Aux braves, dans la Spirale – un poème de Ion Gheorghe, dédié aux Adeptes de MISA

 

Ion Gheorghe, “un poète de génie”, comme Adrian Păunescu le décrit, a dédié aux adeptes de MISA une poésie émouvante et pleine de sensibilité.
 
Poursuivi pendant des années d’affilée par la Securitate (service roumain d’information durant le régime communiste), Ion Gheorghe est l’auteur de 27 livres qui ont été publiés entre 1957 et 2004. Considéré par les critiques comme l’un des plus grands poètes contemporains, Ion Gheorghe est une personnalité tout à fait à part de la vie culturelle roumaine actuelle, qui réalise par son œuvre “un effort poétique contre la dé-roumanisation”, étant préoccupé par le fait que “le pays roumain redevienne vigoureux”.
 

                                                                     Aux braves, dans la Spirale
                                                                                                                               DÉDICE : Aux Adeptes de MISA
 
Je les ai connus protestant avec des pancartes modestes, des insignes décentes.
Ayant la douceur des agneaux conduits à l’abattoir, jamais intimidés, jamais inconscients face au danger,
Resserrés entre des grilles en fer, comme des bêtes sauvages, leur vérité évidente étouffée par le bruits des prêches pervers
De ceux qui haïssent l’homme persévérant qui cherche sa propre lumière jusqu’à ce que leurs yeux tombent dans le feu

Moqués par les saouls, les nantis qui font des manières,
Par les individus trop sûrs de ce qui se trouve dans le ciel et sur la terre, comme tous les idiots –
Ils sont implacablement entrés dans l’histoire de la patrie, dépouillés de livres, de leurs biens, de leur honneur.
 
Je me suis approché d’eux, les vantant dans ma tête, je les ai appelés les braves des plus destructives luttes
Parce qu’ils affrontent avec le prix suprême, sous le tollé et l’opprobre niaiseux
Ceux des tavernes peintes par les peintres analphabètes en style byzantin,
Ceux qui se trouvent dans le désert des voûtes où des officiers en soutanes et chasubles ont aboyé leurs ordres,
Ceux qui vivent à présent aussi en prenant les doctorats grâce aux confessions de la veuve chuchotées dans le microphone.
 
Je les ai admirés sur les champs de méditation et de recueil
Plus précieux que les tranchées de Băneasa où on a retourné les armes pour la première fois,
Sur les champs de colza et derrière la lisière du chemin en fer,
Plus d’honneur que tous les polygones d’instruction des cadets
Où dorment les serpents de la tentation de se retourner une deuxième fois contre le Commandant Suprême –
Les braves dans la Spirale, déployés comme le tourbillon autour du noyau sacré –
Je les vante pour leurs mérites de ne pas avoir quitter leur guide et leur Dieu.
 
Chacun d’eux peut marcher sur les eaux pour prêcher au-dessus du tollé politique,
Chacun d’eux peut transformer l’eau trouble et boueuse de l’histoire dans le Vin de la Vie,
Chacun d’eux peut nourrir les foules affamées avec cinq poissons et les pains de la vérité,
Chaque femme, demeurant dans son Lotus énergétique flottant au-dessus du désert de la médiocrité,
Porte le voile peint avec le visage de la patrie dans la souffrance inapaisée –
La calomnie et la haine des « poulets » des épaulettes secrètes leur fait un bien immense
 
Comme les ouragans véhiculant des énergies colossales au-dessus des eaux éternellement troublées
Le symbole de leur spirale, une crépine cosmique d’hommes et de femmes
Leur corps et leur âme vêtus dans le parfum des œillets
Comme les chevaliers de Dacia sur les emblèmes numismatiques, sur des chevaux avec des têtes de loups. 
 
Corps à corps, gigantesque incarnation d’énergie bénéfique et de jonctions,
Assis à même la terre de la patrie pour la soulever dans les bras du grand orage
Des quatre coins, plus puissants que les Amériques hantées –
Leur force de terre, d’eau, d’air, de feu, une comète sphérique
Donne naissance terriblement, non subversive, pour le bien de ce monde saturé par les enseignements hérétiques.
 
Les révolutions ont échoué, les classes sont encore dans l’obscurité, les corporations sous le pied des services secrets,
Qui pourrait balayer le monde avec tous les temples de ses enseignements trop pourris?
Les peuples, qui ont dressé l’habitacle de l’histoire en descendant du cheval au grand galop,
Ne peuvent plus casser le Mur de Berlin honni du Capital,
Les suicidaires propres mettant les ceintures avec l’herbe de fusil de la mort
Ils ne vont même pas ébranler les portes à la mesure d’Hannibal;
Qu’est-ce que les oppresseurs en pensent? Qu’après tant de destruction d’ordre et tant de manque de prophètes et de guides
Les peuples reviendront à genoux au Christ des Écritures?…
 
C’est le tour de la Spirale aspirant en tournant –
Se serre, se détend l’aguille de la montre, le ressort pour allumer et pour éteindre du Créateur qui a envie de soi même,
Imprime du mouvement à la matière faisant des trombes colossales sur le noyau du temps diligent…
 
Le nouveau camp capitaliste avec des hautes tours sur la Voie de Mahomet
S’écrasera avec son appareil photo menteur sur trépied…
Il ne lui sert à rien d’enfoncer le bras dans la manche de la noirceur qui cherche à détourner nos visages du sourire universel.
La chronologie à partir du Christ et tout son répit historique sont partis!
Nous revenons dans la glorieuse Spirale des braves calomniés et chassés anonymes.
Eux tous, ils seront les Chronos des peuples en tant qu’incorruptibles Magistrats Eponymes.
30. IX. 2006
 
 

yogaesoteric

2007

 
 

Also available in: Română

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