Le point sur l’incendie de Notre-Dame de Paris (2)
Lisez la première partie de cet article
10/ Sur le chantier tout objet incandescent était interdit
A priori tout ce qui pouvait mettre le feu était interdit : chalumeau, moteur, gaz, etc.
Comme le rappelle Julien Le Bras, « ce chantier débutait normalement ». Il explique par ailleurs, que le 15 avril, aucun travaux par point chaud ou électriques n’ont été effectués. Ce jour-là, les rénovateurs ont placé des échafaudages : « nos outils sont des marteaux, des clés de 22 », indique Julien Le Bras, « rien qui puisse permettre un départ de feu. »
Source : franceinfo
11/ Le chêne massif est très difficile à enflammer
– Voici une vidéo avec une personne qui essaye d’enflammer une poutre de chêne d’une taille identique à celles de Notre-Dame :
– Une autre :
Dommage que ces expériences n’aient pas été réalisées en intérieur où l’énergie se dissipe moins vite.
– Sur Twitter :
– La description de l’incendie de la cathédrale de Reims :
« L’incendie de la cathédrale de Reims par les Allemands, le 19 septembre 1914, est un évènement d’une portée considérable, à la fois par ses conséquences matérielles mais aussi par son retentissement international.
[…] A 15 heures, un obus touche l’échafaudage en bois de pin qui depuis mai 1913 ceinturait la tour nord de la cathédrale et l’enflamme. Vers 15h30, la toiture prend feu rendant l’incendie visible de loin ce qui amène les Allemands à cesser leur tir. Mais la chaleur de l’incendie met en ébullition les 400 tonnes de feuilles de plomb qui recouvrent la toiture. Le plomb fondu se répand alors sur les voûtes et coule par les gargouilles, provoquant une spectaculaire fumée couleur jaune d’or. A 15h50 l’échafaudage s’effondre sur le parvis, remplissant celui-ci de fumée. Quant à l’incendie de la charpente, il se poursuit jusque vers 20 heures. »
Source : Reims.fr
L’embrasement de la charpente (en chêne ?) via un incendie de bois de pin prend donc 1/2 heure et dure 4h30. Mais de nombreux objets avaient été stockés à l’intérieur : vêtements, planches de bois, etc. (Bernard Lecomte).
– Il existe des cheminées en chêne :
Rare grande cheminée ancienne en bois de chêne à décors de faunes sur les jambages surmontées d’un bas-relief représentant une scène avec des personnages et de part et d’autres des têtes de lions
Source : Cheminées Camus Fils
« La température d’inflammation du bois dépend de la durée d’exposition du bois à la chaleur. Généralement, le bois s’enflamme à une température située entre 250 et 300 °C. Après l’inflammation, le bois se met à se carboniser d’environ 0,8 mm par minute. Le feu progresse lentement dans une pièce de bois massif, car la couche de carbone qui s’y forme protège le bois en situation d’incendie et ralentit l’augmentation de la chaleur dans les parties internes et la progression de l’incendie. Par exemple, déjà à une distance de 15 mm de la limite de carbonisation, la température du bois est inférieure à 100 °C. Cette caractéristique est mise à bien entre autres dans le dimensionnement des structures portantes. »
Anthony et Didier Dupuy avaient travaillé au sommet de Notre-Dame en 2013. Ces grands connaisseurs de la cathédrale ont du mal à comprendre l’incendie.
« Quelle pourrait être selon vous l’origine du feu ?
A.D. Les sections de chêne sont énormes et il faut vraiment une source d’énergie hors norme pour les embraser. L’enquête dira ce qu’il en est. C’est vraiment surprenant.
D.D. Le bois des charpentes était dur comme de la pierre, vieux de plusieurs siècles. La poussière sur la peau des poutres a pu s’enflammer. Mais je n’arrive pas à m’expliquer comment des morceaux de 60 cm de large ont brûlé aussi vite. »
Source : Le Parisien
« La forêt » :
Voir sur Twitter
12/ La fumée de l’incendie avait une couleur jaune
C’est un point important. Est-ce que cela prouverait qu’il y avait un accélérateur de feu (souffre, thermite) ?
Si l’on se réfère au point précédent c’est le plomb qui serait à l’origine de la couleur de l’incendie :
« La chaleur de l’incendie met en ébullition les 400 tonnes de feuilles de plomb qui recouvrent la toiture. Le plomb fondu se répand alors sur les voûtes et coule par les gargouilles, provoquant une spectaculaire fumée couleur jaune d’or. »
Le plomb donne-t-il réellement cette couleur à la fumée ?
La fumée jaune de l’incendie.
En quelques instants, La thermite (ou nano-thermite) est capable de générer une fournaise capable d’atteindre les 2.500 °C.
Les couleurs d’une combustion par thermite :
La fumée lors d’un incendie d’immeuble :
Un autre incendie :
– Sur Internet, il y a cette phrase qui proviendrait d’un pompier :
« Il est impossible d’avoir un tel feu en moins de 2h sans accélérateur. Le bois n’émet pas de fumée jaune, la pétrochimie oui ! »
Source : Facebook ?
Le plomb peut-il alors avoir modifié la couleur de la fumée ?
13/ Y aurait-il eu un phénomène de pyrolyse ?
« On soude des éléments métalliques tels que chéneaux en zinc, posés sur des éléments de charpente en bois, qui sont portés localement à plus de 270 degrés. Même à l’abri de l’air, une réaction de pyrolyse démarre, et continue silencieusement, car c’est une réaction exothermique. Cette réaction progresse dans la pièce de bois et gagne de proche en proche jusqu’é atteindre une partie exposée à l’air, ce qui permet enfin a la fumée de s’échapper.
Il est alors trop tard pour éviter l’incendie car cette fumée remplie de radicaux libres s’enflamme alors immédiatement. (tétraèdre du feu). Ce processus reste discret avant l’éclatement de l’incendie, puis qu’aucune fumée ne pouvait s’échapper avant que la pyrolyse (dite encore improprement “ combustion lente ” ou sans flammes) n’atteignent une partie exposée à l’oxygène de l’air. C’est aussi ce qui explique que ce type d’incendie éclate avec retard, c’est à dire jusqu’à plusieurs heures après la cessation des travaux. »
Le problème de cette hypothèse toutefois intéressante c’est que, comme vu au point 1, les travaux n’avaient pas commencé.
14/ Est-ce que la charpente aurait contenu une autre essence de bois ?
Y aurait-il eu du sapin aussi par exemple ? Il n’y a pas d’information dans ce sens.
15/ Y a-t-il eu un phénomène lié à l’électricité statique ?
A priori c’est un phénomène connu lors de l’explosion de silo à grains. Ce phénomène aurait-il été suffisant ?
16/ Les tours avaient été exceptionnellement fermées à 17h30 au lieu de 18h30
« À noter : exceptionnellement, les tours Notre-Dame fermeront à 17h30 le lundi 15 avril. La cathédrale reste ouverte comme d’habitude jusqu’à 18h45. »
– Le Centre des monuments nationaux :
Capture du site du Centre des monuments nationaux.
– Recherche Google :
Source : L’Échelle de Jacob
– La question est donc : pour quelle raison les tours étaient « exceptionnellement » fermées ce jour-là ?
– Il semble que l’office de tourisme de Paris avait aussi prévenu d’une autre fermeture :
« lundi 15 avril 2019 : fermeture exceptionnelle à 17h30 du square Jean XXIII autour du chevet de la cathédrale. »
Pas plus de preuve que ça sur cette fermeture du square pour l’instant.
17/ Une caméra pointée sur la flèche avait été installée pour suivre l’avancée du chantier
Une caméra pointée sur la flèche avait été installée pour suivre l’avancée du chantier, a révélé à l’agence Reuters Marc Eskenazi, ajoutant que l’enregistrement en « timelapse » (avec un effet d’accéléré), potentiellement précieux, avait été remis aux enquêteurs. « Des photos ont été prises toutes les dix minutes à partir de lundi 14 heures et l’appareil photo a été confié à la “ brigade criminelle ”, a-t-il dit, faisant état d’un véritable “ reportage photo ”. “ Ils peuvent bien voir d’où vient la première fumée par exemple, d’où elle sort, je pense que le film a un certain intérêt pour l’enquête ” », a-t-il ajouté.
Source : francetvinfo
Lisez la troisième partie de cet article
yogaesoteric
20 décembre 2019