Il est resté pendant 12 ans dans un état végétatif. Et lorsqu’il s’est miraculeusement réveillé, il avait une histoire incroyable à raconter
C’est la fin des années 80. Les médecins diagnostiquent que Martin Pistorious, âgé de 12 ans, est atteint d’une maladie appelée « Méningite cryptococcique ». Son état empire rapidement, et finit par le rendre incapable de parler ou de bouger.
Finalement, les médecins annoncent aux parents du garçon qu’il ne lui reste plus très longtemps à vivre, et que dans le meilleur des cas, s’il reste en vie, ce sera à l’état de légume. On explique alors aux parents qu’ils doivent s’assurer du confort de Martin, et attendre que celui-ci décède.
Prêts à faire face à cette sinistre et terrible situation, les parents ramènent alors leur fils à la maison. Mais au lieu de s’éteindre, « Martin s’est accroché, encore et encore. », explique Joan Pistorious, la mère de l’enfant.
Pendant 12 ans, ses parents s’occupent ainsi de Pistorious, ce qui n’est pas une tâche de tout repos. Le père de Martin, Rodney, se lève ainsi chaque matin pour habiller son fils, et l’emmener jusqu’à un centre de soins spécialisés. Et huit heures plus tard, il va le rechercher, pour le « baigner, le nourrir, le coucher, et régler mon réveil pour qu’il sonne toutes les deux heures, afin que je retourne Martin dans son lit pour lui éviter des escarres. »
Pendant toutes ces années, Martin Pistorious ne montre jamais le moindre signe de progrès, et ses parents finissent donc par abandonner presque tout espoir de le voir un jour se remettre.
Joan se souvient même avoir dit à son fils, un jour, « J’espère que tu vas mourir. »
« Je sais que c’est une chose horrible à dire. Mais j’étais à bout, et j’avais besoin de repos. » explique-t-elle.
Mais lorsque Pistorious se réveille enfin, il affirme pourtant avoir eu pleinement conscience de tout ce qui s’était produit pendant sa période végétative, y compris de la phrase terrible de sa mère.
« Oui, j’étais présent. Pas depuis le tout début, mais après avoir passé deux ans dans cet état, j’ai commencé à me réveiller. J’étais conscient de tout ce qui se passait, comme quelqu’un de normal. » explique Pistorious (désormais âgé de plus de 39 ans). « Et tout le monde avait tellement l’habitude que je sois absent que personne n’a remarqué lorsque j’ai commencé à être de nouveau présent. C’est alors que j’ai compris que j’allais probablement passer tout le reste de mon existence dans cet état, totalement seul. »
« On ne pense pas vraiment à grand-chose. On se contente d’exister. C’est très dur et très sombre à vivre, car d’une certaine manière, on se laisse partir et disparaître. » conclut-il.
Il explique aussi que ses idées sont rapidement devenues noires, et qu’il s’est même convaincu que personne ne serait plus jamais tendre ou affectueux avec lui. Néanmoins, il se souvient avoir réussi, au bout d’un moment, à compatir avec sa mère éplorée.
« À mesure que le temps passait, je comprenais de plus en plus le désespoir de ma mère. Chaque fois qu’elle me regardait, elle ne voyait qu’une parodie grotesque et cruelle de ce fils qu’elle aimait tant. » ajoute-t-il.
Il affirme aussi se souvenir des rediffusions incessantes de « Barney le dinosaure » sur les écrans du centre de soins où il était soigné.
« Je ne trouve pas de mots assez forts pour exprimer à quel point je détestais Barney. »
Pistorious vit désormais à Harlow, en Angleterre, et il a publié un ouvrage relatant son aventure, intitulé « L’enfant fantôme : comment je me suis évadé de la prison de mon propre corps. »
yogaesoteric
18 septembre 2018
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