Comment pensent les bébés ?
Certains sont peu enclins à le croire, et pourtant les bébés ont bel et bien des concepts de physique inscrits dans leur cerveau. Mieux : ils apprennent à la manière d’experts en probabilité, selon des raisonnements dit bayésiens…
Une chose est sûre : les bébés sont doués en physique ! Qu’il s’agisse du principe de la gravité, de la masse des objets ou de leur inertie, ils n’attendent pas d’aller à l’école pour qu’on leur enseigne ses lois : ils les possèdent naturellement. Des chercheurs l’ont démontré avec des bébés de 4 mois. Si on leur montre un film dans lequel deux voitures fonçant l’une vers l’autre se passent au travers au lieu de se percuter, ils écarquillent les yeux et donnent des signes manifestes d’incrédulité. Idem s’ils voient un objet flotter dans l’air au lieu de tomber par terre ou encore si une boule de billard se déplace toute seule avant d’avoir été frappée par une autre boule. En clair, les bébés disposent dès la naissance d’un « noyau » de connaissances intuitives sur la façon dont, physiquement, fonctionne le monde.
Et ils ne s’arrêtent pas là. Car un bébé, ça fait des statistiques ! Des études ont même montré qu’il réfléchit de façon bayésienne… Rappelons que la formule de Bayes est une équation qui permet d’évaluer la façon dont évolue la probabilité d’un événement A, sachant qu’un événement B s’est produit. Par exemple, si on apprend que le trottoir est mouillé, la probabilité qu’il ait plu augmente.
Bébé, l’as des stats
Or, c’est exactement la façon de raisonner d’un bébé : il ne cesse de reconstruire l’image qu’il se fait du monde en fonction des dernières informations qu’il reçoit. A 8 mois, son cerveau modélise déjà la probabilité d’une action future en confrontant sa mémoire aux informations que lui fournissent ses sens. L’une des clés de l’intelligence humaine.
Exemple : on présente à l’enfant un bocal contenant 80 balles blanches et 20 balles rouges. Devant lui, on en pioche 5 au hasard, lesquelles sont bien évidemment plus blanches que rouges. Or, voici que le chercheur biaise l’expérience : il se débrouille, à l’insu de l’enfant, pour sortir une seule balle blanche et 4 balles rouges. Eh bien, le bébé manifeste une grande surprise. Il n’en revient pas. Il sait que quelque chose cloche. Comment les chercheurs le savent-ils ? Parce que les bébés regardent plus longtemps des événements nouveaux, anormaux ou inattendus que des événements plus prévisibles.
Les tout-petits sont aussi capables de déductions
Autrement dit, dès 8 mois, un bébé est capable d’anticiper le résultat d’un tirage aléatoire ! Plus fort encore : à partir de 20 mois, les nourrissons utilisent ces probabilités pour tirer des conclusions sur les intentions des personnes qui les entourent. Si l’expérimentateur sort 5 balles du bocal, qu’il les dépose devant l’enfant et qu’il lui demande de lui en donner une parmi les 5, le bébé choisit plus souvent des balles rouges : il a déduit de ces tirages improbables que l’expérimentateur préférait les balles rouges !
yogaesoteric
2 février 2018