Dhyana meditation
La méditation
Comme le yoga lui-même la méditation a des origines multimillénaires dans l’Inde ancienne dans ses traditions et dans les religions notamment l’hindouisme et le bouddhisme. La méditation yogique dhyana apparait dans le Rig-Veda, dans certaines Upanishad, dans les Yoga Sutra de Patanjali et dans des textes médiévaux ou plus récents sur le Hatha Yoga. On la retrouve aussi dans des religions occidentales et dans des traditions ésotériques. La méditation fait l’objet d’une littérature abondante où elle est décrite sous des formes multiples. Des pratiques contemporaines comme la Méditation Transcendantale, la méditation bouddhique ou la Méditation de Pleine Conscience font l’objet d’explorations scientifiques. La Méditation de Pleine Conscience est pratiquée de façon thérapeutique dans des institutions médicales.
Dhyana : la méditation yogique
Dhyana la méditation yogique désigne la technique par laquelle on maintient une attention exclusive (sur un seul objet) pour résorber les fluctuations de l’esprit. La méditation dhyana est l’un des anga des composants du yoga mais elle se retrouve dans d’autres traditions dont le bouddhisme et dans d’autres pratiques. Reconnue pour ses vertus thérapeutiques elle gagne maintenant les hôpitaux, les écoles et les entreprises. Elle permet en faisant le silence dans sa tête et la paix dans son cœur de s’affranchir des états mentaux qui entretiennent les souffrances (et celles des autres) pour trouver la paix intérieure.
Dans la concentration dharana c’est le mental qui est sollicité, il y a un effort conscient pour repousser les pensées et les perceptions sans intérêt par rapport à l’objet choisi. Dans la méditation dhyana c’est la conscience profonde qui est sollicitée : il y a un flux constant de sensations en provenance de l’objet et d’attention en direction de l’objet, sans aucun effort de volonté. La relation entre sujet et objet n’est plus perceptible.
Dans la vie courante le cerveau s’habitue à fonctionner dans un mode où les pensées sont orientées vers la résolution de problèmes. Ce mode est bien utile pour la résolution de problèmes quotidiens, mais en cas de situation émotionnelle difficile, de stress prolongé, de douleurs chroniques, de situations conflictuelle, les pensées prennent le dessus : vous anticipez, vous ruminez, vous ressassez ce qui a pour conséquence d’entretenir les émotions désagréables qui vous envahissent. La méditation permet de rompre ce cercle vicieux. Par la méditation on apprend à se libérer de ses schémas cognitifs. On n’évite pas la sensation désagréable mais on la ressent sans la laisser s’amplifier : c’est le lâcher prise.
La méditation yogique demande à se concentrer en portant toute son attention sur un support de méditation (extérieur) qui peut être un texte, un son, un objet, etc. L’attention se focalise sur le support de méditation. Lorsque des perturbations (pensées images perceptions sensorielles) émergent il est suggéré de les laisser passer sans les retenir sans les diriger et de recentrer son attention sur le support de méditation.
Dans les différentes cultures où on la retrouve sous différentes formes de pratique, la méditation implique toujours une attitude fondamentale l’attention : de l’attention focalisée à l’attention ouverte ou pleine présence. La méditation est une présence totale ici et maintenant où l’on apprend à l’esprit à ne pas vagabonder dans le passé ni à se projeter dans le futur. La méditation vous apprend à accueillir avec sérénité sans jugement sans crispation le mouvement de la vie. Cela ne signifie pas que vous devenez rester passif à tout mis vous devez d’abord reconnaitre et accepter ce qui est et lâcher prise, avant d’agir pour ne plus souffrir ou pour faire évoluer les choses. Dans la méditation il y a la reconnaissance de ce qu’on vit, on ressent, on pense mais il n’y a pas d’identification à ces émotions à ces pensées. La méditation consiste à être vigilant mais sans tension. Si la pratique de la méditation a des effets positifs, il est important de ne pas se focaliser sur la recherche de ces bienfaits, car l’attente de résultats ne ferait que créer des tensions.
Dans le yoga la méditation peut aussi intervenir à tous les niveaux de la pratique : selon Iyengar, les asana constituent une véritable méditation. Maehle écrit que la pratique de vinyasa (enchainement de postures) constitue en soi une méditation sur l’impermanence, lorsque le yogi passe de « faire sa pratique » à celui « d’être agi » « d’être mis en mouvement ».
La méditation ne se limite pas à sa version moderne occidentale de « méditation de pleine conscience » avec ses objectifs thérapeutiques explicites de réduction du stress et de l’anxiété. Toutes les formes d’amour, la bienveillance, la compassion peuvent entrer en jeu lorsqu’on médite avec son cœur, lorsque la pleine présence devient une présence aimante lorsque, l’attention se porte aussi sur l’intériorité affective, sur l’harmonie sensuelle, sur l’amour altruiste etc… Selon Jacques Vigne psychiatre qui vit en Inde « La méditation atténue la dichotomie corps-esprit… elle mène a beaucoup plus de cohérence et d’intégration entre le corporel, l’émotionnel, l’énergétique, le psychologique et le spirituel. »
La « méditation de pleine conscience »
La pratique de la méditation de pleine conscience consiste d’abord à se poser bien éveillé pleinement présent (on dit « en pleine conscience » pour traduire l’anglais mindfullness qu’il vaudrait peut être mieux traduire par présence totale ou attention complète), conscient de ses perceptions, dans le moment ici et maintenant, sans jugement, sans attente particulière. Cette pleine conscience aide à créer une distance émotionnelle saine avec les pensées empreintes d’inquiétude. Cette diminution des sentiments d’inquiétude a été mise en évidence par des études de l’activité des zones du cerveau. « Pendant une méditation de pleine conscience, votre cerveau s’entraîne à contrôler vos réactions. Donc si vous méditez assez souvent, vous pouvez mieux contrôler vos réactions dans votre quotidien, » explique Fadel Zeidan, directeur de recherche en neuroscience à la Wake Forest School of Medecine.
Si le premier objectif de la méditation est de transformer notre expérience du monde, il s’avère également que l’expérience méditative a des effets bénéfiques sur la santé. Connue chez les psychologues et dans certains hôpitaux sous le nom de méditation de pleine conscience (de l’anglais mindfullness qu’il vaudrait mieux traduire par présence totale), elle favorise un état mental qui produit des effets thérapeutiques et préventifs sur la santé.
La méditation « de pleine conscience » a fait l’objet de nombreuse études scientifiques qui attestent de ces bénéfices qu’elle procure dans différentes pathologies. Des expériences ont montré qu’un sujet exposé à un stimulus visuel invariant se détache des autres perceptions et perd contact avec l’extérieur : au cours de ce processus les vibrations de son cortex central adoptent un rythme dit « Alpha ». Il en est de même lorsque l’attention est concentrée sur d’autres supports de méditation comme la répétition d’un mantra, la visualisation d’un yantra, la respiration rythmée. Matthieu Ricard moine bouddhiste docteur en génétique cellulaire s’est prêté à plusieurs tests scientifiques, qui confirment les modifications de l’activité du cerveau en état de méditation: ces modifications concernent notamment des aires cérébrales liées à la gestion du stress et à l’attention (sillon frontal supérieur sillon interpariétal, cortex préfrontal dorsolatéral, cortex visuel).
Les indications médicales de la méditation de pleine conscience sont la lutte contre le stress, la prévention des rechutes chez les personnes dépressives, la diminution des symptômes d’anxiété et la réduction des souffrances psychologiques liées au cancer; mais la méditation serait également intéressante (effets à valider ou à confirmer) dans d’autres pathologies : addictions, diabète, boulimie, maladie coronaire, asthme, hypertension, troubles bipolaires, bouffées de chaleur, psoriasis, etc.).
La méditation favorise un état mental qui stimule aussi le système immunitaire et joue donc un rôle positif dans la prévention des infections notamment respiratoires. Autant d’arguments qui encouragent la pratique de la méditation à titre individuel dans une démarche de prévention ou de recherche du bien-être. Si la pratique de la méditation a des effets positifs, il est important de ne pas se focaliser sur la recherche de ces bienfaits, car l’attente de résultats ne ferait que créer des tensions à l’opposé même des principes de disponibilité.
yogaesoteric
26 juillet 2019
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