Les 7 erreurs quand on médite
Ce n’est pas pour rien que tous les enseignements de méditation invitent à ne pas s’engager sur une voie tout seul. Le chemin est semé d’embûches. En bouddhisme, on parle de 3 refuges : l’enseignant, l’enseignement et le groupe. L’enseignant est celui qui transmet. L’enseignement se trouve dans les livres et sur Internet, mais surtout dans la tête de l’enseignant. Le groupe est le fait de pratiquer avec d’autres personnes qui sont en chemin. Voici quelque erreurs typiques que l’on peut rencontrer quand on est engagé dans une véritable pratique de méditation :
1. Essayer d’arrêter de penser
Vous êtes un être humain et vous avez un cerveau. Ce cerveau génère ou capte des pensées en permanence. Le but de la méditation n’est pas de ne plus penser, il est de ne plus être l’esclave de ses pensées. En essayant de ne plus penser, vous vous concentrez sur vos pensées, ce qui génère des pensées. Concentrez-vous sur votre objet d’attention et laissez tomber tout le reste, surtout votre désir de changer ce qui se passe maintenant. Ce n’est pas ce qui se passe qu’il faut changer, c’est sur quoi vous posez votre attention.
2. Se tromper de méditation
On entend régulièrement des gens qui disent qu’ils n’arrivent pas à méditer. Certains se trompent du but, comme on l’a expliqué dans le point ci-dessus, d’autres sont tout simplement tellement perturbés par le nombre de pensées qu’ils sont incapables de se concentrer.
Si vous ne pouvez pas vous concentrer, changez de méditation et essayez une méditation d’observation. Observez ce qui se passe quand vous n’arrivez pas à méditer : « OK, je n’arrive pas à méditer. C’est comment quand je n’arrive pas à méditer ? Que se passe-t-il exactement ? » Ce n’est pas une démarche intellectuelle, c’est une démarche d’observation directe de la réalité. En pratiquant de cette manière vous prenez automatiquement une position d’observation, qui est aussi une pratique de méditation.
3. Continuer à méditer pour se détacher
Si vous avez pratiqué la concentration, puis l’observation, et que vous avez développé une prise de recul qui vous permet d’être moins affecté par les événements, il y a à nouveau un risque d’erreur : vous allez peut-être continuer à méditer parce que cela vous permet de vous calmer et de ne plus être pris par les difficultés de la vie. Vous êtes alors dans ce qu’on appelle une méditation de bien-être : vous méditez pour ne plus avoir de problème. Cela n’a rien de négatif. Mais si vous sentez que quelque chose n’est pas juste c’est justement parce que… quelque chose n’est pas juste. Une vraie démarche de méditation a pour but de nettoyer la machine, pas de rester le reste de sa vie avec une machine qui n’a pas un fonctionnement correct.
4. Gérer le temps sans utiliser de timer
Les divers exercices qu’on propose peuvent être utilisés dans la vie de tous les jours. Mais quand vous décidez de vous asseoir pour pratiquer, c’est pour le faire à 100%. La question est de savoir combien de temps. Si vous méditez sans utiliser de minuterie (timer), vous allez vous arrêter quand vous en avez assez. Alors que c’est justement à partir de ce moment que la pratique devient intéressante.
Voici la méthode qu’on peut employer : on s’assied, on met son téléphone en mode avion, on ouvre une application (on peut utiliser 2 applis Android très basiques : Medigong et Méditation Timer), on met le doigt sur le bouton pour régler le temps et on rentre le premier chiffre qui vient à l’esprit. Parfois c’est 5 minutes, parfois c’est 20, parfois c’est 37. Quel que soit ce temps, dès que on a appuyé sur Démarrer, on ne s’arrête jamais avant la fin (c’est ce qu’on appelle l’effort juste).
5. Méditer pendant trop peu de temps
– Les 3 minutes : Quand on conseille de méditer 3 minutes par jour, c’est parce qu’il vaut mieux méditer 3 minutes que ne pas méditer du tout et que cela aide à prendre l’habitude de s’asseoir. Cette information est parfois récupérée et on se met à méditer tous les jours 3 minutes. C’est facile, cela ne prend pas de temps, et il n’y a pas de risque de changement profond. Si vous n’avez pas le temps, méditez 3 minutes. Mais un jour ou l’autre, il va falloir augmenter cette durée si vous voulez que votre méditation soit efficace.
– Le temps qui vous convient : Vous méditez chaque jour pendant un certain temps, 10 minutes, 15 minutes, celui qui vous convient, sauf que c’est la durée parfaite pour avoir les effets positifs de la méditation mais sans trop déranger la machine. C’est à nouveau une méditation de bien-être, une nouvelle zone de confort qui évite de perturber le système.
6. Croire que l’on a trouvé quelque chose
Vous avez médité et vous vous sentez bien ? Continuez à méditer. Une erreur typique quand on médite est de croire que l’on a atteint son but une fois que l’on a atteint un état de bien-être. Si vous méditez uniquement pour vous faire du bien, c’est parfait. Ce point ne vous concerne pas. Mais si vous méditez pour méditer, alors ce bien-être que vous ressentez peut être un piège.
Plus vous allez vous sentir bien quand vous méditez, plus vous risquez de méditer pour rechercher cette sensation agréable. Ceci amplifie la dualité « bien » et « mal » dont on parle à plusieurs endroits et qui génère de la souffrance. Apprendre à observer le bien-être comme on observe le mal-être permet de démonter ce système.
7. Arrêter de méditer parce que cela ne fonctionne pas
Beaucoup de gens méditent quelques temps, cela leur fait du bien, cela les aide à transformer leur vie, et ils vivent alors des moments agréables qui font qu’ils ne ressentent plus le besoin de méditer. Après quelques temps (jours, semaines ou mois), le nettoyage interne reprend son cours et ils se sentent à nouveau mal. L’erreur consiste alors à penser que puisque le mal-être est revenu c’est que la méditation n’en fonctionne pas.
Les outils de méditation sont des outils. Servez-vous-en quand c’est nécessaire, tant que c’est nécessaire, autant de fois que nécessaire.
yogaesoteric
22 janvier 2019
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