Ce qui nous guette? Vacciné, sinon: ligoté !

Pas de liberté pour les non vaccinés

Si l’immunisation médicale est devenue disponible, comment imaginer que le choix d’accepter ou de refuser d’être vacciné nous sera laissé ? L’État n’aura, dans ce contexte, aucune retenue pour conditionner la récupération de nos libertés à la présentation d’une attestation individuelle de vaccination.

Parce qu’il n’a pas d’explication convaincante pour avoir, à l’issue du premier confinement, laissé nos ressources sanitaires en risque de saturation rapide en cas de reprise épidémique, le gouvernement change de justification pour nous claquemurer à nouveau. Il s’agit désormais d’éviter, non plus l’encombrement des capacités de réanimation, motif devenu secondaire, mais que trop de concitoyens aient à subir une forme grave de l’attaque virale ou y laissent la vie. Dans cette nouvelle vision des choses, qu’importe en effet l’inventaire des lits ou des effectifs de réanimation.

Inutile de stigmatiser ici le simplisme du slogan « Sauvons des vies », censé balayer toutes injonctions philosophiques, juridiques ou économiques d’épargner nos libertés alors que pour des êtres civilisés, la préservation des fonctions vitales des corps n’est pas séparable de celle des conditions de la vie en société. D’autres voix, d’autres plumes le dénoncent, même si leur message peine à s’imposer face à la peur du lendemain qui s’installe et s’amplifie, et à la désagrégation graduelle de nos relations interpersonnelles, minées par l’impératif de vigilance.

Prenons conscience, en revanche, de ce à quoi nous condamne chaque jour passé à ne pas nous rebeller en masse et puissamment.

Cette existence à éclipse, tenant davantage de la survie que de la vie, sera la nôtre jusqu’à l’application en masse de la vaccination sauveur.

Si l’immunisation médicale est devenue disponible, comment imaginer que le choix d’accepter ou de refuser d’être vacciné nous sera laissé ? Depuis des mois, peut-être même des années, les Gaulois prétendument réfractaires auront montré qu’ils consentaient, avec finalement beaucoup moins de soubresauts que quand il s’agit de toucher à leur durée de travail, à l’abolition de la plupart de leurs libertés individuelles. Ceux qui auront survécu, étant usés, lessivés, épuisés, seront prêts, à la manière de l’innocent déboussolé s’accusant de tout pour que cessent enfin les tourments de sa garde à vue musclée, à recevoir dans leur corps n’importe quelle substance prescrite par l’État si cela peut les libérer de leur condition.

L’État n’aura, dans ce contexte, aucune retenue pour conditionner la récupération de nos libertés à la présentation d’une attestation individuelle de vaccination. Il n’aura même pas, pour se justifier, à invoquer l’exemple de pays voisins – selon cette ritournelle à usage exclusivement sanitaire qu’on aurait apprécié de voir à l’œuvre sur d’autres sujets, mais passons – puisque ce gouvernement a déjà mis la scolarisation des enfants à ce prix : depuis le 1er janvier 2018, point d’entrée en crèche, en colonie, à l’école, pour les bambins dans l’organisme desquels les 11 vaccins parachutés par la loi Buzyn du 31 décembre 2017 n’ont pas été inoculés.

Il y a donc le socle d’un précédent ; qu’on y projette la gravité des désastres de tous ordres imputés au COVID-19 et il fournira à la vaccination obligatoire généralisée une justification irrésistible.

Ce vaccin été créé dans des conditions de précipitation extrême ne laissant pas le temps de recul suffisant pour en apprécier les risques sanitaires à moyen ou long terme. Qu’à cela ne tienne : alors qu’en matière de protection de la santé des personnes le principe de précaution figure à l’article 191-2 du Traité sur son fonctionnement, l’Union européenne vient, fin septembre dérnier, d’accepter la demande du laboratoire AstraZeneca de le dégager des réclamations excédant une certaine limite pour les effets secondaires de son potentiel vaccin contre le COVID-19.

La ruée vers l’or vaccinal est bel et bien lancée.

Les membres du gouvernement seront terrifiés à l’idée d’être tenus personnellement responsables des dommages que pourrait causer l’inoculation obligatoire d’un vaccin aussi peu maîtrisé. Il n’est nul besoin, pour constater que la résistance d’un Premier ministre au stress du risque pénal n’est pas exactement celle qu’il attend des chefs d’entreprise, de réécouter les déclarations d’Edouard Philippe le 21 octobre 2020 devant la Commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur le coronavirus, expliquant combien le risque pénal personnel attaché à ses fonctions avait pesé sur son action à Matignon.

Cette perspective aboutira-t-elle à rendre facultatif le vaccin COVID-19 ? Certainement pas, car l’obligation, directe ou indirecte, de l’avoir reçu, d’en justifier, d’avoir fait les rappels aux échéances requises, d’en justifier à nouveau, ne découlera pas d’un acte du gouvernement mais d’une loi. Or les parlementaires n’encourent aucune responsabilité du chef des lois qu’ils votent, ainsi que le prévoit l’article 26, al. 1, de la Constitution : « aucun membre du Parlement ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé à l’occasion des opinions ou votes émis par lui dans l’exercice de ses fonctions ».

Quant à l’éventualité que le Conseil constitutionnel s’interpose, sa validation quasi-intégrale des lois qui ont successivement créé, prorogé et organisé la sortie de l’état d’urgence sanitaire du COVID-19 n’en laisse guère augurer.

Dès lors que la nature législative de cette mesure protègera la responsabilité personnelle des membres du gouvernement, rien ne les retiendra de présenter aux citoyens, sous l’impulsion du chef de l’État lui aussi juridiquement irresponsable, le marché faustien du retour à la liberté obtenu contre l’inoculation dûment justifiée du vaccin. On entend déjà les œuvres des communicants officiels : « Pour le déconfinement, le vaccin c’est maintenant ! » ; « Tu veux sortir ce matin ? Prends ton vaccin ! ».

Ainsi notre soumission collective actuelle nous condamne-t-elle, si nous n’y mettons pas un terme, à un état de résignation individuelle qui aboutira à ce que, pour retrouver nos libertés d’aller et de venir, d’entreprendre, de travailler, de culte, et plus prosaïquement pour gagner de quoi vivre, même les plus rétifs consentent à se faire inoculer une substance censément protectrice créée au mépris des protocoles immunologiques habituels.

Et qu’importe si l’aiguille qui introduira ce produit dans notre corps s’avère avoir été, rétrospectivement, le vecteur d’allergies graves, de défaillances rénales, de scléroses en plaques, d’encéphalites, de troubles du comportement, d’arythmie, de malformations de nouveau-nés voire la cause de décès prématurés : aucun des ordonnateurs de cette ignominie n’en portera personnellement la responsabilité.

Nous pouvons éviter de tomber dans ce gouffre pourvu que, malgré la manie de nous invectiver à chaque oubli d’un geste-barrière, malgré la répulsion de l’embrassade et le dégoût de la main tendue, il nous reste encore assez de lien social pour nous décider à faire bloc.

yogaesoteric

16 février 2021

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