Et si les inégalités face à l’orgasme étaient aussi d’ordre anatomique ?
Pourquoi certain(e)s jouissent facilement, et d’autres pas ? Parce que les orgasmes sont des phénomènes complexes impliquant des facteurs psychologiques, physiologiques et anatomiques, nous disent les chercheurs.
À peu près 80% des femmes et 20% des hommes rencontrent des difficultés quelconques à atteindre l’orgasme. Des chiffres et une disparité qui interrogent Elizabeth Emhardt, la chercheuse en médecine à l’université d’Indiana : « Nous sommes censés contrôler nos expériences amoureuses, que nous estimons liées à notre façon d’être : si nous avons confiance en nous, si nous sommes capables de faire confiance à l’autre, si nous sommes ouverts d’esprit. Mais se pourrait-il que notre anatomie sexuelle soit à la base des différences en matière de vécu amoureus ? Que nous soyons bien moins capables de le contrôler que ce que nous pouvions penser ?»
Elizabeth Emhardt a donc co-écrit avec Leslie Hoffman, maître de conférences en anatomie et biologie cellulaire et Jason Siegel, du département de neurologie de la Mayo Clinic, une étude sur le sujet publiée dans la revue Clinical Anatomy. Leur travail passe en revue près d’une soixantaine d’articles scientifiques portant sur l’anatomie et la neuroanatomie sexuelles humaines. Et, comme on aurait pu s’y attendre, les éléments de réponse divergent selon les sexes.
L’angle de pénétration parfait
Chez les hommes, les soucis sont souvent d’ordre neurologique. Plus précisément, il se peut que la capacité orgasmique masculine soit fondée sur un équilibre délicat entre le système nerveux sympathique et le système nerveux parasympathique. Quand cet équilibre est rompu – pour des raisons innées ou liées à un traumatisme, par exemple –, les difficultés peuvent intervenir. Ainsi, les hommes souffrant d’éjaculation précoce primaire ont typiquement un système sympathique suractif et un système parasympathique plus léthargique que la moyenne.
Chez les femmes, la dysfonction orgasmique semble être un problème principalement anatomique : plus le clitoris est proche de la paroi vaginale, plus l’orgasme sera probable lors d’un coït – entre 5 à 10% des femmes seraient néanmoins complètement anorgasmiques, pénétration ou pas. Ce que révèlent les études de couples faisant l’amour sous IRM, c’est que certaines positions favorisent ce rapprochement, notamment le missionnaire et l’amazone.
L’étude d’Emhardt, Hoffman et Siegel permet d’ailleurs de déterminer l’angle de pénétration parfait – celui qui maximise les chances d’orgasme féminin – d’un lingam dans un yoni : il oscille entre 30 et 40°.
yogaesoteric
15 novembre 2017
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