L’art taoïste de l’amour
“Pour gouverner les gens et pour admirablement servir le ciel, rien n’est plus précieux que la modération et la mesure.
Car seulement celui qui pratique la mesure obtiendra vite le TAO.
Celui qui obtient rapidement le TAO acquérra toutes les vertus et les bonheurs.
Celui qui acquiert toutes les vertus et les bonheurs aura du succès dans tout ce qu’il entreprend.
Celui qui a du succès dans tout ce qu’il entreprend acquiert un pouvoir et une harmonie qui ne connaissent pas de limites.”
À première vue, l’art taoïste de l’amour semble être une méthode radicalement différente de presque toutes les conceptions occidentales en matière de sexualité et de technique amoureuse. La théorie et la pratique de l’art de l’amour taoïste a formé au long des siècles, le principe fondamental des rapports sexuels en Chine et il est significatif de constater que, depuis plus de 2.000 ans, ici a été pratiquée avec succès la technique nommée à présent “coitus reservatus” ou continence sexuelle, sans que cela apporte un préjugé quelconque à la santé des gens et à la qualités des descendants.
Le Tao représente une sagesse qui existe depuis des milliers d’années. L’idée fondamentale de la philosophie taoïste est que l’énergie qui pénètre tout et l’élan vital sont la source de la vie. Dans l’organisation universelle des choses et des phénomènes, l’être humain est une créature minuscule, presque insignifiante et vulnérable, qui ne peut pas aspirer à l’harmonie ou à une vie heureuse, faute d’un équilibre total avec cette source subtile macrocosmique, double, de Vie et de Pouvoir.
Le Tao est l’énergie infinie de la nature. Celui qui veut pratiquer le Tao doit être réellement détendu, autrement dit être ouvert et naturel, afin de pouvoir entrer en résonance parfaite avec cette énergie divine. L’art taoïste de l’amour a été structuré sur le squelette de cette philosophie dépourvue d’artifices, pleine de prudence, d’esprit d’”économie”, de pouvoir et de souplesse.
Les anciens textes taoïstes recommandent les interruptions fréquentes au cours de l’acte sexuel, dans le but de prolonger indéfiniment la durée du contact sexuel, ce qui permet à la femme de ressentir et de contrôler l’orgasme, et à son amoureux d’apprendre à contrôler, peu à peu, l’éjaculation, arrivant même à complètement la supprimer. La conclusion la plus étonnante à laquelle les sexologues modernes Masters et Johnson sont arrivés est que l’homme n’a pas du tout besoin d’éjaculer lorsqu’il fait l’amour, à l’exception du moment où il veut avoir un enfant. Cela a une importance capitale surtout après l’âge de 50 ans. Dans ce sens, les maîtres taoïstes affirment: “L’homme doit cultiver à perfection l’art de retarder de façon indéfinie l’éjaculation, jusqu’à ce que son amoureuse soit arrivée à un nombre suffisamment grand d’orgasmes. Il ne doit jamais laisser sa semence (sperme) se dissiper de façon imbécile par l’éjaculation”.
Les taoïstes nous apprennent que l’orgasme masculin et l’éjaculation ne sont pas la même chose. Seulement la mauvaise habitude et l’ignorance font en sorte que l’on croît que l’éjaculation serait le point culminant du plaisir. Après l’éjaculation, l’homme est fatigué, somnolent, ses yeux deviennent lourds, il ressent une sensation prononcée de soif, ses membres sont ankylosés. Pendant l’éjaculation, il vit un bref état de bonheur, suivis par plusieurs jours de blasement et d’épuisement. Si, au contraire, l’homme réduit au minimum et contrôle complètement l’éjaculation, son corps sera fortifié, son mental sera revigoré, l’ouïe deviendra plus fine et la vue plus pénétrante. S’il refuse la brève sensation que l’éjaculation lui procure, son plaisir et son amour pour la femme augmentent constamment. C’est comme s’il ne pouvait jamais complètement la posséder et cela augmente son bonheur d’aimer. N’est-ce pas là cela une infinie volupté ?
L’acte sexuel sans éjaculation représente la détente intensément euphorique d’une tension, mais cette détente, reproductible peu de temps après et de façon illimitée dans le temps, n’est pas explosive, comme dans le cas de l’éjaculation. C’est un plaisir qui s’accomplit de façon frénétique non pas grâce à la violence, mais par un état de paix intérieure, par une étonnante fusion voluptueuse, sensuelle et prolongée à l’infini, dans une euphorie qui est au-delà du corps et de sentiments. C’est un sentiment de communion télépathique avec un Tout Gigantesque et non pas seulement une sensation de séparation et d’épuisement, comme dans le cas de l’éjaculation. C’est un sentiment d’étroite communion avec le cosmos et de mise en commun à de multiples plans avec l’être aimé et non pas un simple spasme individuel égoïste qui souvent exclue l’autre.
Une fois souverain sur l’éjaculation, l’homme garde non seulement essence vitale, mais il a aussi d’autres avantages. Premièrement, son amoureuse ne sera jamais insatisfaite, parce qu’il pourra faire l’amour avec elle à chaque fois qu’il sera excité et en même temps il pourra prolonger extraordinairement l’acte amoureux, pour arriver à ce qu’il devienne indéfini dans le temps. Deuxièmement, chacun pourra pleinement bénéficier de l’essence de l’autre (l’homme de l’essence YIN (-) de la femme, la femme de l’essence yang (+) de l’homme) et, en conséquence, les deux expérimenteront une paix intérieure insoupçonnée, plénière et spirituelle, qui ne sera ressentie que de façon pâle ou incomplète par les autres couples qui font l’amour de façon ordinaire et inférieure (animale), déchargeant vite leur potentiel sexuel par éjaculation et perte de leur contrôle.
yogaesoteric
2008
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