La pupille réagit aux mots qui évoquent l’ombre et la lumière
Le cerveau influence décidément plus le corps qu’on le croit : il suffit de penser à la lumière pour que l’œil soit comme ébloui, ont découvert des chercheurs français et néerlandais.
On pense au soleil, donc on voit le soleil. Lorsqu’on lit ou entend un mot qui évoque la luminosité, la taille de notre pupille se met à varier. Comme si notre œil y était réellement confronté ! C’est ce qu’ont constaté des chercheurs des universités d’Aix-Marseille et de Groningue (Pays-Bas), en mesurant la pupille de soixante volontaires. Face à « nuit », « noir » ou « ténèbres », leur pupille se dilatait, comme si l’œil était plongé dans l’ombre. Face à « soleil », « blanc », « brillance », elle se rétractait, comme en pleine lumière.
Certes, la différence de taille entre les deux cas est très faible : 3% environ. « L’effet mesuré dans notre expérience est très petit par rapport au comportement d’une pupille confrontée à de réels changements de luminosité », atteste Sebastiaan Mathôt, chercheur à l’université de Groningue, qui a mené l’étude. De plus, d’autres facteurs influencent aussi la taille de la pupille : longueur ou complexité du mot par exemple.
Le sens des mots évoque des images mentales
Il n’empêche : cet effet existe. Par quel mécanisme ? « Notre idée est que le sens des mots évoque des images mentales, qui ont ensuite un effet sur la taille de la pupille ». Mais pourquoi ces images se forment-elles ? Et sont-elles nécessaires à la compréhension du mot ? « Ça, on ne sait pas encore », avoue le chercheur.
En attendant, l’équipe compte répliquer l’expérience en néerlandais, et avec des personnes bilingues. Le but est de valider l’aspect universel de cette découverte, et de vérifier si le phénomène existe aussi avec une langue autre que la langue maternelle.
yogaesoteric
15 février 2018