Incidents d’extorsion sexuelle à des fins financières visant les jeunes en augmentation : Agence de renseignement financier
L’extorsion sexuelle d’enfants à des fins lucratives est en hausse, selon l’agence canadienne de renseignement financier, et une grande partie de ces activités sont liées au crime organisé.
Cette forme de coercition en ligne consiste à menacer de diffuser des images ou des vidéos à caractère sexuel d’une victime si celle-ci ne fournit pas d’argent ou d’autres photos aux auteurs, explique le Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada (CANAFE) dans une alerte opérationnelle récemment publiée.
L’agence fédérale a publié cette alerte à la fin du mois de novembre dans le cadre de ses efforts pour lutter contre l’exploitation sexuelle des enfants en ligne.
« L’exploitation sexuelle des enfants en ligne est un crime mondial inquiétant qui cible les enfants et qui continue d’augmenter d’année en année, non seulement en termes de nombre de signalements confirmés montrant des images d’abus sexuels sur des enfants, mais aussi en termes de gravité des images et des vidéos », a déclaré le CANAFE dans un communiqué de presse.
« Les motivations pour exploiter sexuellement des enfants varient, et si la plupart des auteurs commettent des actes d’exploitation sexuelle d’enfants pour leur satisfaction sexuelle et non pour un gain financier, on constate une augmentation des infractions à motivation financière, notamment des cas d’extorsion sexuelle, ces dernières années. »
Le CANAFE a décrit ce rapport de 11 pages comme un moyen d’aider les entreprises à identifier et à signaler les transactions financières associées à ces crimes et exhorte les banques et les entreprises à être attentives aux schémas identifiés dans le rapport qui peuvent indiquer une extorsion ou d’autres types d’exploitation sexuelle des enfants.
L’alerte mise à jour est basée sur des renseignements stratégiques publiés par l’agence en décembre 2020 et intègre les enseignements tirés de ces crimes depuis lors.
Victimes victimes de chantage
L’enquête du CANAFE sur les transactions liées à l’exploitation sexuelle des enfants en ligne a montré que presque tous les auteurs présumés étaient des hommes. Ils exerçaient diverses professions ou se présentaient comme retraités, la majorité d’entre eux étant âgés de 20 à 60 ans.
L’agence a également constaté une augmentation des achats en ligne de matériel pédopornographique à l’aide de monnaies virtuelles, généralement par des hommes âgés de 20 à 30 ans.
Le Centre canadien de protection de l’enfance a signalé que les auteurs utilisent souvent les réseaux de communication virtuelle pour se faire passer pour des jeunes afin d’établir un lien et d’inciter la victime à envoyer une image ou une vidéo nue, selon l’alerte. L’auteur fait ensuite chanter le jeune après avoir reçu la photo ou la vidéo, exigeant de l’argent ou des articles tels que des cartes-cadeaux, ou d’autres images, en échange de ne pas diffuser le contenu à la famille et aux amis ou de ne pas le rendre public.
Les demandes d’argent proviennent souvent de réseaux criminels organisés internationaux, a déclaré le CANAFE, citant des sources consultées par Cybertip, une ligne nationale d’assistance téléphonique pour signaler les abus sexuels en ligne sur des enfants.
« Cybertip souligne en outre que les garçons sont souvent la cible d’extorsion sexuelle financière, tandis que les filles sont plus souvent victimes d’extorsion pour obtenir davantage d’images », indique l’alerte.
Le CANAFE a présenté une série d’indicateurs pouvant suggérer l’exploitation d’enfants en ligne. L’extorsion sexuelle peut entraîner l’épuisement rapide d’un compte par le biais de virements électroniques, d’achats de cartes-cadeaux en ligne ou de transferts de fonds vers des plateformes de paiement entre particuliers, précise-t-il.
Certaines notes de transaction contiennent des références indiquant que les fonds sont extorqués aux expéditeurs, notamment des mentions de contenu explicite ou des phrases désespérées telles que « arrêtez s’il vous plaît » ou « supprimez la vidéo ».
Certains pays attirent les délinquants sexuels en raison de leur situation économique, de l’insuffisance des lois visant à protéger les personnes vulnérables ou de leur proximité relative avec le Canada, selon l’alerte du CANAFE. Les pays identifiés comme présentant un risque élevé sont les Philippines, la Thaïlande, l’Inde, l’Afrique du Sud, la République dominicaine, le Mexique et Cuba.
Le CANAFE a été fondé en 2000 et a commencé à fonctionner peu après en tant qu’agence nationale de renseignement financier et organisme de réglementation de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme au Canada, devenant pleinement opérationnel en 2001.
Elle recherche les fonds associés au blanchiment d’argent en examinant chaque année des millions de points de données provenant de banques, de compagnies d’assurance, de courtiers en valeurs mobilières, de prestataires de services monétaires, d’agents immobiliers, de casinos et de diverses autres entités. L’agence transmet ensuite les renseignements qu’elle recueille à la GRC et à d’autres services de police et partenaires de sécurité.
yogaesoteric
8 décembre 2025