Comment le cerveau se nettoie-t-il?
Notre cerveau a besoin de silence pour se régénérer
Quand le cerveau fonctionne à plein régime, il consomme beaucoup de glucose. Ce qui génère énormément de détritus (en l’occurrence des protéines qui s’amassent). Or le cerveau n’a pas de système lymphatique. Donc comment fait-il pour se « nettoyer », se débarrasser des toxines qui peuvent nuire à son bon fonctionnement ?
La manière dont le cerveau évacue les toxines a été découverte en 2012 par la chercheuse américaine Maiken Nedergaard. Elle a appelé ce système, le système « glymphatique » en référence aux cellules gliales (qui forment l’environnement des neurones).
Cette scientifique a découvert que l’évacuation par le biais du liquide céphalo-rachidien était plus efficace lorsque l’on se repose (en particulier pendant le sommeil, d’où le fait que l’on « récupère » pendant cette phase). Une « douche » du cerveau très importante en particulier dans le cas de la maladie d’Alzheimer. Maladie qui est liée à l’accumulation de protéines dans le cerveau, or beaucoup de chercheurs travaillent sur la manière dont on pourrait les évacuer plus facilement. Le sommeil, le calme, pourraient donc être des pistes thérapeutiques, pas pour guérir la maladie mais au moins la ralentir.
Cette scientifique souligne que notre cerveau a besoin de pauses et de silence pour parvenir à travailler efficacement et bien se régénérer, en évacuant correctement ses déchets. Une autre chercheuse Gloria Mark, a étudié le travail en « open space », et ses conclusions sont alarmantes. La concentration des salariés sur une tâche est en moyenne de 11 minutes (avant d’être interrompus par une autre tâche). Par la suite, ils auront besoin d’environ 25 minutes pour de nouveau se concentrer sur la tâche.
L’accumulation de ces interruptions constitue ce que les psychologues appellent une surcharge cognitive. Vous avez ce sentiment d’avoir trop de choses à faire à la fois, sentiment qui peut aller jusqu’à la douleur physique. Le silence est quelque chose de fondamental pour le bon fonctionnement cérébral. Les moments de déconnexion sont très importants pour favoriser la créativité, la concentration mais aussi la construction de soi.
Des chercheurs américains ont découvert comment le cerveau des souris élimine ses déchets. Si le mécanisme est le même chez les humains, sa maîtrise pourrait ouvrir la voie à de nouveaux traitements pour des maladies où intervient l’accumulation d’une protéine toxique dans le cerveau telle que celle du peptide amyloïde bêta dans la maladie d’Alzheimer.
Une artère dans le cerveau d’une souris. Le vert montre le liquide céphalorachidien dans un canal le long de l’extérieur de l’artère.
Leurs travaux montrent que c’est le liquide céphalorachidien qui évacue le peptide bêta amyloïde du cerveau. Il circule à l’extérieur des veines et des artères, emportant sur son passage les déchets produits par le cerveau.
Le Dr Jeffrey Iliff et ses collègues de l’Université de Rochester estiment qu’en apprenant à déclencher l’écoulement de ces fluides, ils pourraient mettre au point un traitement à ces maladies.
En détails
Pour établir le rôle du liquide céphalorachidien dans le nettoyage cérébral, les chercheurs ont utilisé une technique avancée d’imagerie appelée microscopie à deux photons. Cette méthode a permis de visualiser en temps réel l’écoulement du liquide céphalorachidien dans le cerveau de la souris vivante.
Ils ont ainsi découvert qu’au lieu d’avoir un système lymphatique comme les autres organes pour éliminer les déchets, le cerveau met à profit les vaisseaux sanguins, pour faire circuler le long de ces vaisseaux du liquide dans toutes ses régions.
En longeant les artères et les veines, il lave le tissu cérébral, éliminant les déchets coincés entre les cellules via des canaux à eau appelés aquaporines. Les chercheurs ont aussi trouvé que l’espace entourant les vaisseaux sanguins était un canal pour évacuer du cerveau le peptide bêta amyloïde.
Une défaillance de ce canal, comme conséquence normale du vieillissement ou à la suite d’une blessure, pourrait contribuer à l’agrégation du peptide bêta amyloïde et au développement de la maladie d’Alzheimer.
Dormir permet au cerveau de se nettoyer et d’éliminer les déchets accumulés
D’après une récente étude, le sommeil permet au cerveau d’éliminer les déchets accumulés la veille.
Et quand on ne dort pas assez, cette élimination naturelle ne peut pas se faire normalement, les toxines s’accumulent et cela peut conduire à des migraines.
Cette étude menée par des chercheurs de la faculté de médecine de l’Université américaine de Rochester, dans l’Etat de New York., a démontré que le sommeil permet à l’organisme d’éliminer les déchets produits par l’activité neuronale qui se sont accumulés pendant la période d’éveil.
La nuit, les cellules cérébrales voient leur taille diminuer de 60% ce qui permet au cerveau de se nettoyer quand on dort grâce à un système lymphatique unique qui évacue les toxines responsables de la maladie d’Alzheimer et d’autres pathologies neurologiques.
Les déchets sont alors transportés par le sang jusqu’au foie où ils sont éliminés.
Voilà pourquoi il est aussi essentiel de dormir suffisamment : l’élimination de ces toxines du cerveau est nécessaire pour ne pas perturber son bon fonctionnement et éviter leur accumulation qui peuvent, à la longue, provoquer la maladie d’Alzheimer ou d’autres pathologies neurodégénératives liées à une accumulation de déchets cellulaires.
D’où la nécessité de dormir au moins 7 à 8 heures par nuit pour favoriser un bon fonctionnement du cerveau et être sûr de ne pas subir les conséquences du manque de sommeil sur l’organisme !
yogaesoteric
8 février 2021
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