L’attaque sous faux drapeau, une spécialité américaine
Depuis les guerres du Vietnam et d’Irak, en passant par la crise de Cuba, l’empire US s’est fait une spécialité de l’attaque sous faux drapeau. Pour créer le chaos partout dans le monde, afin d’assurer ensuite la « pax americana », garante de sa suprématie par la force du dollar américain sur la planète, en d’autres termes, par l’organisation du monde selon les règles américaines.
C’est cette organisation qui est en train de prendre fin aujourd’hui avec la guerre en Ukraine et la mise en place d’un monde multipolaire sous l’hospice de la Chine et de la Russie avec l’OCS.[1]
Pour bien comprendre en quoi consistent les attaques sous faux drapeau, dont les US n’ont pas l’exclusivité dans l’Histoire, mais dont on peut quand même leur attribuer la paternité dans la majorité des cas recensés depuis 1960, rien ne vaut quelques exemples, tous reconnus d’ailleurs depuis, par les services secrets américains.
Nous développerons ici quatre cas emblématiques des attaques sous faux drapeau américaines depuis 1960, mais il en existe encore beaucoup d’autres.[2]
Le projet d’attaque américaine sous faux drapeau à Cuba
Voici probablement le projet d’attaque sous faux drapeau le plus monstrueux jamais imaginé. Il est l’œuvre de l’état-major militaire américain.
Comme l’a admis le gouvernement américain, des documents récemment déclassifiés montrent qu’en 1961, les chefs d’état-major interarmées américains ont approuvé un plan visant à faire exploser des avions américains, à l’aide d’un plan élaboré impliquant l’échange d’avions, ainsi qu’à commettre des actes terroristes sur le sol américain, puis à rejeter la faute sur les Cubains, afin de justifier une invasion de Cuba pour renverser son Premier ministre Fidel Castro.
« Le Pentagone, qui est qualifié aujourd’hui encore par les médias de masse de “ministère de la Défense” mais qui devrait plutôt être désigné comme “ministère de l’attaque” si l’on se base sur les faits historiques, voulait une invasion de Cuba et la chute de Castro. »
« Ceci ressort d’un plan hautement confidentiel surnommé “Opération Northwoods”, daté du 13 mars 1962, qui n’a jamais été mis en œuvre. L’opération Northwoods a été signée par le plus haut général du Pentagone, le chef d’état-major interarmées Lyman Lemnitzer, sous les ordres directs du Secrétaire à la Défense McNamara. Les documents, à l’époque classés top secret, offrent une perspective rare et accablante sur l’activité guerrière illégale aux États-Unis. Le plan prévoyait de faire sauter des avions et des bateaux du Pentagone et de commettre des attentats terroristes aux USA afin d’attribuer la responsabilité de ces crimes à Fidel Castro. Dans l’optique d’une stratégie de la tension, de telles attaques sous faux pavillon devaient répandre peur et effroi dans la population américaine. Sous l’emprise de la colère et en état de choc, les citoyens américains auraient alors approuvé une invasion de Cuba, d’après ce que prévoyait le Pentagone. »
« Sans que quiconque au sein du Congrès soit au courant, Lemnitzer et l’état-major interarmées ont secrètement franchi la limite de l’État de droit », critiqua le journaliste américain James Banford, qui permit au public d’accéder aux documents secrets de l’Opération Northwoods. « Au nom de l’anticommunisme, les militaires ont proposé une guerre terroriste secrète et sanglante contre leur propre pays, afin de mettre l’opinion publique de leur côté dans la Guerre folle qu’ils voulaient mener contre Cuba. »[2]
Ce plan échafaudé par le président Eisenhower à la fin de son mandat devait déboucher six mois plus tard sur la crise des missiles russes de Cuba en réponse aux missiles américains mis en place en Turquie, menant le monde au bord d’une troisième guerre mondiale…
L’attaque américaine sous faux drapeau au Vietnam
La NSA admet avoir menti sur ce qui s’est réellement passé dans l’incident du golfe du Tonkin en 1964, en manipulant des données pour faire croire que des bateaux nord-vietnamiens avaient tiré sur un navire américain, le Maddox, afin de créer une fausse justification de la guerre du Vietnam. Le président Lyndon Johnson affirme le 4 août que les États-Unis ont été agressés dans le golfe du Tonkin par le Vietnam du Nord, ce qui par la suite s’est avéré un mensonge. Gene Poteat, l’analyste en chef de la CIA à l’époque démasqua le mensonge de guerre de l’administration Johnson, concluant des données disponibles qu’il est « impossible que des torpilles aient été tirées sur les contre-torpilleurs ».
Il ajoute qu’il était assez clair que le Président Johnson et son secrétaire d’État à la Défense Robert McNamara voulaient la guerre. Il n’y eut jamais d’enquête sur l’incident.
Mais lorsqu’on demanda à McNamara en 1999 si « l’attaque » du 4 août s’était produite, il admit : « Ce que je pense est clair : elle n’a jamais eu lieu. »[3]
Les US vont bombarder le Vietnam sans mandat de l’ONU lors d’une guerre illégale d’agression. La guerre tuera trois millions de Vietnamiens et 58 000 soldats américains.
L’attaque américaine sous faux drapeau en Irak
Les États-Unis ont faussement accusé l’Irak d’avoir joué un rôle dans les attentats du 11 septembre – comme le montre un mémo du secrétaire d’État à la défense – comme l’une des principales justifications du lancement de la guerre en Irak. Même après que la Commission du 11 septembre ait admis qu’il n’y avait aucun lien, Dick Cheney a déclaré que les preuves sont « accablantes » qu’Al-Qaïda avait des relations avec le régime de Saddam Hussein, que Cheney avait « probablement » des informations dont la Commission ne disposait pas, et que les médias ne « faisaient pas leurs devoirs » en rapportant de tels liens. De hauts responsables du gouvernement américain admettent désormais que la guerre en Irak a été lancée pour le pétrole… et non pour le 11 septembre ou les armes de destruction massive. Malgré les affirmations antérieures de « loups solitaires », de nombreux responsables du gouvernement américain affirment aujourd’hui que le 11 septembre était un acte de terrorisme parrainé par l’État, mais que l’Irak n’était pas l’État qui soutenait les pirates de l’air. De nombreux responsables américains ont en effet affirmé que le 11 septembre était une opération sous faux drapeau menée par « des éléments dévoyés » (sic) du gouvernement américain.[4]
Les attaques américaines sous faux drapeau en Europe
Un ancien Premier ministre italien, un juge italien et l’ancien chef du contre-espionnage italien admettent que l’OTAN, avec l’aide du Pentagone et de la CIA, a mené des attentats terroristes en Italie et dans d’autres pays européens dans les années 1950 et a accusé les communistes, afin de rallier le soutien des populations à leurs gouvernements en Europe dans leur lutte contre le communisme. Comme l’a déclaré un participant à ce programme autrefois secret :
« Il fallait attaquer des civils, des gens, des femmes, des enfants, des innocents, des inconnus éloignés de tout jeu politique. La raison en était très simple. Ils étaient censés forcer ces gens, le public italien, à se tourner vers l’État pour demander une plus grande sécurité. »
Ils auraient également mené des attaques terroristes en France, en Belgique, au Danemark, en Allemagne, en Grèce, aux Pays-Bas, en Norvège, au Portugal, au Royaume-Uni et dans d’autres pays.
Les attentats sous faux drapeau perpétrés conformément à ce programme comprennent entre autres : le meurtre du Premier ministre turc (1960), des attentats à la bombe au Portugal (1966), des attentats terroristes en Turquie (1971), l’attentat de Brescia (1974), les fusillades d’Istanbul (1977), l’enlèvement et le meurtre du Premier ministre italien Aldo Moro (1978), l’attentat à la bombe dans la gare de Bologne (1980) et la fusillade et le meurtre de 28 clients dans le comté du Brabant, en Belgique (1985).[4]
Autant d’attentats faisant des centaines de morts et de blessés graves.
Odessa, la prochaine attaque sous faux drapeau ?
Alors qu’aujourd’hui la guerre en Ukraine fait rage, menée contre la Russie par l’OTAN finançant et manipulant le gouvernement ukrainien, et qu’on s’achemine lentement mais sûrement vers un désastre total pour l’armée ukrainienne et les mercenaires de l’OTAN, se pose la question d’une attaque sous faux drapeau des forces de l’OTAN.
À ce sujet, il n’est pas inutile de rappeler les récentes attaques sous faux drapeau en Ukraine avec les massacres ukro-nazis mis sur le dos des Russes à Boutcha, dans une manipulation sommaire de cadavres exhumés ainsi que le sabotage de Nord Stream par l’OTAN, mis aussi sur le compte des Russes en représailles, alors qu’il suffisait juste pour ceux-ci de fermer les robinets…
À l’heure où la débandade finale approche pour l’Ukraine et l’OTAN, il reste donc encore à cet avatar armé américain une ultime carte à jouer : celle de l’action terroriste sous faux drapeau.
N’ayant jamais été capables de gagner une guerre depuis 1945, mis à part celle de l’île dérisoire de la Grenade en 1983, il ne reste plus aux Américains que la déstabilisation des États et le terrorisme pour maintenir encore la suprématie de leur monnaie de singe dans le monde. Avec la guerre d’Ukraine, on est en train de clore ce long chapitre sanguinaire, dans ce qui risque d’être une sorte de baroud d’honneur avec une dernière attaque sous faux drapeau. La ville « candidate » à cette attaque paraît toute trouvée : Odessa.
Odessa reste aujourd’hui la seule ville que ne contrôlent pas encore les Russes pour boucler la mer Noire. Avec le lancement mi-octobre d’un missile nucléaire tactique sur Odessa entre Steadfast Noon[5] en octobre, qui arrive à point nommé pour préparer ce nouveau coup fourré, et les mid-terms de début novembre, le Deep State US a un argument en or pour entrer en guerre contre la Russie « en représailles », et court-circuiter du même coup les élections avec la loi martiale en les reportant sine die pour cause de guerre.
Ville martyre depuis que les ukro-nazis, qui ont pris le pouvoir avec le coup d’État de Maidan en 2014, ont perpétré des massacres contre la population civile, « Odessa est un objectif prioritaire des Russes qui prévoient d’y mener une offensive entre la fin 2022 et début 2023. C’est également pour cette raison qu’en juillet 2022, a été formée “la brigade Odessa”. Elle est l’une des 16 brigades composées de citoyens du sud de l’Ukraine, formées depuis mars 2022 et destinées à être opérationnelles dès maintenant, avec l’ambition de libérer les villes de Nikolaiev à Odessa. »[6]
Il est donc tentant pour le Deep-State américain de jouer la carte de l’attaque sous faux drapeau à Odessa, sachant que cette ville stratégique est dans la ligne de mire des Russes. S’agira-t-il d’une attaque nucléaire tactique ou d’une « bombe sale », nul n’a la réponse à ce jour, mais ce risque est loin d’être exclu. Difficile de dire en effet quel est le rapport de forces de ces fous furieux que sont les straussiens au sein du Pentagone, de la CIA et du Département d’État. Il ne faut pas oublier qu’avec cette guerre d’Ukraine, les straussiens du Deep-State aux ordres de l’oligarchie ploutocrate anglo-saxonne jouent leur va-tout. Ils n’en ont pas d’autres à leur disposition. S’ils ne gagnent pas cette guerre : plus de Great Reset, plus de monnaie numérique, plus de gouvernance mondiale.
Dans ce combat de titans, la responsabilité de la Russie est énorme. Elle n’a pas le droit à l’échec, mais possède plusieurs atouts dans sa manche pour gagner :
1) Son économie dynamique, renforcée par les sanctions. De quoi alimenter son armée pléthorique en matériel de pointe. Pour rappel, sa dette est dérisoire comparée aux dettes faramineuses britannique, française, américaine et japonaise : le rapport avec son PIB est de 13,8 %, celui de la Grande-Bretagne de 85,5 %, de la France de 98 %, des États-Unis de 107 % et du Japon… de 250 % !
2) Elle a l’appui stratégique, économique et financier de la Chine, ce qui n’est pas rien, ainsi que celui des autres membres de l’OCS dans le cadre des nouvelles routes de la soie.
3) Elle est l’un des principaux fournisseurs de matières premières du monde dont l’Europe ne peut se dispenser comme on va le voir cet hiver…
4) Enfin, elle possède un armement sophistiqué de premier ordre avec ses missiles hypersoniques capables d’anéantir n’importe quelle capitale occidentale sans être détectés. Les scientifiques américains reconnaissent à ce sujet qu’il leur faudra au moins dix ans avant de rattraper leur retard sur les Russes.[7]
Notes :
[1] Organisation de Coopération de Shanghaï
[2] Daniele Ganser, Les guerres illégales de l’OTAN, Éditions Demi-Lune
[3] Peter Lennon, The attack that never was. The Guardian, 17 Avril 1999
[4] https://globalresearch.ca/53-admitted-false-flag-attacks/5432931
[5] http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/archive/2022/10/11/steadfast-noon-23381.html
[6] Jacques Baud, Opération Z, Max Milo
[7] https://lecourrierdesstrateges.fr/2022/06/08/la-russie-et-larme-hypersonique-les-aleas-de-la-strategie-du-fort-au-fou/
yogaesoteric
7 novembre 2022