Dysmorphie financière
par Patrick Reymond
Ou ce que j’ai toujours dit « La plupart des gens sont paumés et ne savent même pas dans quel monde ils vivent ».
Julie, donc, ingénieur, complètement formatée et idiote finie malgré ou à cause de ses études « ne s’en sort pas », malgré un revenu mensuel confortable de 3150 euros par mois. Certes, son loyer parisien est élevé, à 1100 euros, mais célibataire, elle est toujours à court d’argent.
Les symptômes sont les suivants :
- vacances aux 4 coins du monde, mais on ne va jamais plus loin que le périphérique. Au-delà, c’est ploucland. Certes, si le prix des vacances « ailleurs », a beaucoup baissé, cela reste des dépenses conséquentes. Et on oublie que 40% des Français ne partent pas en vacances aussi.
- « p’tis restau », en flux continus, alors que là aussi, 40% n’y vont jamais et sur le reste, beaucoup n’y vont que rarement.
- enfermement dans sa caste, Julie ne connaît simplement personne qui gagne 1400 ou 2000 euros par mois, et a du mal à concevoir qu’on puisse simplement vivre avec ce chiffre-là.
- enfermement dans une idéologie gauchiste et gauchisante, courante dans cette caste d’insatisfaits chroniques. Ils vivent dans les grandes métropoles gauchistes ou démocrates aux USA, et ne pensent même pas qu’ils puissent être une insulte vivante au reste de la population. A ce reste de la population, ils inspirent dégoût, mépris et haine. Celle du parisien, est vive.
« Avec les courses et les autres dépenses, dès le début du mois, je me retrouve presque à découvert. Il m’est très difficile de suivre le rythme des sorties avec mes amis. À partir du 15 du mois, je n’arrive plus à suivre, et dès le 6 ou le 7, je ne regarde plus mon compte ».
Ce qui est en cause finalement, ce sont les « obligations » qu’elle s’est auto-crée. Vacances prises, finalement, uniquement parce que c’est obligatoire.
Restaurants et sorties, obligatoires.
« Shopping » obligatoire.
Produit de luxe, obligatoire.
Et une remarque, ceux avec qui elle sort, ce sont vraiment des amis ??? Ou seulement des amis de fêtes ??? On verra aux enterrements qui est vraiment un ami. Là, ça sera plutôt « je serais bien venu, mais j’ai pas pu me libérer ».
« Cette contradiction révèle une absence totale de confrontation à la réalité. Ces individus sont complètement dissociés, ils vivent hors de leur temps. C’est effrayant, mais c’est la conséquence de cette société de l’image et de la consommation que nous avons créée. Les gens ne réalisent ni ce qu’ils gagnent ni ce qu’ils dépensent ».
Inutile de dire qu’à toutes époques, de larges franges de population ont échappées à cette confrontation à la réalité. Au XIXe siècle, 40% du PIB français passait dans l’alcool et l’alcoolisme. Déjà, à l’époque, quelqu’un qui ne buvait pas, ou très peu, pouvait enclencher, même avec des salaires bas, un processus d’accumulation. Mais là aussi, il existait une pression sociale importante : « Si tu bois pas, t’es pas un homme ». « Si tu fumes pas, t’es pas un homme ».
Julie, donc, souffre d’une pathologie simple, malgré le fait qu’elle ait fait des études exigeantes, elle est simplement une connasse, incapable d’avoir une attitude indépendante, et elle est complétement infectée par son milieu et ses fréquentations. Sorties, vacances, son train de vie, c’est la vieille habitude de la noblesse de « Tenir son rang ».
Regardez un peu dans votre entourage, beaucoup ne prennent position qu’en fonction de l’avis dominant. Ils veulent faire partie du troupeau de moutons.
Bien entendu, inutile d’attendre des décérébrés un avis sur le pic des énergies fossiles, impensable, inutile d’attendre un avis autre que celui gouvernemental, sur la dette publique.
« Demain, vous n’avez plus Netflix, plus d’accès à votre salle de sport, plus le dernier iPhone, moins d’abonnements, moins de voyages, moins de livres, moins les restaurants….… Comment allez-vous vous adapter ? » Généralement, l’anxieux interrompt son raisonnement catastrophiste en s’exclamant : « Oh là là, c’est dramatique ! »
De fait, mettre le livre sur le même plan, c’est un peu exagéré. Le livre en lui-même est un passe-temps peu coûteux. La salle de sport, comme le golf, est un impératif importé des USA. On s’y retrouve entre gens du même monde, et pas du tout avec des gens qui travaillent dur et qui ont eux, envie de se reposer pendant justement leurs temps de repos. D’ailleurs les salles de sport voient d’un très bon œil des gens qui paient pour l’abonnement, mais viennent rarement et toujours en début de saison. Puis plus du tout après.
Mais dans la conversation pendant les sorties, ça ne se fait pas de ne pas avoir l’abonnement.
À l’opposé, vous avez des gens, qui, quelques soient leurs revenus, sont chroniquement excédentaires. Ceux qui dépensent en fonction de leurs besoins réels et toujours revus à la baisse.
yogaesoteric
29 septembre 2025