Le cinéma de la Matrice – La science-réalité (2)

 

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Roswell, la grande énigme

Le soir du 2 juillet 1947, des témoins voient un disque traverser le ciel puis exploser en partie au-dessus d’un ranch près de Roswell, au Nouveau-Mexique. Le 8 juillet, l’armée (l’US Air Force) publie un communiqué affirmant qu’elle détient les restes d’un OVNI. Il reste à ce jour le seul aveu officiel de l’existence des OVNIS jamais fait par les autorités américaines. Depuis, un filtrage des informations a été systématiquement mis en place, celles-ci étant classées « ultra top secret ».

Au cours des trois jours ayant précédé le crash de Roswell, il y a eu 88 apparitions d’OVNIS dans 24 États, ainsi qu’une grande quantité de débris au sol retrouvés suite à un « disque » semblant frappé par la foudre, qui seront transférés par avion aux bases militaires de Fort Worth et de Wright Field. Ce même 8 juillet, un deuxième site a été découvert par des « archéologues », qui auraient observé l’épave d’un vaisseau avec quatre corps humanoïdes. Ce site a été rapidement balisé par les forces militaires, avant publication du communiqué officiel …

L’histoire dont la matière se prête à enflammer les esprits est chargée de contradictions, les communiqués suivants publiés revenant sur la déclaration initiale (il s’agirait après examen des débris non pas d’une soucoupe volante mais des restes d’un ballon météorologique couplé à un réflecteur radar). L’armée de l’air se contredira encore avec deux rapports publiés dans les années 1990 dont The Roswell Report rendu public en 1994, qui affirme qu’elle a réalisé des essais d’impact en utilisant des mannequins qui pouvaient ressembler à de petits cadavres. Une autre version, toujours officielle, affirme qu’elle travaillait sur un projet top secret appelé Mogul, consistant à contrôler les essais nucléaires soviétiques en lançant des ballons munis d’équipements acoustiques.

Si l’affaire Roswell est devenu un mythe, on le doit à cette armée si soucieuse de fournir des preuves mais se refusant à fournir les rapports classés top secret sur cette affaire …

En 1995, un film crée l’évènement dans le monde, portant sur la présumée autopsie de l’un des corps récupérés à Roswell. Ses origines sont douteuses, ce qui n’empêche sa vente à plus de 20 pays. Bien que faux (reconstitution d’une autopsie), ce film semble comporter une part de vérité. Près de 60 ans après les évènements, de nombreuses personnes poursuivent leur enquête et continuent à chercher des réponses aux différentes questions restées sans réponse, comme de savoir où sont passés les débris analysés et les rapports d’expertise. Ce qui est certain, c’est qu’il existe trop de témoignages concordants pour que l’on puisse ignorer ou traiter par le mépris le cas Roswell.

Confusion institutionnelle irrationnelle

D’un côté les autorités institutionnelles – civiles, militaires, scientifiques et religieuses – nient l’éventuelle réalité extraterrestre comme sujet d’intérêt général. Il n’est qu’à voir comment cette question est traitée par l’establishment médiatique … De l’autre, elles consacrent des moyens budgétaires et humains conséquents pour en étudier la réalité depuis l’après seconde guerre mondiale. Ainsi l’Institut SETI, acronyme de Search for Extra-Terrestrial Intelligence (« recherche d’une intelligence extraterrestre »), qui, lancé en 1960 par la NASA, regroupe des projets scientifiques essentiellement américains dont l’objectif est de détecter la présence de civilisations extraterrestres avancées présentes dans d’autres systèmes solaires.

Ils reposent sur l’hypothèse de l’existence d’autres civilisations avancées dans la galaxie à une distance compatible avec les techniques d’observation utilisées, dont l’émission de signaux électromagnétiques suffisamment puissants pourraient être détectés, correspondant éventuellement à des tentatives de prise de contact … En 2006, les observations qui s’étaient jusque-là cantonnées au domaine radio ont été élargies au domaine optique avec la mise en fonction d’un télescope dédié géré par l’Université de Harvard, suivi en 2007 de la création par des fonds privés de l’Allen Telescope Array, un radiotélescope interféromètre utilisant 42 antennes implantées en Californie.

Dans ce cadre, le METI (Messaging Extraterrestrial Intelligence) a envoyé en 2018 des messages aux hypothétiques civilisations extraterrestres peuplant les multiples galaxies composant l’Univers. Cette initiative ne fait cependant pas l’unanimité, de nombreux chercheurs s’inquiétant des répercussions que pourraient avoir de tels messages sur l’avenir de la civilisation, notamment dans le cas où ces fameuses civilisations seraient belliqueuses … Et quid de l’avis des citoyens ?

Le fantastique extraterrestre terrifiant voit la sortie en 1951 de The Thing from Another World (La Chose d’un autre monde), adapté de la nouvelle de John W. Campbell écrite en 1938 (Who Goes There), qui donnera lieu à une autre adaptation en 1982, The Thing de John Carpenter. L’histoire est un huis clos qui traite de la question de l’identité et d’une menace invisible issue de la fonte d’un corps extraterrestre ramené par des scientifiques à leur base suite à la découverte d’un vaisseau spatial dans l’arctique. Pour bien l’inscrire dans la psyché, une troisième adaptation a vu le jour en 2011, réalisée par Matthijs van Heijningen Jr.

De même The War of the Worlds (La Guerre des mondes), prolongement à l’écran du célèbre roman de science-fiction écrit là encore par Herbert Georg Wells et publié en 1898, connaît le succès avec les longs-métrages de Byron Haskin en 1953 et de Steven Spielberg en 2005. C’est une des premières œuvres d’imagination dont le sujet est l’humanité confrontée à une race extraterrestre (créatures tentaculaires) hostile depuis la planète Mars, en sus d’être le reflet de l’angoisse de l’époque victorienne et de l’impérialisme. Les populations terrifiées fuient cet ennemi implacable qui pompe le sang des malheureux qu’il capture et sème partout une mystérieuse herbe rouge qui étouffe toute végétation. Le monde est ravagé, où demeurent des êtres humains isolés à la limite de la folie, avant de se rendre compte que les Martiens ont soudainement cessé toute activité, exterminés par les microbes terriens contre lesquels ils n’étaient pas immunisés …

Une couche est rajoutée en 1956 avec Earth vs. the Flying Saucers (Les soucoupes volantes attaquent), film américain réalisé par Fred F. Sears, qui voit le genre humain, malgré les canons à haute fréquences les désintégrant (prémonitoire de nos technologies sécuritaires contemporaines), sortir finalement victorieux d’une guerre avec les aliens. Il ne fallait pas (encore) désespérer complètement Billancourt, suivant la bonne formule sartrienne …

L’étrange Carrousel de Washington

L’expression Carrousel de Washington désigne l’une des plus célèbres observations d’Ovni faite au XX° siècle, qui a eu lieu les nuits des 19 et 26 Juillet 1952 au-dessus de Washington DC. Elle est l’aboutissement d’une vague d’observations d’Ovnis sans précédent qui s’étale depuis avril 1952. Le pic d’observations a lieu en juillet, avec dans la soirée cinq sphères lumineuses volant au-dessus de la ville et vues par de nombreux habitants. Les échos qui apparaissent sur les écrans radar de la base d’Andrews font état d’une vitesse variant de 160 à près de 500 kilomètres par heure, avec des accélérations à des vitesses supérieures à mach 10. Ils sont confirmés par l’aéroport de la ville et les bases aériennes alentour.

Peu après, des avions de chasse Lockheed F-94 Starfire sont envoyés, et leurs pilotes confirment la présence des sphères ainsi que leurs importantes variations de vitesse. Vers 2h du matin, d’autres avions de chasse arrivent ainsi que d’autres boules lumineuses, dont l’une suit un avion de ligne pendant quelques instants. Le « jeu aérien » entre les Ovnis et les avions de chasse se poursuit jusqu’à 5 heures du matin, heure à laquelle le phénomène cesse. Le phénomène reprend toute la nuit du 26 au 27 juillet, et dans une moindre mesure dans celle du 2 au 3 août. Il est à chaque fois confirmé en visuel et au radar par des civils et des militaires, au sol comme dans les airs.

Le cas par-delà le scepticisme n’a été élucidé. L’explication officielle servie est qu’il est dû à une « inversion de température » dans le ciel de Washington provoquée par le conflit entre une couche d’air chaude prise en tenaille entre deux couches d’air plus froides. Cela aurait eu pour effet de provoquer un effet de mirage, en réfléchissant des ondes radar et en réfractant des rayons lumineux venus du sol. Les spécialistes du radar expliquent que ce phénomène est à l’origine de faux échos radar. Cette thèse a ensuite été contestée par de nombreux météorologues et contrôleurs radars, partant du fait qu’une inversion de température ne génère des échos radars que lorsque sont réunies certaines conditions météorologiques particulières et extrêmes, conditions qui n’étaient absolument pas réunies ces soirs-là, à la fin juillet 1952 sur les lieux des observations.

Les experts ont aussi relevé qu’une inversion de température n’est absolument pas compatible avec ce qui a été observé depuis le sol, sur les radars et en vol par les pilotes, tant sur les plans « aspects visuels » qu’en termes de mouvements, de changements de trajectoires, de vitesses et d’accélérations des phénomènes observés. Qui plus est, selon de multiples témoins dont les pilotes, à plusieurs reprises les Ovnis ont semé les avions de chasse puis sont revenus se positionner au-dessus de la ville une fois que les avions s’en éloignaient, ce qui rend impossible la thèse d’un phénomène météo.

Reste le choix entre deux possibilités : soit il s’agissait d’un phénomène d’origine naturelle ou humaine, soit il s’agissait d’engins étrangers à l’espèce humaine, porteurs d’un avertissement comme d’aucuns l’ont imaginé concernant le risque de prolifération des armes nucléaires entre grandes puissances. Toujours est-il qu’est intervenu le premier traité de non-prolifération des armes nucléaires en 1968.

La période de tension des années 50 entre les deux blocs continentaux Ouest vs Est nourrit fortement les énergies basses que sont les inquiétudes, angoisses et peurs, tout particulièrement des conséquences d’un conflit nucléaire. Le cinéma les relaie avec les monstres (les aliens envahisseurs repoussants) et les super-héros qui se battent férocement pour préserver « l’avenir de l’humanité ». De nouveaux intervenants sur-humains apparaissent ainsi, rendant les guerres et batailles encore plus terribles par leurs technologies sans cesse perfectionnées, cette fois-ci à l’échelle planétaire et non plus locale. Le message passé est la nécessité d’une course au perfectionnement technologique pour ne pas se retrouver en situation délicate avec les envahisseurs. Il permet également de justifier au passage la hausse des budgets consacrés à l’armement militaire dans le cadre de la « guerre froide » …

Dans The Day the Earth Stood Still (Le jour où la Terre s’arrêta), film fiction américain de Robert Wise en 1951, avec son remake réalisé par Scott Derrickson en 2008, une sorte de sphère atterrit sur Terre et un extraterrestre d’apparence humaine en sort, porteur d’un message de paix à l’humanité. Il dit que la sécurité doit être pour tous ou nul ne sera en sécurité. Sous couvert d’humanisme, le robot humanoïde fait passer le message de la nécessité à venir d’une organisation pour la protection mutuelle des planètes et la disparition totale des agressions, qui repose une police, en l’occurrence une race de robots comme sur sa planète …

Pour les questions d’agression, il souligne que ceux-ci ont les pleins pouvoirs, qui ne peuvent être révoqués. Le résultat est la paix, sans arme ni armée, sans crainte d’agression ni de guerre, et libres d’avoir des activités plus profitables. Il termine en disant que si l’humanité menace d’étendre sa violence, alors la Terre sera réduite à un tas de cendres. Le choix est simple : se joindre aux robots et vivre en paix, ou continuer sur sa voie et s’exposer à la destruction. La décision lui (vous) appartient … Le virus délétère du transhumanisme asservissant commence à être significativement renforcé …

Le film The Invasion of the Body Snatchers (L’Invasion des profanateurs de sépultures, plus justement L’Invasion des voleurs de corps), réalisé par le réalisateur états-unien Donald Siegel (1912/1991), sort en 1956. Il est précurseur du thème du contrôle mental et de la prédation psychique par une technologie de nature psycho-somatique, ceci étant à l’époque hors du champ de conscience de la majeure partie de l’humanité. Les aliens (créatures extraterrestres) sont montrés prenant le contrôle du monde terrestre en occupant les corps d’êtres humains. Ils prennent le contrôle non seulement du corps physique mais aussi de l’esprit, de la mémoire, des facultés … Les gens possédés y sont montrés comme se comportant de manière identique de toutes les façons possibles. Et s’ils mentionnent des évènements spécifiques à leur vie, ils n’éprouvent plus aucun sentiment à leur propos. Ils ne ressentent rien.

Dans une scène, un enfant lutte pour se sauver de ce qui paraît être sa mère. Le jour d’après, ils sont main dans la main. L’enfant est désormais sous contrôle. Seuls les amoureux tentent de rester éveillés pour ne pas être pris sous leur contrôle. Lorsqu’un succombe, devenu une créature, il essaie de tromper et de trahir l’autre …

To Serve Man (Comment servir l’homme) est le quatre-vingt-neuvième épisode de la série télévisée The Twilight Zone (La Quatrième Dimension), diffusé aux États-Unis en 1962. Il est adapté d’une nouvelle écrite par Damon Knight publiée en 1950 dans la revue Galaxy Science-Fiction. Il met en scène les Kanamites, une race extraterrestre très évoluée sur Mars et animée des meilleures intentions, qui aide les Humains à se débarrasser de la guerre, à vaincre les maladies et la famine sans rien demander en échange.

On sait qu’ils disent la vérité lorsqu’ils affirment qu’ils veulent le bonheur des humains, puisque le chef de la délégation a passé avec succès le test du détecteur de mensonge …  Ils organisent même des voyages massifs vers leur planète afin que les humains apprennent à mieux les connaître. Tout va donc pour le mieux jusqu’au jour où un traducteur à l’ONU réussit à s’emparer d’un dictionnaire qui lui permet de traduire le fameux manuel kanamite intitulé « Comment servir l’homme ». Il s’aperçoit alors qu’il s’agit d’un livre de cuisine … l’humain étant le plat final. C’est de cet épisode que vingt ans plus tard Kenneth Johnson s’inspira pour créer la série culte des années 1980. Le système prédateur n’hésite pas à afficher avec cynisme la manipulation des humains naïfs par la ruse.


Lisez la troisième partie de cet article

 

yogaesoteric
29 juin 2019

 

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