OpenAI adopte la surveillance des utilisateurs et la vérification d’identité numérique
Le bastion durable de l’anonymat sur Internet est en train d’être démantelé au nom de la sécurité.
Les efforts visant à associer l’activité en ligne à une identité vérifiée prennent de l’ampleur, OpenAI étant la dernière entreprise technologique en date à adopter des mesures plus strictes en matière d’identification numérique.
En réponse à plusieurs poursuites judiciaires et rapports établissant un lien entre les chatbots et les suicides d’adolescents, l’entreprise a annoncé qu’elle commencerait à estimer l’âge des utilisateurs et, dans certains cas, exigerait une pièce d’identité délivrée par le gouvernement pour confirmer que les utilisateurs ont plus de 18 ans.
Des législateurs tels que le sénateur du Missouri Josh Hawley ont également fait pression pour que ces mesures soient adoptées.
OpenAI a présenté ce changement comme une concession nécessaire. « Nous savons qu’il s’agit d’un compromis en matière de confidentialité pour les adultes, mais nous pensons que c’est un compromis valable », a déclaré l’entreprise.
Le PDG Sam Altman a ajouté sur X : « Je ne m’attends pas à ce que tout le monde soit d’accord avec ces compromis, mais étant donné le conflit, il est important d’expliquer notre prise de décision. »
Cette décision s’inscrit dans une tendance plus large du secteur visant à réduire l’anonymat en ligne, le tout sous prétexte de protéger les jeunes utilisateurs.
Ce qui était autrefois une idée marginale est désormais intégré dans les plateformes grand public. En juillet, YouTube a annoncé qu’il commencerait également à utiliser des outils d’IA pour deviner l’âge des utilisateurs et restreindre l’accès à certains comptes à moins qu’ils ne passent un test d’identification numérique.
L’annonce d’OpenAI intervient dans un contexte de pression juridique accrue.
Une plainte déposée en août par les parents d’Adam Raine, 17 ans, affirme que ChatGPT a joué un rôle actif dans son suicide.
Selon la plainte, le chatbot a rédigé une première version d’une lettre de suicide, suggéré des méthodes d’automutilation, ignoré les signes avant-coureurs et conseillé à l’adolescent de ne pas impliquer les adultes.
D’autres cas similaires ont suivi récemment.
En réponse, OpenAI a renforcé ses mesures de sécurité. Après avoir ajouté un contrôle parental au début du mois de septembre, la société a désormais introduit des règles qui limiteront la manière dont les mineurs interagissent avec ChatGPT.
Ces changements vont bien au-delà du filtrage de contenu.
Les utilisateurs seront surveillés en permanence et, lorsque le système soupçonnera qu’un utilisateur a moins de 18 ans, il appliquera des limites comportementales plus strictes, bloquera les sujets liés à l’automutilation, refusera les dialogues séducteurs ou romantiques et signalera certains cas aux forces de l’ordre.
« Si un utilisateur de moins de 18 ans a des idées suicidaires, nous tenterons de contacter ses parents et, si cela s’avère impossible, nous contacterons les autorités en cas de danger imminent », a déclaré la société.
La direction d’OpenAI a reconnu la tension croissante entre le maintien d’un accès ouvert à de puissants outils d’IA et la prévention des abus
Les versions précédentes de ChatGPT étaient conçues pour éviter un large éventail de sujets sensibles.
Mais ces dernières années, la pression concurrentielle exercée par des modèles plus souples et la résistance politique croissante à la modération ont conduit l’entreprise à assouplir ces restrictions.
« Nous voulons que les utilisateurs puissent utiliser nos outils comme ils le souhaitent, dans des limites de sécurité très larges », a déclaré OpenAI.
En interne, la société affirme suivre le principe « Traiter nos utilisateurs adultes comme des adultes », tout en fixant des limites dans les situations où un préjudice pourrait survenir.
Il apparaît de plus en plus clairement que la vie privée est sacrifiée au profit du contrôle. Alors que les gouvernements et les entreprises cherchent à prévenir les « préjudices » en ligne, ils se tournent de plus en plus vers les systèmes de vérification d’identité.
La promotion de l’identité numérique, autrefois présentée comme un outil de lutte contre la fraude ou d’amélioration de la sécurité, est de plus en plus utilisée pour réglementer l’accès aux espaces en ligne, y compris ceux qui étaient autrefois anonymes par conception.
Les implications pour la confidentialité en ligne sont considérables.
À mesure que de plus en plus de plateformes introduisent la détection de l’âge et la vérification d’identité, les utilisateurs peuvent se heurter à des obstacles croissants pour accéder de manière anonyme, en particulier lorsqu’ils utilisent des outils d’IA générative.
Pour ceux qui s’inquiètent de la manière dont les données personnelles sont collectées et stockées, le passage à des systèmes basés sur l’identification marque un changement majeur dans le fonctionnement d’Internet.
yogaesoteric
2 octobre 2025