Les essais du portefeuille numérique européen touchent à leur fin en raison de préoccupations liées à la confidentialité
Le projet jette les bases d’un système où la commodité masque une société de contrôle.
Potential, l’un des consortiums sélectionnés pour tester le portefeuille d’identité numérique (EUDI) prévu par l’UE, se prépare à conclure ses travaux d’ici septembre 2025.
Le groupe, qui s’est constitué en 2023, a contribué à jeter les bases d’un système qui, selon les défenseurs de la vie privée, pourrait considérablement étendre les capacités de surveillance et de collecte de données des gouvernements et des entreprises privées.
L’objectif initial de l’UE de lancer le portefeuille en 2024 a déjà été revu, la date limite actuelle étant désormais repoussée à 2026.
Au cours de son mandat, Potential a coordonné ses efforts avec 155 organisations dans 19 pays, attirant de grandes entreprises telles que Idemia, Thales, Amadeus et Namirial.
Ensemble, ils ont développé six propositions d’utilisation du portefeuille numérique, couvrant des activités telles que l’ouverture d’un compte bancaire, l’enregistrement de cartes SIM ou eSIM, l’accès aux services gouvernementaux, l’utilisation d’un permis de conduire mobile, l’application d’une signature électronique qualifiée et la présentation d’ordonnances électroniques.
Chacun de ces cas d’utilisation, bien que présenté comme une commodité pour les citoyens, soulève des questions sur la manière dont les données personnelles seront stockées, partagées et protégées dans ce nouvel écosystème.
Une série de tests à grande échelle a déjà été menée. Les premiers essais à distance ont débuté en mai 2024. En février 2025, des tests transfrontaliers ont été réalisés à Varsovie, où 15 portefeuilles nationaux et 20 services ont échangé des données en mode peer-to-peer.
L’Ukraine a également participé à des tests visant à déterminer si ses documents numériques pouvaient s’intégrer aux systèmes de l’UE. En mai, les contrôles d’interopérabilité à Vilnius ont donné lieu à 1300 tests auprès de 34 entités publiques et privées, renforçant ainsi l’implication du secteur privé dans l’infrastructure d’identité numérique.
Potential a présenté plusieurs moyens par lesquels les personnes pourraient être invitées à prouver leur identité, que ce soit par des contrôles en personne à l’aide de codes QR ou de la technologie NFC, des interactions supervisées ou non supervisées dans des bureaux ou des kiosques, ou des connexions à distance sur plusieurs appareils.
Chaque méthode introduit de nouveaux points de vulnérabilité où la vie privée pourrait être compromise si des mesures de protection robustes ne sont pas mises en place.
Alors que l’UE se rapproche du lancement du portefeuille EUDI, les défenseurs de la vie privée s’inquiètent de plus en plus de la course effrénée vers l’identité numérique, qui risque de déboucher sur une société de contrôle numérique.
yogaesoteric
15 juillet 2025