Le Saint Esprit (I)
Du professeur yoga Gregorian Bivolaru
Le concept d’« Esprit Miraculeux » occupe une place très spéciale dans les traditions religieuses. Aussi bien dans la pensée indienne et dans la tradition occidentale de la sagesse, on parle d’un « substrat » mystérieux primordial de la création. « Du non-être de Brahman (Dieu) est apparu l’Esprit, l’Esprit a fait apparaître le Maître de toutes les créatures (Ishvara). Alors, le Seigneur de toutes les créatures (Ishvara) a fait apparaître les créatures. De cette manière, toutes et tous qui ont été créées et qui existent s’appuient sur l’Esprit qui est apparu au début. » (Taittiriya Brahmana II, 2, 9, 10)
Dans le célèbre texte de la « Enéide » (œuvre du poète latin Virgile), nous trouvons deux termes, à savoir: « mens » qui signifie « mental » et « spiritus » qui signifie « esprit », termes qui décrivent le principe mystérieux qui régit le monde : « D’abord le ciel et les continents, les fonds marins, le globe brillant de la Lune, les feux rayonnants de Titan ont été faits pour exister et de vivre par un souffle mystérieux qui existait déjà en leur sein (Spiritus intus alit) ; étant infusé d’une certaine façon dans tous les membres (parties, régions) du monde, cet esprit déplace toute la masse de la création (Mens agitat molem), il se mêle et est constamment présent dans ce grand corps universel. » (Virgile, Enéide, VI).
La « Bible » parle toujours du « souffle » mystérieux de Dieu planant sur les eaux (Genèse 1-2), précédant ontologiquement toute la Création: la création du monde et la création de l’homme, qui a acquis la vie lorsque Dieu la lui a insufflé (sous forme d’un tel souffle) dans les narines (Genèse 2:7).
Lorsque nous lisons dans la « Bible » le Livre de Job, nous constatons qu’un tel souffle (qui a été insufflé dans les narines de l’homme primordial) a fait en sorte que l’homme devient un être vivant (animé). Par ailleurs, à cet égard nous rappelons que le latin « anima » (« âme ») a aussi le sens de « vent » (de même, le mot grec « anemos », signifie aussi « air » ou « vent »).
En analysant toutes ces questions, nous pouvons facilement réaliser que le Saint Esprit est une grande énigme et aussi une réalité mystérieuse avec laquelle il est nécessaire d’entrer en communion subtile (par le déclenchement dans notre univers intérieur d’un processus de résonance occulte). De cette façon, il devient possible de découvrir, au-delà de la spéculation et de la théorie, la réalité mystérieuse et puissante du Saint-Esprit, qui embrasse sans cesse toute la création de Dieu et, par ailleurs, la manifeste et la soutient sans cesse. Lorsque le Saint-Esprit manifeste sa présence et sa réalité dans notre être, l’état profond et intense qui apparaît nous aide à découvrir par expérience directe que le Saint-Esprit est réel. En plus de cet ineffable état intérieur que la réalité du Saint-Esprit révèle est très difficile et délicat de le définir avec précision. Par conséquent, on pourrait dire que le Saint-Esprit est, avant tout, une grande énigme qui reste en tant que tel (comme un profond mystère), même lorsque ses flux d’énergie mystérieuse se déversent dans notre univers intérieur et déclenchent des différents états et effets sublimes, complexes que, beaucoup d’entre eux, sont indescriptibles.
La présence et la manifestation cachée – mais souvent écrasante – du Saint-Esprit nous est suggérée par le texte le Cantique des Cantiques qui existe dans la Bible. Ainsi, lorsqu’il est lu dans un état de transfiguration poétique le texte du Cantique des Cantiques, nous avons, dans une certaine mesure, au-delà des mots, l’intuition de la réalité énigmatique du Saint Esprit. Si la tradition occidentale a finalement réussi à distinguer plusieurs sortes d’« âmes », parmi lesquelles une soi-disant « spirituelle » (et immortelle), le texte biblique ne réalise aucune distinction lorsqu’il décrit dans la Genèse « l’ouvrage mystérieux du sixième jour ». Ainsi, tant l’être humain que les animaux sont doués du « souffle (l’esprit) de la vie » (Genèse 1,30).
Lorsque nous étudions soigneusement la Bible, nous trouvons que là on parle parfois d’un soi-disant « esprit » de la jalousie ou, dans d’autres passages, au sujet d’un soi-disant « esprit » de la débauche, ou (dans d’autres passages) sur le un soi-disant « esprit » de la sagesse, etc. Quand nous étudions ces questions très attentivement, nous arrivons à l’intuition qu’en réalité, dans tous ces passages de la Bible, on parle de certaines énergies mystiques subtiles avec lesquelles les êtres humains entrent en contact et qui déclenchent dans leur monde intérieur de différents processus mystérieux de résonance occulte qui, dans certaines circonstances peuvent être de bon augure, bénéfiques, alors que dans d’autres cas peuvent être nocives, maléfiques. Toujours dans la « Bible » nous trouvons des références importantes à certains phénomènes, tel que celui qui est décrit par le fait qu’un être humain peut « rendre son esprit » (ou, en d’autres termes, mourir).
Il est évident que dans la « Bible » les réalités physiques et celles psychiques ne sont pas nettement différenciées. Si les textes originaux grecs du « Nouveau Testament » (à l’exception de l’Evangile de Matthieu, la seule qui a été écrite en araméen), il a été utilisé le terme « pneuma » pour le Saint-Esprit. Ainsi, nous trouvons dans la « Bible » la déclaration: « Le Saint-Esprit souffle où il veut. »
Lorsque l’on analyse avec soin et bon sens ces questions, tout en nous laissant guidé par la sagesse du cœur et par intuition, nous constatons que, en fait, le Saint Esprit est l’Esprit énigmatique de Dieu et il est évident que, en réalité, le Saint-Esprit est un aspect de l’Etre suprême (Dieu le Père).
Mais il est significatif aussi que le « Coran » (4171) parle de quelque chose d’équivalent, et dit: « L’esprit qui venait de lui (Dieu) ». Il vaut la peine, toutefois, de rappeler que dans la théologie musulmane l’âme de l’homme a un statut d’intermédiaire entre le monde spirituel des anges et le monde corporel. Dans l’exégèse chrétienne, le mot latin « spiritus » (en d’autres termes « esprit ») est synonyme de l’âme, ce qui est considéré comme une pièce intermédiaire entre le spirituel et le domaine du corporel. Indépendamment de ses différentes étymologies, le concept de « esprit » (qui, on pourrait dire, est un lien entre la pensée et le souffle vital) conserve dans le discours philosophique occidentale une certaine unité.
D’autres traditions culturelles structurent de façon complètement différente cette réalité de l’expérience intérieure et empirique. Par exemple, dans le texte indien « Vaisheshika Sutra » (dont le titre peut être traduit comme: « Le traité fondé sur des déterminations, des caractérisations ou des spécifications ») nous dit qu’il y a un élément intermédiaire (médiateur) qui empêche le Soi Suprême Eternel et Immortel (Atman) de nous donner à chaque instant la connaissance divine, constante, universelle (générale) et toujours pleine de sagesse. Ce médiateur est aussi, en quelque sorte, un séparateur pour nos actions de connaissance ou de volonté, ainsi qu’une sorte de « pulvérisateur » de sensations.
Si le Manas désigne le mental commun ou le mental humain commun, il est décrit comme un principe de l’instabilité dans de nombreuses associations d’idées et de projections de l’imagination. Par conséquent, il est nécessaire pour lui (le mental, Manas) d’être discipliné, pour le contrôler et même arrêter à volonté son activité, en vue de sa complète transcendance : « A chaque fois que le mental (Manas) instable et inconstant cherche à s’échapper (divaguer ou fluctuer), il doit être fixé avec fermeté et guidé pour être arrêté (parfaitement contrôlé), parce que de cette manière il devient possible de découvrir et révéler le Soi Suprême Immortel (Atman). » (Bhagavad Gita, V)
Lorsque dans notre être apparaît un profond état de communion indescriptible avec la réalité énigmatique du Saint-Esprit, nous découvrons que tout ce qui est en face de nous (qui nous entoure) dans le monde physique, est très peu par rapport à ce qu’on trouve intuitivement de ce qu’il y a dans la réalité du Saint-Esprit qui est toujours identique à ce que beaucoup d’entre nous comprennent par les concepts de nature, vie universelle, éternel féminin, etc. Étant donné que tout ce qui existe dans le Macrocosme tout entier est également présent dans le Microcosme de notre être, il est clair que le Saint-Esprit nous embrasse en permanence et est présent dans notre être, en agissant à chaque instant pour avoir de la vie et pour exister. En raison de sa communion intime et parfaite avec la réalité absolue de Dieu le Père, le Saint-Esprit est toujours omniprésent et par sa nature même, il est omniscient.
En ce qui concerne l’aspect mystérieux de la toute-puissance du Saint-Esprit, on peut dire que toujours le Saint-Esprit réalise uniquement la Volonté du Père céleste (Dieu), qui est l’UNIQUE qui est en éternité et de façon suprême Tout-Puissant. En d’autres termes, bien que le Saint-Esprit soit sans aucun doute omnipotent, son omnipotence est réelle et elle est exprimée en permanence dans la sphère de la Création entière de Dieu le Père (c’est-à-dire, dans toute la manifestation qui est l’œuvre (le travail) constant du Saint-Esprit, celui-ci accomplit sans cesse la Volonté du Père Céleste (DIEU), (il) étant toujours subordonné seulement à Dieu le Père.
Cette nuance essentielle doit être comprise comme tel par tous ceux qui seront capables de pénétrer dans cette révélation, et même s’il y en a qui seront incapables de comprendre cet aspect fondamental, cependant, nous osons de vous le présenter en tant que tel, bien que pour certains (qui croient souvent aveuglément dans certains dogmes), cette révélation est en contradiction avec certains dogmes qui existent. Nous vous rappelons, cependant, à cette occasion aussi, qu’il a souvent été prouvé que la lettre du dogme tue et le Saint-Esprit donne la vie (à la connaissance pleine de sagesse de la Vérité Suprême Ultime (qui nous libère de la prison des dogmes ossifiées et stériles)). En dehors de cela, étant donné que nous avons chacun un libre arbitre, nous avons en permanence la possibilité de choisir en étroite liaison avec notre intuition, avec la sagesse du cœur et avec le bon sens que nous avons. Ce que nous disons ici est entièrement basé sur une expérience intérieure directe, ainsi que sur certaines révélations divines qui nous ont été offertes au fil du temps.
En conclusion, chacun d’entre vous, qui va étudier soigneusement ces aspects, a la possibilité de choisir et, en plus, nous vous conseillons de faire une consécration à Dieu le Père et Lui demander avec humilité, dévouement et aspiration, quelle est la vérité (sur ces questions essentielles). Nous vous conseillons de compter sur la réponse mystérieuse, insaisissable et intense que vous recevrez immédiatement après. De cette façon, vous pouvez savoir avec l’aide de Dieu le Père quelle est la Vérité sur cette question que les dogmes nous présentent sans aucune nuance. Cependant, nous savons qu’il est possible que certaines personnes choisissent de ne pas penser au dogme qui a été établie dans ce sens, confirmant ainsi, une fois de plus, la fameuse déclaration du génial physicien Albert Einstein, qui à un moment donné a dit: « Il est plus facile de désintégrer un atome qu’un préjugé ».
Nous ne devons pas oublier que souvent les dogmes stériles et ossifiés sont des bizarres graines débinage, de discorde, de mésentente, de bagarres et même de meurtres, qui sont jetés entre les gens qui sont privés de la sagesse, du bon sens et de l’intuition. Dans de nombreux cas, les dogmes se sont prouvé plus tard (quand il était déjà trop tard pour être encore en mesure de faire quelque chose) être les manifestations les plus évidentes du semidoctisme et de la partialité de ceux qui ont été trop paresseux à penser de façon complexe et profonde.
Le dogmatisme le plus aride et enkysté est le plus souvent caractérisé par une tendance à proclamer à haute voix certains axiomes, ou de décider que certaines vérités partielles (les nôtres ou celles d’un groupe particulier) sont définitives et incontestables. De cette façon, nous sommes poussés d’une manière insidieuse de tourner à jamais le dos aux certaines FACETTES DE LA REALITE, et finalement cela contribue inévitablement à la distorsion de la réalité et fait apparaître pour nous la faillite de la vérité. Ces vérités fondamentales peuvent être découvertes par l’expérience directe à mesure que nous entrons en communion profonde et indescriptible, avec la réalité mystérieuse du Saint Esprit.
Une caractéristique fondamentale du Saint-Esprit, c’est qu’il est et demeure, tout comme Dieu le Père (mais pas identique), un mystère immense et profonde. Toute tentative de définir précisément le Saint-Esprit échoue, parce que le Saint-Esprit est sans relâche une réalité spirituelle énigmatique illimitée, qui embrasse et, en même temps, inclue l’univers des phénomènes que nous vivons. Comme toujours, chacun de nous est embrassé par le Saint-Esprit et en même temps est une manifestation individuelle du Saint-Esprit, qui réalise de cette façon la volonté du Père céleste (DIEU).
Dans les états élevés d’extase divine, le Saint-Esprit se révèle comme un système unifié énigmatique fonctionnant en continu comme un tout indivisible, qui agit de manière à réaliser les intentions et la Volonté de Dieu. Tout le Macrocosme a été manifesté par le Saint-Esprit, qui exprime en totalité les intentions essentielles et la Volonté du Père céleste (DIEU). Toutefois, le Saint-Esprit est une puissance féminine sacrée qui agit à tout moment dans un état de parfaite et complète unisson avec la suprême sagesse de DIEU LE PERE.
Le Saint-Esprit a une origine divine transcendante. Dans l’univers de l’être humain, le Saint-Esprit est toujours présent dans l’hypostase de principe immatériel, et sa réalité énigmatique soutient et structure tant les fonctions mentales que les fonctions supramentales. Lorsqu’il se manifeste pleinement dans l’univers de l’homme, le Saint-Esprit fait vivre un formidable sentiment de vivacité et d’intelligence supérieure. La réalité mystérieuse du Saint-Esprit soutient et inspire en grande partie l’ensemble des créations humaines dans leur ordre archétypal et symbolique. Les idées de DIEU et Ses Intentions mystérieuses viennent à la vie et puis deviennent réalité grâce à la réalité énigmatique du Saint-Esprit, qui se manifeste entièrement à l’unisson avec la Volonté du Père céleste (DIEU).
Grâce à la réalité mystérieuse du Saint-Esprit, Dieu le Père se manifeste et ainsi la création apparaît avec la coopération parfaite et totale du Saint-Esprit, qui est la Nature qui ne cesse de réaliser que Sa Volonté. Il y a toujours une relation mystérieuse et parfaite, ce qui montre une totale unité entre l’Esprit Absolu de Dieu le Père et le Saint-Esprit, qui est la Totalité de Sa Nature, qui est souvent appelé l’Eternel Féminin. Sa Création entière est manifestée et soutenue par un état de béatitude divine qui caractérise le processus continu de la création divine.
Les états de bonheur immense, de joie, d’enchantement, d’étonnement divin et d’émerveillement ensemble avec les états d’orgasme que nous vivons, ainsi que les états d’extase divine, sont chacunes des expressions partielles de la béatitude divine qui caractérise le parfait et mystérieux état de communion béatifique qui existe entre l’Esprit absolu de Dieu le Père et la réalité mystérieuse du Saint-Esprit. Tout ce qui apparaît dans la Manifestation est exprimé en tant que tels, puis stocké (maintenu) par la nature caractéristique énigmatique du Saint-Esprit.
En agissant toujours à l’unisson avec le Saint-Esprit, Dieu le Père représente une Totalité qui précède l’apparition de la Création proprement dite, en d’autres termes, la naissance et la continuité du Macrocosme tout entier. Dans l’univers de l’être humain, la réalité énigmatique du Saint-Esprit est présente et s’exprime à travers ce qu’on pourrait appeler de façon plastique « l’état d’esprit de la finesse ». L’intuition spirituelle est également une autre expression de la réalité énigmatique du Saint-Esprit dans l’univers de l’être humain. La réalité mystérieuse du Saint-Esprit est toujours présente dans tous les états de l’être et a des degrés divers de manifestation. Le Saint-Esprit est en chaque être humain une réalité très intime et très profonde.
Cette réalité énigmatique du Saint-Esprit fait connaître sa présence en particulier à travers la soi-disant « sagesse du cœur ». Lorsque l’être humain réalise le retour sauveur vers la réalité mystérieuse de DIEU, qui le libère de la sensation illusoire qui le fait croire qu’il est un « moi » séparé, il découvre ainsi la réalité distincte et énigmatique du Saint-Esprit. En permanence la réalité énigmatique du Saint-Esprit (qui peut être comprise comme la puissance énigmatique et l’énergie de l’Eternel Féminin Divin), comprend et embrasse tout, toute la création de Dieu le Père, étant une manifestation de celui-ci (du Saint-Esprit). Lorsque nous contemplons attentivement et lucidement la dimension symbolique du Saint-Esprit, nous découvrons qu’il y a une mystérieuse relation de correspondance entre le Saint-Esprit et les énergies subtiles de l’Eau. Cette relation mystérieuse est une constante commune à toutes les traditions spirituelles de l’humanité.
Si dans l’hindouisme l’Esprit absolu de Dieu le Père est identifié avec PURUSHA, à son tour, l’Eau représente toujours PRAKRITI (le principe féminin passif, indifférencié, qui est souvent considéré comme l’énergie primaire et la substance primordiale). Avec PURUSHA (l’esprit absolu ou Dieu le Père), PRAKRITI (le principe féminin passif, indifférencié qui est souvent considéré comme l’énergie primaire et la substance primordiale) sont les deux pôles de la Manifestation. PRAKRITI reçoit toujours la décision et l’intention de création de PURUSHA (l’Esprit absolu ou de Dieu le Père). PRAKRITI n’est pas une « cause efficiente » ou en d’autres termes, une cause d’auto-suffisante (qui puisse être cause pour elle-même).
Elle (PRAKRITI) est toujours dans une relation de dépendance directe à PURUSHA. PRAKRITI est, en fait, une sui generis « nature primordiale » qui, bien qu’il soit un dans son indifférenciation, il contient en lui-même une triplicité qui s’actualise sous l’influence suprême ordonnatrice de PURUSHA (l’Esprit absolu ou Dieu le Père), créant ainsi ses multiples déterminations. Etant un principe féminin éternel très plastique, PRAKRITI est l’énergie féminine et la substance qui contient en état potentiel toutes les possibilités de la manifestation. A travers lui sont nées dans la sphère de la manifestations toutes les modifications et les adaptations qui apparaissent par le développement des possibilités de la sphère non-manifestée de PRAKRITI, ou, pour utiliser la langue du philosophe Aristote, en passant ces possibilités de leur existence potentielle à leur existence en tant qu’acte ou action.
On pourrait dire qu’il existe une nécessité occulte pour que l’Eau soit représentative pour PRAKRITI (le principe féminin passif, indifférencié qui est souvent considéré comme l’énergie primaire et la substance primordiale). Cette relation occulte est également exprimée dans le fameux passage biblique au début de la Genèse: « et l’Esprit saint de Dieu se portait sur les eaux » (Genèse 1, 2). Dans la tradition millénaire de la sagesse il est mentionné que du point de vue symbolique, l’Eau qui reflète la lumière du soleil est comparable à PRAKRITI, elle étant une image caractéristique de la « passivité universelle » qui se retrouve dans toutes les traditions comme une image significative des possibilités (potentialités) désignées par les « Eaux primordiales » au-dessus desquelles se porte et se déplace le souffle divin créateur ou le Saint-Esprit.
Dans l’hypostase d’aspect potentiel de l’Être universel (PURUSHA), PRAKRITI est le germe, ensemble de toutes les possibilités de la Manifestation, en d’autres termes, elle est la « racine » substantielle de toute manifestation. Vue de cette perspective, on peut dire que PRAKRITI est la suprême Shakti de Brahman (Dieu le Père), ou en d’autres termes, elle est MAHASHAKTI. Sous l’hypostase de MAHASHAKTI, PRAKRITI est toujours « la Volonté Divine créatrice (productrice) » qui est fondamentalement parlant, une « puissance suprême féminine ».
L’Esprit (qui est appelé en hébreu « ruach ») et qui, dans le texte biblique est appelé avec précision « Ruah Elohim » est, en réalité, le Saint-Esprit.
Dans la tradition de la sagesse orientale, la réalité mystérieuse du Saint-Esprit est assimilable à HAMSA, en d’autres mots, Le Cygne Sacrée qui sert de véhicule à BRAHMA et qui couve « l’Œuf primordial du monde (le Macrocosme), BRAHMANDA, Œuf mystérieux qui existe dans le sein des « Eaux primordiales ». Vue de cette perspective, HAMSA (le Cygne Sacrée) est assimilable au « souffle divin créateur » (« pneuma », « spiritus »), qui est le sens initial du mot « ruach » (« esprit ») dans la langue Hébreu.
Le terme « ruah » (« l’esprit ») est comparable avec le mot sanscrit « VAYU » (l’air subtil), ainsi apparaissant un rapprochement étonnant entre la « Bible » et les « Vedas » en termes de l’ordre d’apparition et de développement des éléments fondamentaux sensibles (les TATTVAS).
Le Saint-Esprit peut aussi être associé à la Lumière, parce que le Saint-Esprit en tant que Lumière de la Conscience est l’essence (dhat – en hébreu) de l’Esprit (erruh – en arabe). Le Saint-Esprit est, donc, à même la lumière de toute forme de conscience quand il est vu dans son aspect universel, ce qui explique le fait que les expressions En-Nur El-Muhammadi (la Sainte Lumière) et Er-RUH El-Muhammadiyah (le Saint Esprit) sont parfaitement équivalentes.
Dans l’« Ancien Testament », l’Esprit a un sens physique de souffle ou énergie mystérieuse et ce mot y apparaît 378 fois. L’expression de la réalité mystérieuse de l’Esprit comme une énergie subtile créatrice est profondément significative. Dans environ 80 endroits dans la « Bible », l’Esprit désigne, non par accident, le mental de l’être humain dans le sens psychique du terme. L’appartenance divine de l’Esprit est soulignée par les mots « l’Esprit de Dieu » et il apparaît comme tel dans la « Bible » 23 fois. L’expression « Saint-Esprit » est relativement rare, cependant, apparaissant dans « Bible » que 6 fois. Dans la « Bible » on dit que le Saint-Esprit effectue certaines actions. Parfois, l’action du Saint-Esprit est soudaine et elle fait se déverser sur certains êtres humains des dons divins.
Dans de telles situations, il est mentionné que le Saint-Esprit est alors dans, ou vient sur un être humain et l’inspire ou le transforme d’une manière profonde. L’effusion de l’énergie énigmatique du Esprit Saint éveille dans l’être le don de la prophétie et, dans certains cas, il est mentionné que le Saint-Esprit peut même être envoyé directement à d’autres personnes, étant ainsi transféré d’un être humain profondément transformé et inspiré à son successeur spirituel. Une telle transmission mystérieuse est réalisée le plus souvent par le toucher, aspect qu’appelle la « Bible » transmission (transfert) par « l’imposition des mains ».
(à suivre)
Glossaire extrait du Programme planétaire d’action urgente « NON à l’apocalypse » du professeur de yoga Gregorian Bivolaru
Yogaesoteric
2012
Also available in: Română