1er août 2018 : l’humanité vit à crédit sur la planète
Depuis le premier août 2018 et jusqu’à la fin de l’année, l’humanité vit à crédit sur les ressources de la planète. Elle a consommé les sept premiers mois de 2018 ce que la planète peut produire en un an.
Le jour du dépassement mondial est un indicateur qui vient de l’ONG Global Footprint Network, un institut de recherche international établi en Californie. C’est le jour du calendrier où l’humanité a consommé depuis le début de l’année ce que la Terre est capable de produire en un an.
Le jour du dépassement
Ainsi à partir du jour du dépassement, l’humanité consomme les réserves de la planète. A partir de ce jour précis, on vit à crédit et on va prendre des ressources naturelles aux générations futures. C’est la dette écologique.
L’année passée la date est tombée le 1er août 2018. Elle ne fait qu’avancer, sachant par exemple qu’en 1970 cette date était le 29 décembre. Chaque année, on diminue les réserves de la Terre.
Pascal Canfin, le Directeur Général du WWF France explique : « Si, années après années, nous continuons à creuser notre dette écologique, eh bien, à la fin, la conséquence c’est la faillite de la planète. Tout simplement parce qu’on peut voir la planète comme une entreprise. Une entreprise qui fait des dettes années après années finira en faillite ».
On estime qu’il faudrait 1,7 planètes pour que les Hommes consomment les ressources naturelles de la planète durablement et que l’équilibre revienne. On demande 1,7 fois plus à la nature que ce que les écosystèmes terrestres et marins sont en mesure de nous fournir.
Comment est-il calculé ?
Selon Le Monde, ce jour est calculé en comparant deux notions :
– L’empreinte écologique de la population : les ressources naturelles dont la population a besoin pour se nourrir, se loger, se déplacer et compenser les déchets qu’elle génère, y compris les gaz à effet de serre. Cette notion est ensuite ramenée à une surface : un champ pour produire des céréales, un pâturage pour le bétail, une forêt pour le bois, un océan pour les poissons… Mais aussi la surface nécessaire pour absorber le CO2 produit par les activités humaines. Elle dépend du nombre d’habitants et de leur mode de vie.
– La biocapacité : la surface nécessaire pour produire des ressources naturelles et services écologiques renouvelables.
La biocapacité de la Terre est estimée à 12,2 milliards d’hectares globaux, alors que les humains utilisent l’équivalent de 20 milliards d’hectares par an, soit 1,7 fois plus. L’ONG a ensuite converti ce chiffre en « dette annuelle » pour le rendre plus accessible. Il permet surtout de sensibiliser le grand public ; il est essentiellement pédagogique.
Des situations différentes selon les pays
Le jour du dépassement mondial est une moyenne. Il est intéressant d’analyser cette date pays par pays. Au Vietnam, il est le 20 décembre, au Qatar, le 9 février.
En France, le jour du dépassement était le 5 mai. Un des plus tôt. Les deux tiers de l’empreinte écologique française sont dus à l’alimentation, aux déplacements et à la consommation d’énergie des logements. C’est un train de vie deux fois supérieur à la moyenne mondiale. Depuis 1961, la France a accumulé 33 ans de dette écologique.
Quelles solutions possibles ?
Exclure sa consommation de viande, limiter au minimum les déplacements en voiture, éviter le gaspillage alimentaire, manger des produits de saison : voici les solutions ! Cela demande une volonté personnelle.
Le modèle économique pousse à une surproduction. Des besoins sont créés par le marketing. Il faudrait passer du toujours plus à moins mais mieux.
En 2015 a été signé à Paris l’Accord sur le Climat. En 2020, aura lieu en Chine la Conférence sur la Nature et la Biodiversité. Nicolas Hulot souhaite que la France y joue un rôle central. Les Français ont deux ans pour montrer l’exemple et réduire la pression qu’on exerce sur l’environnement.
yogaesoteric
6 mai 2019
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