Les expériences au seuil de la mort (25)

Par Alain Moreau

Lisez la 24ème partie de cet article

9. DIEU et les NDE :

Nous avons vu que le médecin Jean-Pierre Jourdan dit qu’il est facile, à propos des EMI, de « mettre pêle-mêle DIEU, démons ou toute autre pseudo explication ».

« C’est à cause de ces âneries que la recherche avance mal : c’est un répulsif à scientifiques. Mais les témoignages, eux, sont bien réels, et ces personnes sont les premières à rejeter les explications fumantes et à s’éloigner des dogmes religieux. » (J.-P. Jourdan)

Les démons n’ont certes rien à voir avec les EMI. Pour le « survivaliste » (référence à la survie de la conscience après la mort) que je suis, cependant, elles ont bien un rapport avec DIEU, dans la mesure où elles témoignent effectivement de la survie de la conscience après la mort. Invoquer DIEU, à ce propos, ne relève donc pas du domaine des âneries. Quant à la répulsion des scientifiques, elle ne fait en fait que refléter leur adhésion au paradigme matérialiste et athée qui domine nos sociétés occidentales…

Peut-on par ailleurs dire objectivement que les personnes qui vivent une EMI sont les premières « à rejeter les explications fumantes et à s’éloigner des dogmes religieux » ? Si par cette formulation on entend l’absence de référence, dans les récits des « expérienceurs », à certains dogmes religieux avec lesquels je suis moi-même en désaccord, il n’y a pas de problème. Mais il y a par contre un « hic » dans l’affirmation péremptoire de Jean-Pierre Jourdan : la grande majorité des personnes vivant une EMI en reviennent avec la conviction ferme qu’il y a une vie après la mort ! Et qui dit « après-vie », dit aussi, forcément, « DIEU », tout au moins pour ceux et celles qui respectent le principe de non-contradiction, car on ne peut pas sérieusement concevoir l’une (la survivance) sans l’autre (DIEU ou la Source). En outre, si Jean-Pierre Jourdan connaît « ses classiques » en matière d’EMI (ou de NDE), les observations suivantes de Kenneth Ring n’ont pas pu lui échapper. Voici quels sont en effet les traits essentiels de l’orientation spirituelle des sujets EMI :

1° Le fait d’être devenu spirituel plutôt que religieux, « une désaffection pour les aspects formels de la pratique religieuse, les disputes doctrinales et l’atmosphère dogmatique qui souvent rigidifient l’élan religieux », une diminution de l’importance d’une religion formelle.
2° Un sentiment de proximité intérieure de DIEU.
3° La conviction d’une vie après la mort.
4° Une ouverture à la réincarnation et aux religions orientales.
5° L’idée de l’unité des religions et la recherche d’une religion universelle.

(Référence : Kenneth Ring, « En route vers Oméga », éditions Robert Laffont, 1991, p. 175-200.)

Donc, qu’on le veuille ou non, il y a bien un rapport entre « DIEU » (via la survivance post mortem de la conscience) et les EMI.

– Spiritualité dans un cadre non religieux :

« Comme le raconte le Dr Moody dans son livre, le pédiatre américain Melvin Morse a démarré une étude des EMI après une expérience au cours de laquelle son père lui est apparu lors de son décès, alors qu’ils se trouvaient à des milliers de kilomètres de distance. Ces recherches l’ont amené à proposer le concept d’une ‘divine connexion’ dans le cerveau, sous forme d’un ‘module’ qui s’active dans certaines circonstances. Or, cette position lui vaut les foudres des rationalistes, mais aussi les critiques d’autres chercheurs qui estiment que l’expérience spirituelle n’est pas liée à l’action d’un module ou d’un ‘point de DIEU’ dans le cerveau.

Mario Beauregard fait précisément partie de ceux-là et s’est employé, dans son livre Du cerveau à DIEU, à invalider cette hypothèse en montrant au contraire que l’expérience mystique, notamment, est corrélée à l’activité de plusieurs aires distinctes du cerveau. Mais cette position lui vaut à son tour d’être voué aux gémonies tant par les religieux fondamentalistes que par les matérialistes réductionnistes, et le magazine New Scientist s’est même demandé s’il fallait brûler son livre… Quant à Maurice Rawlings, un cardiologue militaire, il s’est fait connaître en voulant montrer que les NDE négatives sont une preuve de l’existence de l’enfer ! Et il se trouve qu’il est lui-même membre d’une Eglise fondamentaliste. » (J. Morisson)

S’appuyer sur les NDE, les expériences partagées et les cas de médiumnité pour démontrer l’existence de l’« après-vie », déplaît autant, écrit Jocelin Morisson, aux grandes religions instituées qu’aux matérialistes athées.

« Toute la difficulté est donc de pouvoir parler de spiritualité dans un cadre non religieux. Et le Dr Charbonier ne s’y trompe pas quand, en écho aux paroles de Raymond Moody, il écrit dans son avant-propos : ‘Plus je progresse dans mes études, et plus je deviens humble devant l’inexplicable. En fait, compte tenu de ce que m’a appris l’ensemble de mes recherches portant sur l’existence d’une vie après la mort, tout me porte à croire aujourd’hui en ce que les habitants de cette planète appellent DIEU. Attention, je dois préciser ici que le mot ‘DIEU’ employé à plusieurs reprises dans le texte n’a aucune connotation religieuse particulière’. Et d’évoquer une ‘facilité d’écriture’ pour désigner une ‘force supérieure dirigeant le destin de l’humanité et de tout ce qui nous entoure’. » (J. Morisson)

Ainsi, ajoute Jocelin Morisson, le « sous-développement » spirituel de la France traduit surtout une moindre mainmise des religions, grâce aux lois sur la laïcité du début du vingtième siècle. Dès lors, « cette tradition d’esprit critique peut aussi être le terreau d’un renouveau spirituel post-religieux ».

Dans un livre, Jean-Jacques Charbonier évoque la médecine spirite et cite des « prières de guérison ». Il rapporte le cas d’un Californien qui s’est trouvé guéri d’un cancer en phase terminale suite à une NDE… Un autre témoignage concerne une sorte de NDE télépathique :

« La dame, professeur de français à Perpignan, a vécu une nuit un état modifié de conscience, sorte de rêve éveillé se déroulant dans une chambre d’hôpital, à Londres, en compagnie d’un médecin-guide. Dans cette chambre se trouve le chanteur Mort Schuman qui vient de pousser son dernier souffle, reconnaît notre témoin, et souhaite à tout prix l’emmener avec lui ! Le médecin-guide s’y oppose et tout rentre dans l’ordre. Histoire en apparence absurde, sauf qu’en allumant la radio dans la matinée cette personne apprend que Mort Schuman est mort dans la nuit dans un hôpital londonien ! Selon elle, l’intervention du médecin-guide lui a évité les problèmes qu’elle aurait certainement rencontrés si elle avait partagé davantage de l’expérience de mort de Mort Schuman … » (J. Morisson)

Raymond Moody, qui est membre d’une Eglise protestante, explique qu’il « parle tous les jours à DIEU » et qu’il a « souvent eu des réponses de lui en paroles ou en actes ».

« S’il se refusait à l’époque de La vie après la vie à affirmer que les NDE sont des preuves de l’après-vie, il interroge à la fin de ce nouvel ouvrage, après avoir livré un dernier témoignage d’expérience de mort partagée : ‘Si ces expériences ne sont pas la preuve qu’il existe une vie après la vie, que sont-elles ?’ » (J. Morisson)

10. Le cerveau émetteur/récepteur de conscience :

Jean-Jacques Charbonier propose un modèle de cerveau émetteur/récepteur de conscience.

« Certains chercheurs comme Mario Beauregard et Pim Van Lommel se sont déjà prononcés très nettement en faveur d’un cerveau récepteur d’une conscience délocalisée. Je franchis un pas de plus avec une fonction émetteur qui intègrerait des phénomènes très décriés comme la télépathie, la prière, la médiumnité et aussi, pourquoi pas, ce que Raymond Moody appelle l’expérience de mort partagée. Je pense depuis toujours que toutes ces expériences transcendantes sont liées ; à nous en tant que scientifiques non matérialistes de trouver un lien logique en proposant un modèle de pensée cohérent intégrant les choses observables sans tabou ni rejet systématique. » (J.-J. Charbonier)

11. Le cas Eben Alexander :

Dans un livre intitulé « Proof of heaven » (« Preuve du paradis »), le neurochirurgien américain Eben Alexander a raconté sa propre expérience de mort imminente. Ce voyage l’a convaincu de l’existence d’une vie après la mort, ce à quoi il ne croyait pas avant son expérience. Pour lui, avant sa NDE, tous les récits d’expériences de mort imminente n’étaient que délires et fariboles. C’est ce qu’il a vécu à la suite d’une méningite foudroyante, en novembre 2008, qui a ébranlé ses convictions. Sa déclaration, selon laquelle « le paradis existe », a fait la Une du célèbre hebdomadaire américain « Newsweek ».

« Je suis moi-même le fils d’un neurochirurgien et j’ai grandi dans un environnement scientifique. Je comprends les mécanismes à l’œuvre dans le cerveau quand une personne est proche de la mort et j’ai toujours pensé qu’il y avait de bonnes explications scientifiques à ces voyages paradisiaques hors du corps que décrivent ceux qui ont échappé de peu à la mort. Le cerveau est un mécanisme sophistiqué et fragile. Si vous diminuez dans des proportions infimes la quantité d’oxygène qu’il reçoit, vous provoquez une réaction. Rien de surprenant, donc, à ce que des gens victimes d’un traumatisme sévère reviennent de leur expérience avec des histoires étranges… Mais après sept jours passés dans le coma durant lesquels la partie humaine du cerveau, le néocortex, était inactif, j’ai expérimenté quelque chose de si profond que j’ai une raison scientifique de croire que la conscience survit après la mort. La preuve du paradis. Je sais comment résonne aux oreilles des sceptiques une phrase comme la mienne. Aussi, je vais raconter mon histoire avec les mots et la logique du scientifique que je suis : il y a quatre ans, je me suis réveillé avec une migraine extrêmement violente. En quelques heures, mon cortex – la partie du cerveau qui contrôle la pensée et les émotions – a cessé de fonctionner. Les médecins de l’hôpital général de Lynchburg, en Virginie, où j’avais exercé, ont diagnostiqué une forme rare de méningite bactérienne qui frappe généralement les nouveau-nés. La bactérie E.coli avait pénétré mon fluide cérébrospinal et dévorait mon cerveau. Mes chances d’en réchapper autrement que dans un état végétatif étaient faibles quand j’ai été admis aux urgences. Très vite, elles sont devenues inexistantes. Mais pendant que les neurones de mon cortex étaient réduits à l’inactivité complète par la bactérie, ma conscience libérée du cerveau parcourait une dimension plus vaste de l’univers, une dimension dont je n’avais jamais rêvé et que j’aurais été ravi d’expliquer scientifiquement avant que je ne sombre dans le coma. J’ai vécu une odyssée où je me suis retrouvé dans un endroit rempli de gros nuages roses et blancs… Bien au-dessus de ces nuages, des êtres chatoyants se déplaçaient en arc de cercle dans le ciel, laissant de longues traînées derrière eux. Des oiseaux ? Des anges ? Aucun de ces termes ne fait vraiment justice à ces êtres qui étaient différents de tous ce que j’avais pu voir sur Terre. Ils étaient plus avancés. Des êtres supérieurs. » (E. Alexander)

On lit aussi, sur www.inrees.com, que le docteur Eben Alexander se rappelle avoir entendu « un son en plein essor, comme un chant céleste qui venait d’au-dessus », ce qui lui a procuré beaucoup de joie, et avoir ensuite été accompagné dans son aventure par une femme. Il décrivit cette dernière comme étant jeune, avec des pommettes hautes et des yeux incroyablement bleus, ainsi « que des tresses châtains qui encadraient son beau visage ». Lui et cette femme se déplaçaient tous les deux sur les ailes d’un papillon. « En fait, des millions de papillons nous entouraient. C’était comme une rivière de vie et de couleur se mouvant dans les airs. »

S’agissait-il d’un délire, d’un dysfonctionnement cérébral, de la conséquence de trop de morphine ? Le neurochirurgien, qui n’avait jusqu’alors jamais cru aux EMI, assure que tout était bien réel et qu’il ne s’agissait pas « d’une fantaisie, éphémère et inconsistante ».

« A ma connaissance, personne n’a jamais effectué ce voyage avec un cortex complètement hors service et sous une surveillance médicale durant sept jours de coma. Les principaux arguments avancés pour réfuter les expériences de mort imminentes induisent qu’elles sont le résultat d’un dysfonctionnement minime, transitoire ou partiel, du cortex. Or, mon EMI n’est pas survenue pendant que mon cortex dysfonctionnait mais alors qu’il était totalement inactif. Un fait avéré par la gravité et la durée de ma méningite, ainsi que par les scans et les examens neurologiques que j’ai subis. Selon les connaissances médicales actuelles sur le cerveau et l’esprit, il n’y avait absolument aucune chance que je conserve ne serait-ce qu’une lueur de conscience ténue et limitée durant cette période. À plus forte raison, il était impossible que je sois emporté dans cette odyssée éclatante et parfaitement cohérente. Là où je me trouvais, voir et entendre n’étaient pas deux fonctions séparées. Tout était distinct et, dans le même temps, faisait partie d’autre chose comme les motifs entremêlés d’un tapis persan. Je sais à quel point cela peut sembler extraordinaire et incroyable. Si, par le passé, quelqu’un – et même un docteur – m’avait raconté une telle histoire, j’aurais été certain qu’il était sous l’emprise d’une illusion. Mais ce qui m’est arrivé est très loin d’être une illusion. C’est un évènement réel, aussi réel que tous les évènements de ma vie, y compris mon mariage et la naissance de mes deux enfants. » (E. Alexander)

Cette expérience de mort imminente a convaincu le docteur Alexander que la conscience n’est ni produite ni limitée par le cerveau, contrairement à ce que la pensée scientifique dominante continue à croire, et qu’elle s’étend bien au-delà du corps.

« Il est désormais évident pour moi que l’image matérialiste du corps et du cerveau comme producteurs plutôt que véhicules de la conscience humaine est caduque. A la place, une représentation nouvelle du corps et de l’esprit est déjà en train d’émerger. Cette représentation, à la fois scientifique et spirituelle, donnera de la valeur à ce qui a toujours été privilégié par les plus grands scientifiques de l’Histoire : la vérité. » (E. Alexander)

Eben Alexander a annoncé vouloir passer le reste de sa vie à enquêter sur la nature véritable de la conscience et à prouver à ses pairs scientifiques, mais aussi au reste du monde, que nous sommes bien plus que seulement nos cerveaux. (Source : www.inrees.com)

Eben Alexander est l’auteur de : « La preuve du Paradis » (éditions Guy Trédaniel, 2013) et de : « La carte du Paradis » (éditions Guy Trédaniel, 2015).

En outre, il est le co-auteur, avec Raymond Moody, de l’ouvrage (qui contient aussi le DVD de l’entretien entre les deux chercheurs) : « L’évidence de l’après-vie » (éditions Guy Trédaniel, 2014), sous-titré : « Conversations entre Eben Alexander et Raymond Moody ». (Ce livre est préfacé par Jean-Jacques Charbonier.)

Lisez la 26ème partie de cet article


yogaesoteric
10 janvier 2020

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