La définition du libre arbitre dans l’acception yogie

par Cristian Ion
 

Le libre arbitre désigne, dans l’acception yogie, la liberté absolue de l’être, liberté métaphysique qui s’exprime par la possibilité de choix dans le cadre du destin personnel (karma) ou par la suspension indéfinie du choix jusqu’à l’indifférence (liberté de l’indifférence). Le libre arbitre suppose que l’être humain présente une indépendance absolue, la possibilité totale de choisir sans tenir compte des facteurs externes, de leur intervention dans l’existence de la personne.

L’expression de “libre arbitre” se réfère à l’une des acceptions de la notion de liberté dans la pensée philosophique yogie; dans cette acception, la liberté apparaît comme une force infinie dont le support unique est le Soi Immortel (ATMAN) qui se manifeste, insoupçonné, par la volonté de l’individu. Le Soi Suprême (ATMAN) est le seul capable de choisir et de réponde à tout choix, quelles que soient les sollicitations et les exigences extérieures. Le libre arbitre devient (pour l’être humain qui l’engrène le plus souvent) un pouvoir absolu de choix, désignant la capacité humaine divine intrinsèque de décider sur une certaine modalité d’action, indépendamment de la série des déterminations extérieures nécessaires.

La conception yogie sur le libre arbitre n’exclut pas la connaissance et l’intériorisation de la nécessité. Cette conception opère en fait, une liberté réelle, intégrée dans les lois divines du Macrocosme, étant donné que le yogi ne nie pas, au niveau subjectif, la nécessité (dans le sens qu’il cherche en tenir compte). Et cela parce qu’il est en totalité conscient qu’il ne peut pas éviter réellement et objectivement l’influence et les implications de la nécessité de ses actes et de ses actions qu’en recourant à certains plans supérieurs, divins, de la manifestation, qui rendent possible la transcendance de ces nécessités. Dans ce sens, le meilleur exemple est celui des miracles – les miracles ayant à la base la Grâce Divine, ont le plus souvent un effet de suspension de certaines souffrances, difficultés, manques, frustrations etc., non nécessaires à traversle prisme du karma d’un certain être.

La nécessité niée de manière sotte n’est pas nécessité annulée. Dans ce sens, Hegel considérait que les effets de la liberté égotique de type satanique ou démoniaque, ne sont jamais positifs. Dans la perspective d’un trouble psychopathologique, le critère du libre arbitre peut fonctionner de manière fausse comme critère de choix dans le cas d’une personne névrotique, chez lequel les choix sont provoqués par un but fictif, par une conversion imaginaire ou un déguisement du désir; ces choix impliquent l’immaturité affective et cachent, dans la plupart des cas, une puissante dépendance, qui s’exerce au plan inconscient, répondant à une nécessité inconsciente.
 

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