Comment réduire les risques d’ostéoporose
L’ostéoporose concerne 3 millions de femmes en France. Cette maladie fragilise les os et provoque des fractures. Certaines modifications de notre mode de vie permettent de s’en protéger.
En France, près de 400.000 personnes sont hospitalisées pour des fractures liées à l’ostéoporose chaque année. Et 3 millions de femmes de plus de 50 ans sont concernées par cette pathologie. Cette maladie osseuse associe à la fois une diminution de la densité des os et des modifications dans sa micro-architecture : plus les années passent, et plus les os se fragilisent. Près des deux tiers des patients ont plus de 70 ans, mais les cas les plus jeunes se retrouvent généralement chez des femmes à partir de la ménopause. Le 20 octobre a eu lieu la journée internationale de lutte contre l’ostéoporose.
On diagnostique généralement l’ostéoporose à l’apparition de fractures qui surviennent à la suite d’un faible traumatisme, équivalent au plus à une chute de sa propre hauteur en marchant. Avant ces fractures, qui sont douloureuses et peuvent être très handicapantes, la maladie est indétectable. Heureusement, il y a des choses simples à savoir pour éviter d’en être victime.
Les facteurs de risque
Il y a de nombreux facteurs qui augmentent le risque d’ostéoporose, notamment la vieillesse, le sexe, et les antécédents familiaux. A cela s’ajoutent des facteurs extérieurs comme la prise de médicaments sur le long terme tels que les corticoïdes, qui sont connus depuis longtemps pour augmenter le risque de la maladie.
En septembre 2019, des chercheurs du Complexity Science Hub Vienna ont publié un article dans lequel ils affirmaient que les statines, utilisées pour faire baisser le taux de cholestérol dans le sang, auraient pour effet secondaire d’augmenter le risque d’ostéoporose à forte dose. Selon la Fédération française de cardiologie, 20 % des Français auraient besoin de ce type de médicament.
L’apport des produits laitiers
L’ostéoporose est une maladie dont la gravité est grandement influencée par le mode de vie de la personne qui en est atteinte. Le Dr Laurent Grande, rhumatologue et président de l’Association Française de Lutte Anti-Rhumatismale, la décrit comme « une maladie pédiatrique à expression gériatrique », c’est-à-dire une maladie contractée durant l’enfance qui ne s’exprime qu’à un âge avancé. « Il est donc important, dès le début de la croissance, d’adopter une alimentation et un mode de vie qui participera à la santé des os. »
Pour cela, il faut privilégier les aliments riches en calcium et en vitamine D, qui garantissent le bon développement osseux : on les trouve dans les produits laitiers et les légumes verts à feuille. « Le principal apport en vitamine D provient de la peau. Il faut donc s’exposer beaucoup à la lumière du jour afin de maximiser l’absoption. » Limiter la consommation de café, d’alcool et des aliments acides permet également de préserver les os.
L’activité physique est également recommandée, et plus particulièrement les sports « en charge », c’est-à-dire qui impliquent des chocs physiques avec l’environnement : jogging, marche rapide, jeux de ballon, yoga… « Une activité physique de ce type permet le développement d’une masse osseuse solide et limitera les risques de fracture sur le long terme », confirme le Dr Grange.
Des tests de densité osseuse
L’ostéoporose est une maladie silencieuse, qui ne se déclare qu’à la première fracture, alors qu’il est trop tard pour ralentir la dégradation générale du squelette. De plus, selon le Dr Grange, « il y a de moins en moins de gens qui prennent de traitements contre la maladie, mais de plus en plus d’hospitalisations liées à celle-ci. »
Il est donc très important de faire un test de densité osseuse, si l’on a des doutes sur le fait de présenter des facteurs à risque pour la maladie, ou si l’on a eu une fracture de manière soudaine : « La cascade fracturaire est le principal risque de l’ostéoporose », explique le docteur. « Une fracture va en entraîner une autre, et ainsi de suite, jusqu’à une fracture du col du fémur, qui peut entraîner une infirmité, voire un décès. » Se faire dépister jeune permet de prendre en charge la maladie rapidement. « Des traitements existent contre l’ostéoporose, cette maladie n’est pas une fatalité » conclut-il.
yogaesoteric
15 juin 2020
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