La guerre commerciale de Trump : un écran de fumée parfait pour un krach boursier
Le moment de l’annonce de Donald Trump sur l’augmentation des tarifs commerciaux est inhabituel pour ne pas dire impeccable. On peut dire cela seulement SI le plan de Trump était de faire profiter les mondialistes de l’establishment d’une couverture parfaite pour la démolition en cours des bulles financières qu’ils ont conçues depuis le crash de 2008.
Si ce n’était pas son plan, on est déconcerté par ce qu’il espère accomplir. Ce n’est certainement pas la fin des déficits commerciaux et le retour de l’industrie américaine. Mais explorons la situation un moment…
Trump est une version moderne Herbert Hoover. L’une des premières actions de Hoover en tant que président en réponse au krach de 1929 fut de soutenir des réductions d’impôts accrues, principalement pour les entreprises (cela fut suivi en 1932 par de fortes augmentations d’impôt au milieu de la dépression, alors voyons ce que fera Trump dans les prochaines années). Puis, il a institué des tarifs douaniers par l’intermédiaire de la loi Smoot-Hawley. Son hyper-focalisation sur les dépenses massives en infrastructure a entraîné l’expansion de la dette américaine et n’a rien fait pour sortir les États-Unis de l’abîme du chômage. En fait, des projets d’infrastructure comme le barrage Hoover, lancés en 1931, ont mis 50 ans à être remboursés. Hoover a supervisé le début de la Grande Dépression et comme président républicain à un seul mandat, il a gentiment ouvert la voie à Franklin D. Roosevelt, un crypto-communiste et peut-être le pire président de l’histoire américaine.
Cela ne veut pas dire que Hoover est responsable de la Grande Dépression. Cette distinction revient à la Réserve fédérale, qui a artificiellement abaissé les taux d’intérêt et les a ensuite fortement remontés en plein milieu d’un ralentissement économique, provoquant une implosion des bulles en cours (tout comme la banque centrale le fait actuellement). Mais Hoover a effectivement aidé la Fed à saper la stabilité économique en poursuivant des politiques mal synchronisées.
On frappe l’imagination des lecteurs avec tout cela parce qu’on est de plus en plus fatigué du contingent des apologistes de Trump dans le mouvement de la liberté qui se bousculent pour défendre chaque action de Trump, aussi illogique soit-elle. Ces gens devraient mieux apprendre. Désolé, mais Trump ne joue pas aux échecs contre les globalistes. Ses actions principales ont seulement servi jusqu’ici à créer une distraction utile pour diriger la lumière loin des globalistes.
Le point troublant de tout cela est le fait que beaucoup des gens ont plaidé pour de nombreuses politiques de Trump dans le passé. Le problème est qu’il les met en œuvre dans le désordre et avec un mauvais calendrier, ce qui, à la fin, ne fera que rendre ces politiques destructrices plutôt que constructives.
En ce qui concerne la mise en œuvre des tarifs douaniers, les gens qui défendent cette action ne semblent pas comprendre les bases du commerce international. Les tarifs ne peuvent être adoptés qu’à partir d’une position de force économique et de développement des ressources. Cette force vient d’une autosuffisance interne en termes de production. Autrement dit, pour que les États-Unis imposent leur balance commerciale (ce que les tarifs sont supposés faire), les États-Unis doivent avoir une base industrielle solide et DOIVENT être capables de produire la plupart sinon la totalité des biens et marchandises nécessaires.
Le fait est que le secteur manufacturier américain a été complètement externalisé par les sociétés mêmes auxquelles Trump vient de donner une réduction d’impôt de 10%, et la reconstruction de cette base industrielle prendrait des décennies. Pourquoi ? Parce qu’il n’y a aucune incitation pour les entreprises à ramener le secteur manufacturier sur le sol américain.
Comme on l’a déjà dit, Trump instaure des politiques potentiellement solides, mais il le fait dans le désordre. Les réductions d’impôt accordées aux sociétés n’auraient dû être promulguées que pour inciter les entreprises manufacturières à réimplanter les usines en Amérique. Au lieu de cela, les entreprises ont obtenu des réductions d’impôt sans aucune contre-partie. Ces réductions d’impôt iront-elles vers plus d’emplois ou d’innovation ? Non M’sieur. Elles vont refinancer des dettes d’entreprise sans précédent, et des rachats d’actions, dont la plupart ont été accumulées grâce à des emprunts auprès de la Réserve fédérale.
Cette manne de rachat d’actions va-t-elle même générer de nouveaux records pour le Dow Jones ? Probablement pas. Mais on va vous expliquer pourquoi plus tard.
Si Trump avait donné des incitatifs fiscaux aux sociétés pour ramener le secteur manufacturier aux États-Unis, puis donné à ces sociétés quelques années pour faire le changement, alors seulement les tarifs douaniers auraient été une mesure efficace. Mais en l’état actuel des choses, les Américains ont une production matérielle minimale dans ce pays, et des dettes historiques détenues par les mêmes concurrents étrangers à qui Trump cherche maintenant à « donner une leçon ».
La dette est la prochaine question qui doit être abordée avant que les tarifs douaniers puissent être mis en œuvre de manière pratique. En termes de dette nationale, plutôt que de mettre en place un plan pour réduire les dépenses liées à la dette américaine, Trump augmente la dette en réduisant les impôts tout en augmentant les dépenses. Trump n’a pas pris fortement position sur le débat sur le plafond de la dette, comme il le prétendait à l’origine, aussi, le train de la dette continue sans relâche.
Qui va acheter cette dette, on se le demande ? Au cours des dernières années, le principal acheteur de la dette du Trésor américain a été la Réserve fédérale au moyen de la création de monnaie fiduciaire. Maintenant, la Fed a ralenti ses assouplissements quantitatifs et elle réduit son bilan à un rythme plus rapide que prévu. La Fed retire son soutien artificiel à l’économie.
Les acheteurs les plus importants sont les grandes banques centrales étrangères dans des pays comme la Chine, le Japon et, dans une certaine mesure, l’UE supranationale. Si les acheteurs de la dette en dernier recours sont maintenant les mêmes pays à qui Trump cherche à imposer des tarifs douaniers, comment pensez-vous que ce petit théâtre prendra fin ? Oui, avec une vente des obligations du Trésor américain et peut-être la fin du dollar comme monnaie de réserve mondiale par ces nations.
Mais qu’en est-il du consommateur américain ? Le marché de la consommation en Amérique n’est-il pas si attrayant que des pays comme la Chine n’oseront jamais « jeter » la dette américaine ou le dollar ? Non, pas vraiment. Si nous parlons d’une « guerre » commerciale, alors un pays comme la Chine, qui a une vaste base manufacturière et qui a également construit son propre marché intérieur de consommation, serait prêt à faire ce sacrifice. L’Amérique serait beaucoup plus touchée par la menace de défaillance de la dette et la perte du pouvoir d’achat international du dollar que la Chine ne le sera jamais par la perte des consommateurs américains. Avec la mise en œuvre des tarifs douaniers, ils risquent de perdre le consommateur américain de toute façon.
Le marché américain au détail n’est vraiment pas aussi appétissant qu’il y a dix ans, compte tenu de la décennie de descente aux enfers qu’ont subis les Américains, avec un plus grand nombre historique de citoyens en âge de travailler ne participant plus au marché du travail. Le consommateur américain est maintenant plus endetté qu’à tout autre moment de l’histoire.
Tous ces effets négatifs pèsent sur l’économie alors que la Réserve fédérale dégonfle rapidement les marchés frauduleux que l’establishment a utilisé pendant l’administration Obama pour soutenir que l’Amérique était en mode « reprise ». Bien sûr, les économistes alternatifs savent depuis le début que c’était un mensonge, et que la seule chose qui soutenait l’économie et les marchés boursiers était la manipulation par les banques centrales.
La Fed, sous Jerome Powell, a clairement fait savoir qu’elle augmenterait les taux d’intérêt et réduirait le bilan de la Fed, peut-être plus que ce que les informations parcellaires ne l’avaient indiqué dans le passé. Sans les taux bas et un bilan en constante augmentation, on a déjà vu les résultats. Les actions en particulier sont devenus folles par rapport aux dernières années, baissant de près de 10% en une semaine, reprenant environ la moitié du chemin perdu la semaine suivante. Une chose est certaine, le marché haussier supposé sans fin induit par la Fed il y a des années est maintenant terminé. Les marchés sont en mode crise cardiaque.
Ce n’est pas par hasard que les deux premières fois que la Fed a réduit son bilan, le Dow Jones a plongé de plus de 1000 points. La remise sur le marché de 23 milliards de dollars fin février a entraîné une baisse d’environ 1.500 points. Il est trop tôt dans ce processus pour savoir quelle sera la tendance, mais il semble que les marchés sont dégonflés chaque mois, avec un déclin marqué juste après une baisse du bilan, suivi d’un rebond moins impressionnant de dead cat bounce.
Entre-temps, la « guerre commerciale » de Trump est mise en cause dans les médias dominants pour la baisse des marchés dont la Fed est réellement responsable. Trump est le bouc émissaire idéal pour l’inévitable crise économique que les banquiers centraux ont mise en scène. La guerre des tarifs de Trump pourrait exacerber le problème, tout comme les politiques de Hoover au début de la Grande Dépression, mais le blâme repose carrément sur la Réserve fédérale et les banques centrales du monde entier. La personne moyenne comprendra-t-elle cette dynamique une fois que la poussière se sera redéposée sur notre système financier ? Probablement pas.
Donc, pour résumer, alors que Trump a effectivement mis en œuvre des politiques que les conservateurs en général ont tendance à approuver, il l’a fait d’une manière impraticable et sera finalement blâmé pour un krach boursier que la Fed a créé. Si des idéaux conservateurs tels qu’un gouvernement limité et une protection commerciale souveraine sont à blâmer pour une crise économique sans précédent, cela pourrait saboter le conservatisme pour les générations à venir. Si les élections sont encore un facteur d’enjeu au moment où cette crise se déroulera, les chances du public d’accepter un régime de cauchemar socialiste après la sortie de Trump de la Maison Blanche sont élevées. Et, les élites bancaires qui ont organisé tout ce désordre s’échapperont encore une fois sans aucune punition.
La question qu’on doit se poser est la suivante : Trump est-il conscient que ses politiques créent une distraction parfaite pour ces mêmes élites bancaires ? On saura avec certitude la réponse avant la fin 2018.
yogaesoteric
27 septembre 2018