La myrrhe : encens, médicament et parfum

 

La myrrhe (Commiphora myrrha syn. Commiphora molmol) appartient à la famille des Burséracées. Le genre Commiphora compte près de 180 espèces d’arbres ou arbustes généralement épineux. La myrrhe (Commiphora myrrha) est connue, chez les chrétiens comme le cadeau au nouveau-né, Jésus, d’un des 3 rois mages, Balthazar, aux côtés des deux autres qui lui offrirent de l’encens et de l’or. Cet arbrisseau originaire de la corne de l’Afrique et de la péninsule arabique est cultivé pour sa résine qui sert à la fois d’encens et de médicament du fait de ses vertus thérapeutiques.

La myrrhe, antiseptique

Commiphora myrrha, l’arbre à myrrhe, est donc un arbrisseau ou petit arbre ne dépassant guère 3m de hauteur, très ramifié, dont les nombreux rameaux noueux et épineux portent des petites feuilles caduques comptant 3 folioles dont l’une est nettement plus grande.

Les petites fleurs rouge orangé qui s’épanouissent en fin d’été donnent ensuite des fruits allongés constitués de deux valves qui s’ouvrent.

Sur le tronc, des boursouflures se forment desquelles un suc résineux exsude naturellement : au contact de l’air, il durcit pour créer des concrétions brun rougeâtre, odorantes : cette gomme-oléo-résine aromatique est ce qu’on appelle la myrrhe.

La myrrhe contient des polysaccharides, de la résine et une essence aromatique riche en furanosesquiterpènes à partir de laquelle on obtient l’huile essentielle.

Les vertus médicinales de la myrrhe

Ce sont les vertus cicatrisantes et anti-infectieuses de la myrrhe qui ont fait sa renommée en phytothérapie, et cela depuis la nuit des temps puisque les Egyptiens s’en servaient pour embaumer les morts.

Sur les problèmes cutanés (acné, furoncle, dermatose, blessure, etc.), la myrrhe accélère la cicatrisation tout en ayant une action antiseptique.

En cas d’inflammation des muqueuses buccales (aphte, gingivite), de maux de gorge, de pharyngite ou d’amygdalite, la myrrhe s’avère un soin efficace, sans oublier qu’elle est expectorante.

L’action anti-inflammatoire et analgésique de la myrrhe est aussi à noter. Son action antibactérienne et antifongique lui permettrait, en outre, de traiter des mycoses (Candida albicans).

La myrrhe aurait également une action régulatrice endocrinienne, qui serait stimulante de la thyroïde. Elle ne doit pas être utilisée chez les personnes souffrant d’hypothyroïdie.

La myrrhe s’achète en pharmacie, en herboristerie ou en magasins nature. Elle se présente et s’utilise de différentes façons :
– en résine, soluble dans l’alcool à 90° mais pas dans l’eau ni les corps gras. Elle doit donc être dissoute dans de l’alcool où elle macèrera avant d’être filtrée puis incorporée à une émulsion ou un baume cosmétique par exemple. La résine peut aussi être utilisée en fumigation.
– en huile essentielle : en application cutanée diluée dans une huile végétale, par voie interne selon les indications du pharmacien, ou par diffusion.
– en teinture : en application cutanée sur le bobo, ou en dilution pour des gargarismes.

Autres usages de la myrrhe

La myrrhe aurait des propriétés purifiantes et assainissantes sur l’air, et elle permettrait aux personnes stressées de mieux se relaxer et de se détendre. C’est pourquoi la résine est utilisée en fumigation et l’huile essentielle en diffuseur.

La myrrhe fait partie des matières premières utilisées en parfumerie : son essence qui dégage une odeur balsamique chaude, capiteuse et boisée est indissociable des parfums orientaux empreints de sensualité. D’ailleurs, dans le Cantique des cantiques, le parfum de la myrrhe évoque l’érotisme de façon non feinte… Parmi les parfums célèbres ayant la myrrhe comme note de fond, citons, La Myrrhe de Serge Lutens, Myrrhe Impériale de Giorgio Armani…

Les autres espèces de myrrhe

Commiphora africana, ainsi que d’autres espèces d’Afrique ou de la péninsule arabique sont utilisées localement comme la myrrhe, même si leur résine est moins odorante.

Commiphora mukul, appelé guggul à cause des principes actifs, les gugulstérones, qu’il contient et qui le dotent de propriétés hypolipémiantes, c’est-à-dire permettant de maitriser le taux de cholestérol et de triglycérides ; la myrrhe n’a pas cet atout propre au guggul, originaire d’Inde.

 

yogaesoteric
7 janvier 2021


 

Also available in: Română

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