J Krishnamurti : Le bonheur
Dans ce monde agité, où tous s’efforcent de trouver une paix, un bonheur, un refuge, il est important, n’est-ce pas, que chacun de nous sache le but qu’il veut atteindre, l’objet de ses recherches.
Peut-être est-il possible de trouver une satisfaction, mais peut-on « trouver » le bonheur ? Le bonheur est un dérivé ; c’est le sous-produit de quelque chose. Très peu d’entre nous connaissent la joie. Le spectacle d’un coucher de soleil, de la pleine lune, d’un être splendide, d’un bel arbre, d’un oiseau en vol, de danseurs, nous réjouit à peine.
En fait, rien ne nous procure la joie. La joie n’est pas une simple sensation. Elle exige un extraordinaire raffinement d’esprit, mais pas le raffinement de l’ego cherchant à amasser de plus en plus pour son propre profit.
Il nous faut comprendre cette chose extraordinaire ; sinon, la vie devient petite, mesquine, superficielle – elle se réduit à naître, à apprendre quelques petites choses, à avoir des responsabilités, à gagner de l’argent, à s’offrir quelques divertissements intellectuels –, puis à mourir.
Le souvenir c’est du passé, et le passé est sensation, réaction, mémoire. Le bonheur n’est pas une sensation. Les sensations cherchent toujours des satisfactions. La fin est une sensation, mais le bonheur n’est pas une fin : on ne peut pas se lancer à sa recherche. Les objets, les relations et les idées sont impermanentes, ils s’usent ou se perdent ; nos relations ne sont que frictions incessantes – et la mort guette ; les idées et les croyances n’ont aucune stabilité, aucune permanence. Pour découvrir le véritable sens du bonheur, il nous faut explorer le fleuve de la connaissance de soi.
La vérité sur le bonheur viendra si je sais écouter. Je dois savoir prêter l’oreille sur la souffrance ; si je sais écouter la souffrance, je sais écouter le bonheur, parce que c’est cela que je suis.
J Krishnamurti : Le livre de la méditation et de la vie
yogaesoteric
12 octobre 2019