La première mosquée d’Athènes suscite de fortes oppositions

Malgré la crise du peuple grecque, l’Etat semble trouver de l’argent pour construir… une mosquée

Dans le quartier de Votanikos où la future mosquée d’Athènes doit voir le jour, en périphérie de la capitale grecque, des murs de tôle surplombés de barbelés et couverts de graffitis encadrent le chantier. Celui-ci a tout de même fini par démarrer, à l’été 2016, après un dernier vote du parlement. Tout autour, des magasins fermés, des petits cafés sinistres, et de rares maisonnettes avec leur jardinet.

« Vous venez pour la mosquée ? Mais où étiez-vous quand ce quartier a été abandonné par l’État ? apostrophe une habitante. Avant, il y avait de la vie ici. Cette mosquée va achever le quartier. On n’en veut pas ! » Plus loin, un pompiste  : « Ils veulent faire de l’église Sainte-Sophie (à Istanbul) une mosquée, et nous, on leur en fait une chez nous ? Et puis quoi encore ? »

 

L’église orthodoxe grecque en a considérablement retardé les travaux. L’ancien primat d’Athènes, Mgr Christodoulou, avait eu raison d’un premier projet, décidé dans la perspective des Jeux olympiques de 2004, et du site choisi en 2000 près de l’aéroport. « Il n’est pas question que les touristes qui arrivent au pays voient comme premier monument un minaret ! », s’était-il insurgé à l’époque.

Puis la crise de la dette publique grecque a enterré le projet, ressurgi en 2013. L’an passé, le gouvernement a promis son achèvement pour le printemps 2017, puis pour l’été, et maintenant la fin de l’année.

L’Église orthodoxe mobilisée contre la mosquée

Pour une grande partie des Grecs, l’islam renvoie à l’histoire douloureuse du pays : 400 ans d’occupation ottomane, l’échange des populations gréco-turques en 1922, l’occupation turque d’une partie de Chypre… Hantée par cette histoire, l’Église orthodoxe est mobilisée contre la future mosquée, et a déjà obtenu la suppression du minaret et de l’appel à la prière.

Les grecques orthodoxes se sont réunis à la fin du mois de mai 2017 devant le Parlement d’Athènes pour protester contre les sataniques cartes ID, celles bancaires et contre les numéros pour le paiement des taxes. Ils ont criés aussi contre la construction de la première mosquée officielle que le gouvernement veut édifier à Athènes :

« Nous sommes préparés à mourir pour que la mosquée ne soit pas édifiée ! La Grèce est une terre des saints et des martyres, pas un endroit pour une mosquée ! »

La future mosquée, dont le coût est estimé à près d’un million d’euros, sera un bâtiment géré et financé par l’État pour éviter toute ingérence étrangère. L’édifice devrait pouvoir accueillir 400 fidèles sur 500 m 2, dont 50 femmes.



yogaesoteric

11 décembre 2017

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