandon pour l’éternité ;
– une souffrance extrême, souvent qualifiée d’inhumaine ;
– dans la plupart des cas, une intervention libératrice in extremis grâce à un événement ou à un personnage providentiel ;
– une impression a posteriori d’avoir vécu un horrible cauchemar, parfois décrit comme étant très réaliste. »

Selon Bruce Greyson et Nancy Bush, la NDE inversée s’explique par l’idée que la personne « est terrifiée par la perspective de perdre son ego » pendant la mort. La personne « résiste frénétiquement au processus de l’agonie quand elle devrait au contraire s’y abandonner ». C’est « précisément cette résistance qui crée la frayeur croissante qui vient s’infiltrer dans toute l’expérience ». Ainsi, le fait de résister, de refuser de lâcher prise, serait une des raisons expliquant les NDE négatives. Une correspondante de Kenneth Ring (1984) est arrivée justement à la conclusion que sa terreur de la mort de l’ego était à l’origine de sa NDE négative. On voit, dans son récit, que deux facteurs sont à l’origine de sa NDE négative : la frayeur et le refus de lâcher prise. Ayant dit « oui » au passage qui lui était proposé, elle vécut alors une NDE positive…

« Ainsi, on peut dire que la NDE inversée est provoquée par la peur, voire la terreur, générées par la perspective de la mort de l’ego. Les personnes qui sont incapables de lâcher prise ou qui entrent dans l’expérience de mort imminente handicapées par une violente appréhension, quelle qu’en soit la cause, peuvent vivre des NDE négatives qui finiront cependant souvent par rejoindre un déroulement classique de NDE positive. » (E. Elsaesser-Valarino)

Kenneth Ring suggère que les NDE négatives seraient induites par le refus du sujet de reconnaître que sa personnalité (confondue avec son identité) n’est ni réelle, ni durable. Un sujet NDE, Bob Helm, dit que si « nous pouvions abandonner nos peurs, nous pourrions alors immédiatement faire l’expérience de la Lumière », les pensées conditionnées par la peur bloquant l’accès à cette « Lumière »…

Daniel Maurer pense aussi qu’« alimenter les phases initiales d’une EMI avec des sentiments négatifs rend plus forte la probabilité de se projeter dans un univers terrifiant, confronté à des entités effrayantes et menaçantes ». Une autre explication, complémentaire, fait intervenir l’appréhension naturelle suscitée par la confrontation à l’inconnu, le sujet luttant pour s’opposer à la poursuite du phénomène. L’incapacité de la personne à enrayer le processus va produire un surcroît d’anxiété. Une réanimation se produisant à ce moment-là « ramènerait un sujet plus ou moins marqué négativement »…

Personnellement, je considère que des personnes en proie aux craintes de l’enfer (conséquence des « péchés » commis) peuvent induire la création de « formes-pensées infernales ». Dans certains cas, la peur est probablement susceptible, en abaissant la fréquence vibratoire du « double » du « décorporé », de projeter ce dernier dans ce que la littérature médiumnique et occultiste appelle le « bas astral », celui-ci correspondant à la zone inférieure, sur le plan vibratoire, du Plan astral. Ce « bas astral » (ou « sphère noire ») correspond à ce qui est traditionnellement appelé l’« Enfer » (ce dernier, rappelons-le, n’étant pas éternel !)…

L’acteur Curd Jurgens vécut une NDE négative (faces déformées et grimaçantes, terreur, langues de feu, femme au voile noir, etc.). Certaines perceptions tactiles (mains glacées sur la peau) pourraient s’expliquer par les mains du chirurgien ou les palettes métalliques du défibrillateur, auquel cas des vécus désagréables succéderaient « à une intervention d’urgence passablement agressive, telle une réanimation cardio-pulmonaire ».

Le cas de l’exploratrice extracorporelle Jeanne Guesné illustre parfaitement la possibilité de projection de certains sujets NDE dans le « bas astral ». Elle connut une personne qui prétendait se dédoubler à volonté et qui avait par ailleurs reçu une éducation religieuse très stricte, « marquée par l’horreur du péché et la certitude de la faute imprégnant la nature humaine ». Or, cette personne se croyait persécutée par le « Diable » et voyait des êtres horribles la poursuivant et la griffant. Jeanne Guesné, d’abord très sceptique, se rendit compte qu’en fait cette personne « sortait bien de son corps, d’ailleurs faible et malade, mais elle se trouvait alors aussitôt plongée dans un enfer que son subconscient, saturé de pensées de sorcières, de sabbats infernaux, d’envoûtements, de mauvais sorts, projetait instantanément dans sa conscience, la retenant prisonnière de ses propres créations ».

VIII. A propos du tunnel :

Voici, enfin, une dernière explication possible de certaines NDE négatives, en relation, cette fois-ci, avec le tunnel. Selon la source « Kylian » (un curieux « berger » évoqué par Frédérique Lunardelli et Jacques Rabitz), le tunnel perçu par les sujets NDE représente le sas entre le plan terrestre et le plan cosmique, la lumière résultant quant à elle de l’interaction des deux plans et de la différence de leurs niveaux vibratoires.

Avant le tunnel, l’être dispose de son « capital énergétique » complet. Afin de continuer le voyage, il va devoir en abandonner la majeure partie et n’en conserver, selon « Kylian », que 10% environ. Les 90% qui restent « seront récupérés et serviront à alimenter le plan cosmique ». Cette séparation d’énergie marque le point de « non-retour ». Dès qu’elle est effective, on ne peut plus retourner en arrière.

Toujours selon cette source, c’est dans le tunnel que l’on peut être confronté aux ennuis les plus dangereux, cette traversée relevant « plus du mauvais cauchemar que de la balade de santé ».

« Vous rencontrerez, en chemin, toutes les entités qui, en refusant de quitter l’astral terrestre ou en l’acceptant mais bien trop tard, finissent par se retrouver bloquées dans le passage. Impossible pour elles de retourner en arrière : la séparation de leurs énergies a déjà eu lieu. Mais impossible, aussi, d’avancer et de sortir du tunnel : en refusant de quitter le plan terrestre, elles ont gaspillé les 10% d’énergie dont elles disposaient. Elles restent donc coincées là et, dans la mesure où cela n’a rien de plaisant ni de particulièrement agréable, elles vont essayer de récupérer suffisamment d’énergie pour quitter cet endroit et atteindre enfin ‘ l’astral cosmique ’. »

Pour ce faire, il n’y a qu’un moyen : c’est de prendre l’énergie à une entité munie des 10% d’énergie nécessaires pour le passage. Dans un premier temps, ces entités du « bas astral » vont essayer de se matérialiser pour se faire reconnaître. Mais par manque de technique et manque d’énergie, les images produites « se délitent peu à peu puis finissent par se déformer complètement ». Elles donnent naissance à des images de cauchemar. Ces rencontres sont très traumatisantes pour l’entité.

Dès que l’une des entités parvient à toucher le nouveau venu, elle « aspire » l’énergie de ce dernier « jusqu’à ce que celle-ci se stabilise en quantité égale de part et d’autre, selon le principe des vases communicants ». Si le nouveau venu se heurte encore à une entité, la réserve d’énergie va finir par devenir insuffisante pour poursuivre le « voyage », et il restera alors bloqué à son tour dans le tunnel.

Plus vite on franchit le tunnel, moins on entame son propre « capital énergétique » (10%)…

Le « tunnel » n’existe pas vraiment, et la lumière blanche résulte « de l’interconnexion de deux niveaux vibratoires différents : celui de ‘ l’astral terrestre ’ et celui, beaucoup plus élevé, de ‘ l’astral cosmique ’ ».

IX. L’oubli des NDE :

On s’est posé la question : pourquoi de nombreuses personnes ne vivent-elles apparemment pas (elles n’en ont en tout cas pas la mémoire) une NDE, alors qu’elles vivent le même type de situation dramatique que les « expérienceurs » ? Voici, peut-être, la réponse à cette question :

Pierre Lassalle (qui se réfère à l’enseignement de Rudolf Steiner) écrit que le corps éthérique est le siège de la mémoire. Lors d’une expérience de mort imminente, le corps éthérique ne se détache pas complètement du corps physique, il garde un contact avec ce dernier, « sinon ce serait la mort véritable ». Si la personne vivant la NDE n’a pas eu le temps d’avoir peur, elle « se rappellera ce qu’elle a vu de l’autre côté, dans le monde astral ».

« Si elle a eu le temps d’avoir peur, son corps astral se décollera de son corps éthérique, et elle ne pourra pas se souvenir de son expérience dans l’au-delà ! ». (P. Lassalle)

Les émotions se vivent par l’intermédiaire du corps astral, « et les émotions fortes brassent celui-ci ». La peur perturbe le corps astral, lequel se détache du corps éthérique (d’où la perte de la mémoire)…


Lisez la 18ème partie de cet article

 

yogaesoteric
30 novembre 2019


 

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