Il est temps de se préparer pour la plus sévère crise financière de l’histoire
Le milliardaire Rupert Murdoch a averti en 2016 que l’humanité se trouve devant une « crise globale majeure ». Mais, contrairement à la crise financière de la période 2006-2008, les banques centrales n’ont en ce moment plus de « munition », écrit Business Insider.
Murdoch, 84 ans, a écrit sur Twitter au mois d’août de 2016 que les prix de tous les actifs baissent, pas seulement dans le cas des actions, et se demandait s’il s’agit d’une correction ou si c’est le signe d’une crise majeure dans le futur proche. Ultérieurement, il est revenu avec un autre tweet en écrivant que « si une nouvelle récession apparaît, les grandes nations ont peu d’outils à disposition pour lutter contre », notant aussi qu’« il existe des montagnes d’argent partout, mais personne n’investit ».
Cela se réfère à une réduction drastique des taux d’intérêt et à l’« émission » des papiers, opérations effectuées par les grandes banques centrales du monde les dernières années, ainsi que par la Réserve Fédérale des Etats-Unis, mais aussi par les banques centrales de la Grande Bretagne, du Japon ou par la Banque Centrale Européenne (BCE). Mais celles-ci ont tellement réduit les niveaux des taux d’intérêts que si une nouvelle crise éclatait, elles n’auraient rien d’où diminuer, et seraient obligées de recourir aux taux d’intérêt négatifs. Cela veut dire que les investisseurs ont parqué leur argent à la banque et qu’ils reçoivent moins qu’ils n’ont déposé, tout cela pour être surs de les avoir. Cela marque la peur d’investir, mais aussi le fait que les économies des gens simples sont pénalisées.
Les taux d’intérêt négatifs sont pratiqués en Suisse et au Danemark, pays perçus comme surs. Sauf que l’entrée des taux d’intérêt sur un territoire négatif suppose de gros risques, autant du fait que les gens peuvent retirer leurs économies des banques, que par la formation de bulles immobilières dues à des crédits pas chers.
Les pays les plus exposés à la dépréciation des monnaies sont en principal les producteurs de marchandises, tels le Brésil, le Pérou ou l’Afrique de Sud, mais aussi les états qui ont des liaisons économiques puissantes avec la Chine comme la Corée de Sud, Taiwan et la Thaïlande.
L’Amérique Latine est affectée de deux côtés, tant à cause du prix si réduit du pétrole, qu’à cause des problèmes de la Chine, principal acheteur de matières premières. Dès le début de l’année 2016, le peso colombien s’est déprécié de 21% en rapport au dollar, le peso mexicain de 10%, et le peso chilien de 12%. Le réal brésilien a connu une baisse d’un tiers en rapport avec le dollar, la direction du pays et le géant pétrolier Petrobras étant impliqués dans un scandale de corruption les derniers mois.
Les Banques Centrales sont une force pervertie
« Assiste-t-on à la perversion des banques centrales ? Observons-nous que le pouvoir de créer de l’argent des banques centrales est utilisé pour augmenter le prix des actions à la bourse au bénéfice des mégariches ? », écrit Paul Craig Roberts, ex-assistant du secrétaire du Trésor durant l’administration Nixon, connu ultérieurement pour sa collaboration avec le Wall Street Journal et pour les critiques à l’adresse de la politique des Etats-Unis dans la période qui a suivi la Guerre Froide.
« La Banque Centrale suisse, la Banque Nationale Suisse, a acheté 3.300.000 actions Apple le premier trimestre de cette année (2016) puis encore 500.000 au cours du deuxième trimestre. Les mieux informés auraient vendu au lieu d’acheter. Il paraît que la Banque Centrale Suisse a, en plus des actions Apple, des actions en valeur qui va de 250 millions dollars jusqu’à 637 millions dollars d’Exxon Mobil, de Microsoft, Google, Johnson&Johnson, General Electric, Procter&Gamble, Pfizer, Chevron, Merck, Facebook, Pepsico, Coca Cola, Disney, Valeant, Gilead et Amazon.
Le but d’une banque centrale est d’être le créditeur de dernière instance pour les banques commerciales confrontées à une retraite du numéraire par les déposants. Les banques vont solliciter un emprunt dans la tentative d’augmenter les réserves d’espèces. Les entreprises auraient à souffrir si les banques ne pourraient pas payer les déposants lorsque ceux-ci le souhaitent.
Avec le temps, ce but des banques centrales a été dépassé, car les gouvernements ont créé des dépôts d’assurance. C’est le moment où les banques centrales se sont découvertes d’autres rôles. La Réserve Fédérale des Etats-Unis par exemple a été chargée de maintenir à la baisse le taux du chômage et de l’inflation par la loi Humphrey-Hawkins. Ni la loi de fonctionnement de la Réserve Fédérale, ni la loi Humphrey-Hawkins ne disent que la banque centrale devrait stabiliser la bourse en achetant des actions. La Réserve Fédérale devrait vendre des obligations pour décourager le chômage et pour maintenir l’inflation à taux réduits.
Si les banques centrales achètent des actions pour stabiliser la bourse, alors pourquoi la bourse existe-t-elle ? La capacité des banques centrales de créer de l’argent pour maintenir les prix de la bourse est une négation de la fonction des bourses.
Le problème avec les banques centrales est que les gens sont faibles, y compris le président de la Réserve Fédérale et tous les membres de la direction. Milton Friedman et Nana Schwartz ont montré que la Grande Crise économique a été la conséquence de l’échec de la Réserve Fédérale d’avoir une politique expansionniste. Lorsqu’une banque fait défaut, dans la période avant les dépôts gouvernementaux d’assurance, la masse monétaire se réduit avec l’équivalent de l’argent des comptes de cette banque. Pendant la grande crise, des milliers de banques ont fait défaut et ont évaporé ainsi le pouvoir d’achat de millions d’américains.
La Réserve Fédérale n’a pas le droit d’acheter des actions, tel que la loi de fonctionnement l’établit, mais un amendement de 2010 a permis à la Réserve Fédérale d’acheter des actions AIG. Cet amendement a créé une porte pour que la Réserve Fédérale prête de l’argent à des entités qui l’utilisent pour acheter des actions. Ainsi la Banque Centrale Suisse a pu opérer comme un agent sous couverture de la Réserve Fédérale des Etats-Unis.
Si les banques centrales ne peuvent pas avoir de politique monétaire comme il faut, alors peut-on se demander comment elles se débrouillent avec les autres opérations ?
Quelques observateurs plus perspicaces pensent que la Banque Nationale Suisse est un agent de la Réserve Fédérale et achète des actions importantes pour les Etats-Unis dans des moments critiques pour arrêter la baisse de leur prix et pour donner l’impression que l’économie des Etats-Unis va bien.
Est-ce que l’actuelle diminution de la bourse est de bon augure ?
En ce moment, on ne peut pas donner de réponse précise. Pour maintenir élevé la base de la puissance des Etats-Unis – le dollar –, la Réserve Fédérale a promis d’augmenter les taux d’intérêt, mais ce n’est resté qu’une promesse. Le dernier terme a été en septembre 2015. L’idée que la Réserve Fédérale prenne en considération l’augmentation des taux d’intérêt fait en sorte que le dollar ne perde pas en rapport avec d’autres monnaies, fait qui convainc le monde de ne pas renoncer au dollar, car dans le cas contraire, la grande puissance aurait bientôt un statut de Tiers-monde. »
yogaesoteric
21 octobre 2017
Also available in: Română