La présidente de la BCE, Christine Lagarde, qualifie le processus démocratique de « frein » ralentissant le déploiement de la monnaie numérique européenne (CBDC)

La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a clairement exprimé sa frustration face aux processus démocratiques qui, selon elle, entravent ses efforts pour introduire une monnaie numérique de banque centrale.

S’exprimant lors de la 4e conférence internationale sur la politique monétaire de la Banque de Finlande, Lagarde a qualifié le retard pris par l’euro numérique non pas d’obstacle technique, mais de conséquence de la lenteur des systèmes démocratiques.

Bien qu’elle ait reconnu que la démocratie est quelque chose dont les Européens « se vantent », elle l’a ensuite décrite comme « un frein trop important à un moment où la rapidité est vraiment essentielle ».

Elle a ouvertement admis que le calendrier législatif l’avait empêchée de mener à bien le déploiement de l’euro numérique pendant son mandat, déclarant : « Compte tenu du temps que cela prend….… je ne serai plus là ».

Le projet d’euro numérique en est encore à sa phase préparatoire, et une décision devrait être prise prochainement quant à la poursuite des tests pilotes.

Toutefois, la Banque centrale européenne a répété à plusieurs reprises que le lancement complet n’était pas garanti.

Selon l’institution, « la décision d’émettre ou non l’euro numérique ne sera examinée qu’à un stade ultérieur, une fois que le processus législatif de l’Union européenne aura été mené à bien ».

Malgré cela, Lagarde a évoqué le lancement comme une certitude, déclarant « lorsque l’euro numérique sera finalement lancé pour de bon ». Son langage suggère que le résultat est déjà décidé, indépendamment de ce que les institutions publiques ou les législateurs pourraient conclure.

Cette approche n’a fait qu’accroître les inquiétudes quant à l’objectif sous-jacent et à la conception des monnaies numériques des banques centrales.

Contrairement à l’argent liquide physique, qui permet des transactions anonymes et intraçables, un euro numérique rendrait les activités financières entièrement visibles pour les autorités.

Chaque paiement pourrait être suivi, enregistré et analysé. Les défenseurs de la vie privée avertissent depuis longtemps que les CBDC risquent de devenir des outils de surveillance et de contrôle financiers de masse si des protections strictes ne sont pas mises en place.

Les commentaires de Lagarde ont alimenté ces inquiétudes. En décrivant le contrôle démocratique comme un obstacle, elle a laissé entendre que le débat public et le contrôle législatif sont des problèmes à gérer plutôt que des éléments essentiels de l’élaboration des politiques.

Son ton suggère que le plus grand défi n’est pas de concevoir l’euro numérique de manière à respecter les libertés civiles, mais de contourner les retards créés par la gouvernance représentative.

Plus ces systèmes sont considérés comme des acquis, moins il reste de place pour un véritable débat sur leurs risques. Pour beaucoup, ses commentaires confirment que la résistance démocratique n’est pas seulement ignorée, mais aussi activement rejetée.

 

yogaesoteric
23 octobre 2025

 

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