Les défenseurs de la liberté d’expression mettent en garde contre la loi européenne sur les services numériques, qui favorise la censure à l’échelle paneuropéenne et menace la dissidence politique

Les critiques avertissent que la loi européenne sur les services numériques pourrait transformer la réglementation en ligne en un système continental de contrôle de la liberté d’expression sanctionné par l’État.

Une réglementation européenne controversée suscite de vives critiques de la part d’un groupe mondial de défenseurs de la liberté d’expression qui affirment qu’elle ouvre la voie à une censure généralisée en Europe et au-delà.

La loi sur les services numériques (DSA), qui permet aux autorités de l’Union européenne d’infliger des amendes aux entreprises technologiques qui hébergent des contenus jugés illégaux ou préjudiciables, a suscité l’inquiétude de 113 personnalités publiques qui affirment que cette loi pourrait étouffer l’expression politique et la dissidence dans le cadre d’un système opaque aux règles vagues.

Dans une lettre adressée à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le groupe accuse l’UE d’éroder les libertés démocratiques fondamentales en transformant les plateformes privées en exécutants des discours approuvés par l’État.

Le message, rédigé par Alliance Defending Freedom International et envoyé à Reclaim The Net, met en garde contre le fait que la structure de le DSA encourage les gouvernements et les institutions alignées à contrôler les opinions d’une manière qui serait impensable dans le cadre des protections traditionnelles de la liberté d’expression.

« La liberté d’expression est la pierre angulaire des sociétés démocratiques. C’est grâce à l’échange d’idées, y compris celles qui sont controversées, que les sociétés évoluent et que les fonctionnaires restent responsables », indique la lettre.

Le DSA, adopté sous prétexte de réglementer la désinformation et les préjudices en ligne, doit faire l’objet d’un examen formel en novembre.

Ses mécanismes d’application permettent aux acteurs étatiques et aux organisations privées de signaler les contenus qu’ils estiment contraires au droit européen ou national.

Cependant, le terme « contenu illégal » reste vaguement défini, ce qui ouvre la voie à une application subjective et à des poursuites politiques.

Les signataires ont mis en avant des cas réels qui reflètent une intolérance croissante à l’égard des opinions dissidentes en Europe.

On peut citer l’exemple de la parlementaire finlandaise Päivi Räsänen, qui est poursuivie pour avoir exprimé ses opinions religieuses sur le mariage et la sexualité sur les réseaux de communication virtuelle.

Selon la lettre, le DSA « introduit des mécanismes radicaux » qui non seulement permettent, mais encouragent l’application transfrontalière de lois restrictives en matière d’expression.

Le groupe a souligné que les règles les plus rigides d’un État membre de l’UE pourraient effectivement devenir contraignantes dans toute l’Union, imposant une norme minimale en matière d’expression.

Ils ont écrit que la législation crée « une infrastructure de censure paneuropéenne aux limites vaguement définies et susceptible de supprimer le discours démocratique légitime ».

Parmi les signataires figurent Ayaan Hirsi Ali, Sam Brownback, Kristen Waggoner, Seth Dillon, Michael Shellenberger et des élus d’Europe et d’Amérique du Sud.

Tous ont exprimé leur inquiétude quant au fait que le DSA ne se contente pas de lutter contre les activités criminelles, mais met en place un cadre visant à marginaliser les discours politiquement gênants.

La coalition exige également une transparence totale concernant l’implication d’organisations tierces qui influencent les décisions de modération des contenus dans le cadre du DSA.

Ces ONG, qui contribuent à déterminer si le contenu en ligne est conforme, ne sont pas soumises à un contrôle démocratique. La lettre demande à la Commission européenne de révéler comment ces groupes ont été sélectionnés et quelles normes ils appliquent.

Dans certains cas, les entreprises américaines pourraient se voir infliger des sanctions énormes en vertu de la réglementation, notamment des amendes pouvant atteindre 6 % de leur chiffre d’affaires annuel mondial, simplement pour avoir autorisé des contenus qui peuvent être légaux aux États-Unis mais interdits en vertu des codes de conduite de l’UE en matière d’expression.

La commission a depuis entendu les témoignages d’experts juridiques qui ont averti que les réglementations de l’UE influencent déjà la manière dont les entreprises américaines traitent la liberté d’expression, en raison de l’influence mondiale du droit européen.

Avec l’entrée en vigueur du DSA et l’approche de son examen complet, la pression s’intensifie sur l’UE pour qu’elle défende son engagement en faveur de la liberté d’expression.

Sans réforme sérieuse, la législation servira d’outil de censure sous contrôle bureaucratique, utilisé comme une arme contre les voix qui s’écartent des discours approuvés.

 

yogaesoteric
25 octobre 2025

 

Leave A Reply

Your email address will not be published.

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

This website uses cookies to improve your experience. We'll assume you're ok with this, but you can opt-out if you wish. Accept Read More