Avertissement des services de renseignement américains et britanniques : Les cybermenaces de la Chine posent un défi « déterminant pour notre époque »
Les guerres de cybersécurité entre la Chine communiste et l’Occident font rage, mais peu de gens se rendent compte de ce qui se passe réellement. Les choses sont en train de changer.
La capacité du régime chinois à lancer des cyberattaques réussies contre les défenses américaines et britanniques n’a jamais été aussi grande. Les nouvelles tactiques, techniques et protocoles d’attaque (TTP) mis au point par la division cybernétique du Parti communiste chinois (PCC) menacent l’intégrité et la fonctionnalité des communications militaires, des opérations et d’autres systèmes critiques des pays occidentaux.
C’est peut-être la raison pour laquelle les États-Unis et le Royaume-Uni parlent maintenant publiquement de ces menaces critiques, avertissant la Chine et d’autres acteurs nationaux de la menace avec lesquels ils se coordonnent de cesser ces attaques provocatrices. Jusqu’à présent, les responsables américains, britanniques et européens ont mis en garde contre les cyberattaques du régime chinois, qui sont à la fois coercitives et déstabilisantes. Pour illustrer la gravité de ces menaces, le Royaume-Uni a convoqué l’ambassadeur de Chine en guise de réponse officielle aux cybermenaces croissantes du régime à l’encontre du Royaume-Uni.
Royaume-Uni : La défense contre les cyberattaques chinoises est une « priorité absolue »
Pour souligner leur inquiétude, Anne Keast-Butler, directrice du Government Communications Headquarters (GCHQ), l’agence de surveillance de premier plan du Royaume-Uni, a déclaré lors d’une conférence sur la sécurité à Birmingham, en Angleterre, que la réponse aux cyberactivités de la Chine était « une priorité absolue » pour le GCHQ. Ce n’est pas la première fois que le gouvernement britannique doit faire face aux activités illégales et menaçantes de Pékin dans le cyberespace, mais le problème a pris de l’ampleur ces derniers temps.
En fait, le mois dernier, le premier ministre britannique Rushi Sunak a déclaré que des pirates informatiques chinois travaillant pour le PCC menaient des « cybercampagnes malveillantes » contre les législateurs et les médias britanniques et qu’ils étaient également responsables d’un piratage du système de paiement des forces armées britanniques. Le premier ministre a évoqué les cybermenaces en déclarant que son pays était confronté à un « axe d’États autoritaires comme la Russie, l’Iran, la Corée du Nord et la Chine ».
Par ailleurs, les autorités britanniques ont inculpé trois hommes accusés d’espionnage pour le compte des services de renseignements étrangers de Hong Kong au Royaume-Uni. Ces hommes sont accusés d’être des pirates informatiques soutenus par l’État chinois, d’avoir volé des données électorales aux bureaux des élections britanniques et d’avoir mené des opérations de surveillance au Royaume-Uni. Pékin a déclaré qu’il s’agissait d’une « fabrication ». Interrogé sur ces activités cybernétiques et d’autres, ainsi que sur les menaces qu’elles font peser sur les normes internationales et la sécurité des États-Unis, du Royaume-Uni et des pays européens, Pékin a nié l’existence de ces menaces, les qualifiant d’« absurdes ».
Ces événements ont mis à rude épreuve les relations entre le Royaume-Uni et la Chine.
La menace des typhons de Volt et au-delà
Ces accusations officielles font suite à la confrontation que Washington a eue avec Pékin il y a plusieurs semaines au sujet de son attaque avancée « Volt Typhoon ». Cette attaque a permis de découvrir l’existence, depuis longtemps non détectée, d’une infiltration chinoise dans les systèmes opérationnels vitaux des États-Unis dans divers domaines. Il a été établi que des attaquants chinois avaient pénétré dans les réseaux de dizaines d’organisations américaines d’infrastructures critiques qui contrôlent l’énergie électrique, l’eau et les systèmes de communication civils et militaires via un vaste réseau de serveurs et d’ordinateurs compromis.
Le directeur du FBI, Christopher Wray, affirme que Volt Typhoon serait utilisé pour perturber, voire éliminer, le contrôle des systèmes d’infrastructures critiques mentionnés ci-dessus, ainsi que d’autres actifs stratégiques, avant de lancer une campagne militaire contre les États-Unis ou Taïwan. Là encore, Pékin a nié tout lien officiel avec l’attaque Volt Typhoon.
Des pirates informatiques pénètrent les systèmes de défense américains
Toutefois, lors de la conférence de Birmingham sur la sécurité, le directeur national du cyberespace, Harry Coker, a affirmé que les pirates informatiques chinois violaient les sites de défense américains dans le cyberespace et ciblaient les intérêts américains à une « échelle sans précédent ». M. Coker a souligné la gravité de cette menace, notant que « dans un scénario de crise ou de conflit, la Chine pourrait utiliser ses capacités cybernétiques prépositionnées pour causer des ravages dans les infrastructures civiles et dissuader l’action militaire américaine ».
Le premier ministre britannique et le chef du GCHQ ont souligné leurs préoccupations croissantes concernant les cyberattaques de la Chine et leur impact sur l’ordre mondial. M. Sunak a déclaré que les prochaines années seraient « dangereuses et transformationnelles », tandis que Mme Keast-Butler a déclaré que « la Russie et l’Iran constituent des menaces immédiates, mais que la Chine est le défi qui ” définira l’époque “ ».
La puissance de la Chine s’accroît, les attaques aussi
Les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Europe ne sont toutefois pas les seules cibles des pirates informatiques chinois. Les Philippines ont vu les cyberattaques chinoises quadrupler d’une année sur l’autre, à mesure que les frictions entre les deux pays s’intensifiaient. Le parallèle entre la puissance militaire et l’influence croissantes du régime chinois dans le monde et l’augmentation du nombre de cyberattaques contre ses adversaires ne peut être négligé. Le fait que les États-Unis et le Royaume-Uni ressentent le besoin de pointer publiquement du doigt la Chine ne doit pas non plus être négligé.
Les cyberattaques existent depuis des décennies, mais il s’agit d’un changement évident par rapport à la manière dont elles étaient gérées dans le passé, lorsqu’elles étaient gérées au niveau gouvernemental. Toutefois, compte tenu de la capacité apparente de la Chine à pénétrer les systèmes les mieux protégés, les prochaines années pourraient bien être, comme l’ont fait remarquer les Britanniques, « déstabilisantes », « transformatrices » et « déterminantes pour l’époque ».
yogaesoteric
31 mai 2024