HEPATITE B une histoire sulfureuse (2)
Dr Marc Vercoutere
Lisez la première partie de cet article
Mensonges répétés, tromperie aggravée
5) L’incidence
C’est le nombre d’infections nouvelles survenant chaque année. L’incidence est évidemment d’autant plus faible que la prévalence est plus basse, toutes choses égales par ailleurs. En Europe occidentale, au début des années 1990, on l’estimait comprise ; entre 0,5 et 1 pour mille soit, pour la France, 30.000 à 60.000 infections. Si nous appliquons les pourcentages aux divers stades d’évolution après l’infection, cela nous conduit à :
– 3.000 à 6.000 infections symptomatiques, parmi lesquelles 30 à 60 hépatites fulminantes avec 25 à 50 décès.
– 3.000 à 6 000 porteurs chroniques parmi lesquels 1.000 à 2.000 de chacun des 3 types.
– 300 à 600 cirrhoses.
– 100 à 200 cancers du foie.
N.B. : L’hépatite B n’étant une maladie à déclaration obligatoire que depuis 1999 (décret n° 99-363 du 6 mai 1999), les données épidémiologiques précises sont donc difficilement accessibles tandis que les estimations avancées plus haut restent aléatoires.
Depuis une dizaine d’années des enquêtes méthodiques ont été menées dans la région lyonnaise sur une population un peu supérieure à 1 million de personnes. Ces enquêtes ont révélé des taux d’incidence beaucoup plus faibles que ceux rapportés plus haut. Ainsi, en 1986, année qui semble avoir connu le plus fort degré de contamination, l’incidence des hépatites aiguës était de 12,8 pour 100.000, mais elle était déjà retombée à 2,7 en 1991 (quand la vaccination devint obligatoire pour le personnel médical et paramédical) et à 1,68 en 1995 quand les gigantesques campagnes de vaccination des élèves de 6° ont été mises en œuvre (Sepetjan M., « Hépatites virales. Surveillance épidémiologique effectuée dans la région lyonnaise par le laboratoire de médecine préventive, santé publique et hygiène de la faculté de médecine de Lyon Nord »).
N.B. : Cette régression naturelle est la conséquence directe de l’élimination du risque transfusionnel ainsi que des mesures de prévention prises contre le SIDA puisque les modes de transmission principaux sont les mêmes (relations sexuelles et toxicomanie intraveineuse).
En transposant les résultats de cette enquête épidémiologique à l’ensemble de la France, on arrive à 1.000 hépatites aiguës pour l’année 1995 et un maximum de 25 à 40 cancers du foie imputables au virus de l’hépatite B.
Les dernières données chiffrées sont encore moins alarmistes. Elles font état de 4 à 5 décès par an en France par hépatite fulminante, 70 hépatites chroniques actives, 25 cirrhoses et 4 à 5 cancers du foie, ces chiffres étant 10 à 50 fois plus faibles pour les sujets ne présentant aucun facteur de risque (Dr. B. Donatini, « Le sacrifice des innocents », Vous et votre santé, n° 60, juin 1998).
In fine, les chiffres fournis par le très officiel Bulletin épidémiologique hebdomadaire (N° 17, page 73, 1995) sont très proches de ceux avancés par le Dr Donatini, expert indépendant en pharmacovigilance.
Les hépatites symptomatiques représenteraient un tiers à un quart des infections totales, soit 3 à 4.000 infections annuelles pouvant évoluer :
– en 300 à 400 hépatites chroniques (et moins de 100 hépatites chroniques actives),
– puis 30 cirrhoses dont l’apparition est favorisée par la consommation d’alcool et le statut immunitaire (co-infection à VIH, traitement immunodépresseur),
– et enfin 6 cancers du foie.
Mensonges de l’Invs : Cinq ans plus tard, le Dr.Levy-Bruhl, de l’Invs, ose publier des données – mensongères et très alarmistes – selon lesquelles la vaccination de 800.000 préadolescents de 10-12 ans pourrait éviter, dans les conditions les plus favorables, 31 hépatites fulminantes et 195 cirrhoses sans avoir à observer d’atteinte démyélinisante du système nerveux central (Vaccine, t. 20, 2002).
Il est également en totale contradiction avec les conclusions des travaux de Dusheiko à propos des pays de faible endémie (dont la France) : « L’hépatite B est essentiellement une maladie d’adultes, survenant typiquement dans des groupes particuliers à haut risque. Dans ces pays, la prévalence des porteurs chroniques de l’AgHBs est faible (1 %), la cirrhose et le carcinome hépatocellulaire associés au virus de l’hépatite B sont rares et la transmission mère-enfant peu habituelle. » (En Hépatologie clinique, J.-P. Benhamou, p. 571-592, Flammarion, 2002).
Mensonge ministériel : Mal ou trop bien conseillé, M. Kouchner Ministre de la Santé proclamait le 21 janvier 1998 à la télévision, à propos du scandale des 175 000 enfants vaccinés avec un vaccin surdosé – sans que les parents aient été mis au courant – que l’hépatite B tuait chaque année 3.000 personnes (sur France 2) ou 3.500 (sur France 3), tandis que sur Tf1 il affirmait que la vaccination avait réduit d’un tiers l’incidence de l’hépatite B.
Avant ces campagnes massives de vaccination – par de simples mesures d’hygiène – l’incidence de l’hépatite B avait déjà été divisée par 6 !
Mensonge professoral : Le P’ Goudeau, qui mit au point en 1976 le premier vaccin contre l’hépatite B, osa déclarer le 22 avril 1998, au cours de l’émission « Le téléphone sonne » : « Il y avait de nombreux cas d’hépatite B parmi le personnel médical. C’est l’obligation [de la vaccination] qui les a fait disparaître », alors que les médecins eux-mêmes, y compris les plus exposés, ont été peu empressés de se faire vacciner.
Le Concours médical signalait ainsi qu’entre 1980 et 1991 (année de l’obligation vaccinale), le nombre d’hépatites B cliniques parmi le personnel des hôpitaux parisiens avait été divisé par 15.
La stratégie de développement vers la vaccination généralisée
Un premier vaccin ayant reçu l’AMM en juin 1981, une circulaire de la direction générale de la Santé recommanda la vaccination contre l’hépatite B pour le personnel de santé à partir de 1982, puis pour les internes en médecine et en pharmacie et pour les élèves infirmières en 1985.
Malgré cela, en 1989, sept ans après la première recommandation, 44 % seulement des médecins hospitaliers, donc parmi les plus exposés et pour lesquels c’est une maladie professionnelle, étaient vaccinés 161. Ce manque d’empressement tenait sans doute au nombre réduit des cas d’hépatite B dans ce milieu pourtant très exposé mais soumis à un renforcement des règles d’hygiène en raison du sida. En 1992, ils n’étaient encore que 75 % à s’être soumis à l’obligation de vaccination. En 2003, on note une disparité des taux de couverture, « souvent décevants pour le corps médical alors même que la vaccination est obligatoire ». Ainsi, dans 26 établissements testés, la couverture vaccinale était supérieure à 80 % dans II établissements seulement ; elle était comprise entre 60 et 80 % dans 6 établissements et inférieure à 60 % dans 9.
Entre-temps, devant le relatif échec de la politique vaccinale dans les populations à risques, un intense lobbying va se développer dans le monde occidental pour obtenir la généralisation de la vaccination dès la naissance dans les pays occidentaux, le coût du vaccin étant prohibitif pour les pays en voie de développement.
Un vaccin prometteur pour les actionnaires …
Jusqu’en 1980, « les vaccins n’ont pas de perspectives d’avenir. On ne vaccine pas deux fois les gosses » (Charles Mérieux, PDG de l’Institut Mérieux). De grosses sociétés pharmaceutiques telles que Glaxo ou Wellcome revendaient d’ailleurs leur département vaccin jugé non profitable.
Mais avec l’arrivée du vaccin transgénique contre l’hépatite B la donne a changé. « On se rend compte de l’importance du vaccin hépatite B en constatant qu’il représente le principal chiffre d’affaires de l’industrie avec près de 600 millions de dollars de ventes annuelles. Ce vaccin s’inscrit, et c’est la première fois pour ce type de produit, au premier rang mondial des ventes de produits pharmaceutiques toutes catégories confondues. » (Patrick Poirot et Jacques-François Martin, Cahiers Santé sur la vaccination, 1994).
« Ce vaccin recombinant Hépatite B a triplé à lui seul la taille des marchés nationaux des vaccins », souligne Claude Allary (Président de Bionest Partners SAS, société de conseil en stratégie, technologie et finance). Les prévisionnistes des trois grandes firmes tablent ainsi sur des hausses de marché vertigineuses.
Alors que 95% des maladies virales touchent les pays du tiers monde, 75% des vaccins sont commercialisés à parts égales entre les Etats-Unis et la France, car ce « vaccin miracle » est trop cher pour les pauvres, mais très rentable pour les actionnaires qui peuvent remercier le CDC d’Atlanta (Centers for Disease Control and Prevention) et son directeur de la branche Hépatites, le Dr Harold Margolis.
L’intervention miraculeuse du CDC d’Atlanta
Dès la fin des années 1980, Margolis invente la stratégie d’éradication du virus de l’hépatite B en affirmant que les stratégies de vaccination des seuls groupes à risques n’avaient pas été efficaces aux États-Unis. Son étude théorique conclue « à l’efficacité maximale de la stratégie visant à vacciner l’ensemble des enfants à la naissance associé à un rattrapage chez les adolescents, ce qui permettrait de réduire la fréquence des infections de moitié en l’espace de dix ans » et « diminuer la fréquence de la maladie de 90 % d’ici 2015. »
Ce concept a été approuvé et complété par West et ses collègues des laboratoires de recherches de Merck Sharpe et Dohme à West Point en Pennsylvanie. Le raisonnement avancé pour la vaccination universelle d’enfants en bas âge aux Etats-Unis aurait pour origine l’échec des stratégies actuelles de contrôle de cette maladie et non des essais qui auraient démontré l’efficacité ou la sécurité du programme de vaccination d’hépatite B universel. Les organisations médicales américaines soutiendront largement cette « étude ».
Les auteurs de cette étude ont découvert qu’un tiers des malades d’hépatites B ne sont pas identifiés. « Les taux les plus hauts d’endémie du virus sont associés à des personnes à bas revenus économiques (…). La prévalence de l’infection est cinq fois plus importante chez les Noirs que chez les Blancs. » Même constatation dans les populations d’origine hispanique à faibles revenus économiques. Les pauvres, les Noirs et les immigrés sont les plus durement frappés par la maladie et présentent des contaminations inconnues liées au faible niveau des ressources avec leur corollaire en manque d’hygiène.
Ces observations vont conduire Margolis et ses collègues à réclamer la vaccination massive de toute la population ! « Ces groupes à risques sont difficilement atteignables, la seule solution consiste à promouvoir une vaccination universelle », recommandent-ils. En l’espace de deux ans, ces chercheurs publieront une quinzaine de communications allant dans ce sens dans les revues médicales les plus prestigieuses.
N.B. : Nos experts, employant le conditionnel, espèrent diminuer la fréquence de la maladie de 90 % alors que les pays 4 à 10 fois plus touchés que les Etats-Unis ou l’Europe occidentale ne « bénéficieront » pas de cette campagne de vaccination « universelle » …
Le Dr Margolis ne serait-il qu’un margoulin, au gré marchand peu scrupuleux, petit trafiquant indélicat et sans envergure et individu de mauvaise foi ou encore un individu incompétent et peu scrupuleux en affaires ?
Les lobbies font feu de tout bois
Confortés par ce soutien institutionnel, les laboratoires vont faire pression sur les responsables de la santé publique pour lancer des programmes de vaccination de plus en plus étendus : obligation de vaccination pour le personnel médical et paramédical en 1991, vaccination des élèves de 6e à partir de 1994, enfin vaccination des nourrissons depuis 1995.
N.B. : Quel bénéfice retirer de cette vaccination pour les nourrissons, compte tenu des modes de transmission du virus et de la chute du taux d’anticorps au cours du temps ?
La perspective d’éradication de l’hépatite B a été évoquée dès 1989 lors d’une conférence internationale qui s’est tenue à Genève, conférence au cours de laquelle fut déjà évoquée la perspective de vaccination des adolescents. Cette conférence était parrainée, comme par hasard, par SmithKline Beecham qui produit le vaccin Engerix B et qui venait d’obtenir l’année précédente son autorisation de mise sur le marché en France. Sachant que le vaccin est très cher, que les pays ayant la plus forte endémicité sont aussi les plus pauvres et parmi les plus touristiques, on voit mal comment on ferait disparaître le virus. Cela est confirmé dans un article de Merle et Trepo : «Une éradication complète n’est pas envisageable » (En « Vaccination contre l’hépatite B », Archives de pédiatrie, t.5, p. 326-332, 1998).
N.B. : Le docteur Francis André, directeur scientifique de la firme Smith Kline-Beecham, sponsor du colloque en était le vice-président. Il prononcera ces paroles prophétiques : « On peut prévoir des demandes de l’ordre de plusieurs centaines de millions de doses à court ou moyen terme. »
Lisez la deuxième partie de cet article
yogaesoteric
25 juillet 2019