Franc-Maçonnerie et Schizophrénie – Dr Jekyll & Mr Hyde : Comprendre les arcanes du pouvoir (1)
Par Alexandre Lebreton
Avertissement :
Ce qui suit contient de graves allégations concernant des francs-maçons, cela reste des présomptions reposant sur des témoignages n’ayant pas fait l’objet d’enquêtes judiciaires. Il n’est pas question ici d’accuser globalement toute la Franc-maçonnerie de perpétrer des rituels sadiques et violents, il est probable que certains maçons opèrent sans le consentement de la majorité des membres de la loge. Le culte du secret sur lequel repose la Franc-maçonnerie pose un problème, voir un danger pour elle-même, car il lui est impossible de certifier que ce genre de pratiques rituelles « pédo-sataniques » n’existent pas dans certaines arrières loges. Le cloisonnement stricte de cette hiérarchie pyramidale fait que les initiés progressent « à l’aveugle » dans cette vaste secte et ses diverses ramifications.
Schizophrénie
Le mot Schizophrénie provient du grec schizein (fendre) et phrên (esprit), littéralement « esprit fendu », la fragmentation de l’esprit, la dualité. Plusieurs choses permettent de relier la secte maçonnique à la schizophrénie – qu’elle étudie de près, comme nous allons le voir en fin d’article – et à la notion de dualité… à commencer par le symbole fort des loges : le pavé mosaïque en carreaux noirs et blancs, sur lequel les initiés prêtent serment : le choc des contraires, le multiple et l’Un, le bien et le mal interpénétrés et inséparables…
La Franc-maçonnerie est double, elle possède deux natures en une seule. Les francs-maçons le disent eux-mêmes, tout ce qu’ils accomplissent en loge possède un double sens. Les rituels ont une signification autre que celle qu’ils auraient dans le monde profane (le monde des non-initiés). Le « Vénérable Maître » frappe un coup de maillet en début de tenue de loge et déclare : « Nous ne sommes plus dans le monde profane », sous-entendu nous sommes maintenant dans un monde sacré. Le « Vénérable Maître » pense ainsi sanctifier l’espace et le temps. En loge, le sens profond des actes et des paroles est caché, tout est différent, tout est fractionné et les mots n’ont plus le même sens, même les âges, les heures et les dates diffèrent. Les individus fraîchement initiés ne peuvent percevoir et comprendre la nature profonde du culte auquel ils ont déjà pourtant prêté serment et allégeance…
Concernant ce secret maçonnique (véritable mille feuille) contenu dans un double langage symbolique que le jeune « frère » initié ne peut comprendre, le célèbre maçon Albert Pike écrit dans « Morals and Dogma » :
« Comme toutes les Religions, tous les Mystères, l’Hermétisme et l’Alchimie, la Franc-Maçonnerie ne révèle ses secrets à personne, sinon aux Adeptes, aux Sages et aux Elus. Elle a recours à de fausses explications pour interpréter ses symboles, pour induire en erreur ceux qui méritent d’être induits en erreur, pour leur cacher la Vérité, qu’elle appelle la lumière, et ainsi les en écarter. La Franc-Maçonnerie cache jalousement ses secrets, et induit intentionnellement en erreur ses interprètes prétentieux. »¹
Attardons nous sur l’aspect double de la secte maçonnique… et comme nous le verrons plus loin un aspect schizophrénique à la Dr. Jekyll et Mr. Hyde…
Le célèbre franc-maçon Albert Mackey a affirmé que la Franc-maçonnerie moderne est le résultat d’une fusion entre une forme de maçonnerie corrompue et « noire » pratiquant les rituels initiatiques traumatiques issus des pratiques antiques païennes ; et une forme « pure » qui impliquait la croyance en un Dieu unique et dans l’immortalité de l’âme. Il affirme que « cela confère à cette institution secrète un côté à la fois lumineux et à la fois obscur. Il définit ce côté obscur, cette forme de maçonnerie “parasitée”, comme une sorte de maçonnerie noire aux pratiques initiatiques terrifiantes et traumatisantes, qui utilise la représentation symbolique de la descente mythique dans l’Hadès, la tombe ou l’enfer, pour ensuite revenir à la lumière du jour : la renaissance initiatique »² (l’expérience de mort imminente avec une sortie astrale étant l’ultime rituel initiatique : la résurrection).
Il existe dans la Franc-maçonnerie deux faces dont l’une ignore l’existence de l’autre, ce qui peut-être traduit par « Les gentils ne connaissent pas les méchants, mais les méchants connaissent les gentils. » Un schéma que l’on peut retrouver dans un système interne de trouble dissociatif de l’identité lorsque la personnalité alter « méchante » (Mr. Hyde) a parfaitement connaissance de l’existence de la personnalité alter « gentille » (Dr. Jekyll) tandis que celle-ci est totalement amnésique concernant les faits et gestes de la première… La personnalité alter « gentille » étant la façade publique, visible et bienveillante, le sommet éclairé d’un iceberg contenant tout un monde intérieur occulte, invisible… Un schéma qui est donc transposable à la Franc-maçonnerie et à son organisation hiérarchique et sélective très particulière, où paradoxalement, le sommet – de la pyramide – « éclairé » ou « illuminé » est l’aspect le plus occulte et invisible, dont l’accès est restreint à une minorité (haute-maçonnerie dite illuminati).
L’auteur franc-maçon Manly P. Hall a clairement décrit ces deux aspects bien distincts de l’organisation maçonnique : « La Franc-Maçonnerie est une fraternité cachée dans une autre fraternité : une organisation visible cachant une fraternité invisible des élus… Il est nécessaire d’établir l’existence de ces deux ordres séparés et pourtant interdépendants, l’un visible, et l’autre invisible. L’organisation visible est une splendide camaraderie composée “d’hommes libres et égaux,” qui se consacrent à des projets éthiques, éducationnels, fraternels, patriotiques et humanitaires. L’organisation invisible est une fraternité secrète, des plus augustes, majestueuse de dignité et de grandeur, dont les membres sont consacrés au service d’un mystérieux “arcanum arcandrum”, c’est-à- dire d’un mystère caché. »³
La Franc-maçonnerie ne cesse de proclamer publiquement qu’elle est non pas secrète, mais « discrète », par d’incessantes campagnes de communication visant les profanes. Il s’agit là d’amadouer l’opinion publique afin d’écarter la notion de secret, synonyme d’obscurité, pouvant nuire à l’image des loges… et pourtant… le Secret est bien le cœur du système maçonnique : preuve en est que l’initié des premiers grades n’a absolument aucune idée de ce que lui réservera les grades supérieurs en matière de rituels initiatiques, il progresse à l’aveugle dans son ascension maçonnique vers la lumière, car il est strictement interdit aux francs-maçons de révéler quoi que ce soit des grades supérieurs à un initié des grades inférieurs. Le simple fait qu’il existe des « petits Mystères » accessibles aux trois premiers grades (loges bleues) et des « Grands Mystères » réservés aux grades supérieurs, selon l’égyptologue FM Johann Christoph Assmann, prouve que cette secte initiatique est clairement une société SECRÈTE et non pas DISCRÈTE comme ils aimeraient le faire croire… même en multipliant les « journées portes ouvertes » pour les profanes à qui l’on montre alors le décors matériel du temple… L’envers du décors spirituel restera toujours strictement Secret.
Comprenez que les « Mystères » cachés dont il est question, ne peuvent être révélés d’emblée aux jeunes initiés, qui fuiraient alors la secte et ses doctrines en courant. Par exemple le culte phallique, décrit en détails par le franc-maçon Jacques-Antoine Dulaure, n’est pas recevable d’emblée pour le quidam venant de se faire introniser en loge. Ces Mystères sont infusés petit à petit dans l’âme du prétendant à l’illumination, une infusion maçonnique faisant au fur et à mesure le tri dans les âmes aptes à accéder (et assumer) à la réalité luciférienne de leurs loges.
Notons également la grande schizophrénie spirituelle de la Franc-maçonnerie. Une situation extrêmement paradoxale où elle prône d’un côté la laïcité voir même l’athéisme et le matérialisme dans le monde profane, et d’un autre côté pratique elle-même dans ses coulisses l’occultisme le plus avancé… La Franc-maçonnerie déclare publiquement que « toute religion est aliénante », mais fonctionne elle-même avec des rites, des rituels, des cérémonies, une croyance commune notamment dans le GADLU (Grand Architecte de l’Univers), elle a ses « adeptes »… N’est-elle pas une religion ?
Notes :
¹ « Morale et Dogmes », Tome 1, Albert Pike, p.104
² « The Symbolism of Freemasonry: Illustrating and Explaining its Science and Philosophy, its Legends, Myths and Symbols » – Mackey, Albert G, 1955
³ « Conférences sur la Philosophie antique », Manly P. Hall, p.433
Lisez la deuxième partie de cet article
yogaesoteric
19 mai 2020