Ingénierie sociale et cybernétique
Lucien Cerise, auteur de « Neuro-Pirate, Réflexions sur l’ingénierie sociale » expose les développements peu connus d’un mal qui touche de plein fouet notre civilisation contemporaine.
Lucien Cerise :
L’ingénierie sociale, c’est la démolition contrôlée de la subjectivité. Quand on parle de génie génétique ou d’ingénierie génétique, cela consiste à décrire le génome, mais aussi à le recombiner. On peut transférer ça dans le champ psycho-social. On parle parfois de l’ADN de telle entreprise, l’ADN de ceci, cela… C’est ce qui définit finalement l’essence d’une identité. Il existe des techniques inspirées de la psychanalyse, qui consistent non pas à décrire cet ADN psychologique ou ce code source d’identité, mais à le recomposer.
Domaines d’application
Dans le management on appelle cela la conduite du changement. Dans un premier temps, cela consiste à observer quelle est la culture de tel ou tel groupe socio-professionnel. Il s’agit ensuite de reformuler cette culture, en l’adaptant à une demande du patronat ou d’actionnaires. Par exemple, comment licencier 50% des effectifs d’une entreprise sans que cela provoque des remous, des conflits, des grèves etc… Pour réussir cela, il faut fabriquer le consentement de ce groupe socio-professionnel par différentes techniques de transition, dont l’ingénierie sociale. Il y a une discipline qui s’appelle la transitologie. C’est une branche de la doctrine du colonialisme. Comment transformer un pays souverain, en un état aliéné, c’est-à-dire sous contrôle colonial ou impérial. C’est là qu’entrent en jeu de multiples techniques de manipulations socio-psychologiques pour fabriquer le consentement. Toutes ces méthodes sont issues de ce qu’on appelle l’ingénierie sociale.
Ingénierie sociale positive ?
Il faut introduire une nuance entre l’ingénierie sociale négative qui vise à aliéner un sujet souverain (groupe socio-professionnel, pays, identité quelconque) et l’ingénierie sociale positive, qui consiste à reconstituer la souveraineté. Il faut cependant considérer que même dans ce cas le sujet est traité comme un objet. On ne peut pas faire l’impasse là-dessus. Toute subjectivité humaine n’est, du point de vue de l’ingénierie sociale, qu’un objet à traiter, à remodeler, à réorienter.
Cybernétique : fondement de l’ingénierie sociale
La cybernétique est l’intuition fondatrice de l’ingénierie sociale. Cela consiste à niveler la différence entre les systèmes vivants et les systèmes non vivants. Tout est objet. Ce n’est pas très enthousiasmant, mais ça marche ! Par une formalisation très précise d’une subjectivité on peut de proche en proche prendre le contrôle du faisceau de l’attention d’une personne et la mener où l’on veut. On peut lui faire adopter des opinions totalement contraires à ce qu’elle pensait avant sa prise en charge. On peut aussi lui faire les poches sans qu’elle bronche…
Sortir de l’humain
C’est l’art de la manipulation, avec effectivement un niveau de précision scientifique. C’est pour ça qu’on parle d’ingénierie. Mais cela va au-delà de la manipulation, le but ultime est de transformer jusqu’à la nature humaine même. Il s’agit de l’adapter à la volonté de nos « maîtres ». Car l’ingénierie sociale est une méthode de modification planifiée du comportement humain. Il s’agit de transformer le comportement humain, jusqu’à même sortir de l’humain. Le transhumanisme, la programmation MK Ultra, la modulation psychotronique à distance en sont des exemples.
Diviser pour régner
L’ingénierie sociale actuellement morcèle le corps social. Pour ce faire, elle démultiplie les langages, de sorte que la communication devienne impossible. Elle vise à ce que nous ayons chacun notre propre langue, de façon à nous transformer tous en autistes. Elle crée ainsi les conditions idéales d’une guerre de tous contre tous.
Le but est vraiment d’atomiser le corps social, de pousser l’individualisation au maximum, afin de le contrôler plus aisément.
Contre ingénierie sociale
On essaie actuellement de reconstituer de la cohésion. Le terme « coagulation » a été lancé il y a 2 ans. Il s’agit de reconstituer, de coaguler de la cohésion sociale psychique dans un environnement globalement acide, qui essaie de nous dissoudre. Nous sommes donc plongés effectivement depuis 40 ans dans un environnement acide, toxique, dans le but d’accélérer le désordre dans les psychismes, dans les mœurs et dans l’économie. La Manif pour Tous – représente le principal collectif d’associations qui est à l’origine des plus importantes manifestations d’opposition au mariage homosexuel et à l’homoparentalité (adoption, PMA, GPA), à la défense de la « famille traditionnelle » et au rejet de l’enseignement de la « théorie du genre » – est une réaction structurante. C’est l’expression d’une ingénierie sociale positive face à une ingénierie sociale négative et déstructurant le corps social.
Une guerre psychique en cours
C’est une guerre qui se déroule essentiellement dans les cerveaux, on peut parler de guerre cognitive aussi. Cependant cette guerre est aussi destructrice qu’une guerre avec des armes.
On sait que le Mossad et les services de renseignements anglo-saxons, sont très en pointe sur les questions de guerre psychologique depuis des dizaines d’années.
Ensuite, il y a tous les cabinets de consultants en management, marketing, politique, qui agissent dans la publicité, et touchent donc nos cerveaux au quotidien.
Une Ingénierie Financière
Hongbing Song, l’auteur de la guerre des monnaies, était consultant chez Freddy Mac et Fennie Mae, les deux fonds de pensions qui ont fait faillite en 2007. Hongbing Song affirme que toute l’histoire de la finance repose sur l’ingénierie de démolitions contrôlées des économies.
Il dit que toutes les crises financières depuis la fin du XVIII siècle sont d’origine financière, donc provoquées délibérément par la haute finance, par les grands banquiers. Les deux guerres mondiales, le terrorisme, les attentats, les meurtres des présidents US entrent dans cette logique de gouvernance par le chaos.
Hongbing Song met en garde la Chine contre cette ingénierie financière, menée donc par des dynasties bancaires, comme les Rothschild, les Warburg etc… Son message a été entendu, puisque son livre est devenu le livre de chevet d’un grand nombre de hauts cadres du gouvernement chinois depuis quelques années.
Démocratiser la culture du renseignement
Il faut que tous les gens qui ont envie de vivre dans des conditions décentes, s’informent sur les techniques de déconstruction de l’ingénierie sociale. La démocratisation de la culture du renseignement permet d’anticiper, de dégonfler les manipulations. Les gens doivent apprendre à débusquer l’ingénieur, l’architecte, le chef d’orchestre et les méthodes employées pour déjouer les manipulations…
yogaesoteric
22 mai 2017