Comprendre le jeûne (épisode 4) : Le jeûne holistique
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Le jeûne est souvent abordé au travers d’études portant sur la biologie. C’est toutefois en négliger de nombreuses autres dimensions, qu’elles soient spirituelle, émotionnelle ou énergétique.
Pour nombre de personnes, le jeûne évoque avant tout une pratique religieuse. Tout simplement parce que, depuis des millénaires et de par le monde, la plupart des courants spirituo-religieux ont fait du jeûne ponctuel un rite symbolique : catholiques, protestants, orthodoxes et coptes jeûnent ainsi tous mais variablement. Les musulmans s’appliquent eux à suivre annuellement un jeûne sec intermittent durant le mois du ramadan, tout comme les juifs le jour de Yom Kippour (fête du Grand Pardon). Les hindous ritualisent des diètes, allant jusqu’au jeûne à l’eau pendant certaines fêtes et en fonction de cycles lunaires spécifiques. Enfin, il en va de même pour les bouddhistes.
Du jeûne religieux au besoin de spiritualité
Ces cinq grandes religions comptant des milliards de pratiquants à travers le monde, il est alors logique que le jeûne soit plutôt considéré comme positif. Et s’il n’est pas systématiquement reconnu qu’il puisse être bénéfique autrement que pour l’équilibre de l’âme, ceux qui l’appliquent religieusement ont en tout cas plus de facilité à constater qu’il n’est pas dangereux pour la santé quand il concerne des adultes en forme.
Retourner à l’essentiel, retrouver son « centre », améliorer sa prière, favoriser la méditation, se dépouiller, augmenter son acuité, permettre la charité… tels sont les vertus vantées du jeûne religieux, et ce pour quoi il reste très suivi, même dans une société contemporaine où ces valeurs ont parfois été supplantées par la recherche du plaisir et les élans de consommation, et où les règles ont été assouplies par les responsables religieux.
De manière plus laïque, l’idée de se nourrir pas seulement physiquement fait son chemin. Cela répond à un authentique besoin, à un équilibre à définir. Une plus grande communication autour de la spiritualité en général a rendu naturelle son association avec le jeûne. Cela va de pair avec une relative évolution sociale, et un accès exponentiel à l’information sur différentes pratiques.
L’image du jeûne a évolué, comme celle des pratiques de mieux-être
Ainsi, il y a quelques dizaines d’années, un adepte du yoga pouvait être soupçonné d’une dérive sectaire ; aujourd’hui, on partage les références de son professeur et du cours que l’on suit à tout le monde … La méditation, devenue populaire, se décline en différentes approches et trouve écho chez un nombre croissant de personnes, tous âges et couches sociales confondus. De telles constatations peuvent encore être faites sur le rebirth, la biorespiration, la respiration holotropique, etc. Enfin, dans le même ordre d’idée, recourir à un psychothérapeute n’est plus perçu comme une tare réservée aux fous et aux faibles, mais comme un moyen de travailler sur ses émotions mal digérées.
Les mentalités évoluent et le jeûne s’inscrit dans ce continuum d’ouverture d’esprit et d’acceptation, avec la volonté d’améliorer sa santé et sa qualité de vie. Il est donc logique que ces démarches de mieux-être se soient influencées les unes les autres et aient même pu fusionner pour établir un équilibre harmonieux chez l’individu qui les adopte.
En Occident, la pluralité actuelle des approches du jeûne tient aussi à l’apport des pratiques énergétiques orientales. Ainsi, plus une seule grande ville qui ne compte, outre des studios de yoga, des dojos de tai-chi ou de qi gong : ces « sports » et leurs préceptes de santé associés sont désormais largement enseignés à travers le monde, et de manière qualitative. Enfin, les connexions « philosophiques » entre la médecine traditionnelle chinoise et le jeûne sont évidentes (même si elle ne le recommande pas spécifiquement).
Des associations bienvenues
Toutes ces disciplines peuvent fonctionner en association avec cet outil fantastique qu’est le jeûne. Un tel « mix » est d’ailleurs proposé par nombre de centres et d’encadrants depuis plusieurs années. En effet, le jeûne étant une période privilégiée où l’on se retire des tentations, des stimulations, des compensations et des compulsions liées à l’alimentation, il est propice aux remontées émotionnelles – et pour les gérer et les accompagner, ce type d’activités est opportun. Un jeûneur pourra ainsi descendre profondément en lui-même pour observer ses blocages et choisir ensuite des pratiques en réponse.
Les liens et les exemples ne manquent pas, et l’expérience personnelle de ces disciplines reste le meilleur moyen de se rendre compte qu’un jeûne peut véritablement être transfiguré lorsqu’on cherche à le vivre plus en subtilité, autrement que sous son simple aspect physiologique.
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yogaesoteric
16 mars 2019